L'interféron bêta : un espoir pour faire reculer la sclérose en plaques

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 11/06/2001
Maj le
3 minutes
Autre
La sclérose en plaques est la maladie non traumatique la plus commune du système nerveux central. Elle touche des adultes jeunes vers l'âge de 30 ans. Insidieuse, elle se développe progressivement pour ensuite devenir particulièrement handicapante. L'interféron bêta, un médicament utilisé en traitement de fond et visant à retarder l'évolution de la maladie, représente un véritable espoir pour ces patients. Les dernières études confirment son efficacité et sa bonne tolérance, mais elles montrent surtout qu'il doit être administré le plus précocement possible, dès le diagnostic de cette grave affection.

La sclérose en plaques : une maladie neurodégénérative

Invalidante et dont l'évolution semble inexorable, la sclérose en plaques (SEP) est une maladie commune du système nerveux central qui touche en France 80.000 jeunes adultes.

Débutant vers l'âge de 30 ans, cette affection évolue par poussées successives entrecoupées de phases de rémission.

Au fil des ans, des déficits graves et permanents s'installent : altération de la marche, troubles visuels, incontinence, paralysie d'un ou de plusieurs membres, etc.

D'un patient à un autre, l'évolution est variable, mais la perte de l'autonomie intervient en moyenne 15 ans après le début de la maladie.

Interféron bêta : un traitement de fond de la sclérose en plaques qui retarde la progression de la maladie

La SEP se manifeste en premier lieu par un phénomène inflammatoire puis par un processus neuro-dégénératif : la gaine de myéline entourant les prolongements nerveux et permettant la conduction de l'influx nerveux se détériore.

Or, les études cliniques ont montré que l'administration d'un traitement de fond à base d'interféron bêta est efficace pour retarder la progression des lésions cérébrales et réduire la fréquence des poussées, et ce, dès le stade le plus précoce suivant le diagnostic de la maladie.

Les interférons bêta : un traitement à entreprendre très précocement

Les interférons bêta font partie des immunomodulateurs, c’est-à-dire qu’ils stimulent l’activité du système immunitaire, ralentissant ainsi la destruction de la myéline. Ils ont fait la preuve de leur efficacité : diminution de la fréquence des poussées de 30 %, de leur sévérité, amélioration des lésions visibles en IRM, ralentissement de l’évolution du handicap.

Il existe deux classes d’interféron bêta :

  • Les interférons bêta-1a

    Avonex® (en intramusculaire une fois par semaine), Rebif® (en injection sous-cutanée tous les deux jours).

  • Les interférons bêta-1b

    Betaferon®, Extavia® (en injection sous-cutanée une fois tous les deux jours).

Initialement indiqués dans les SEP rémittentes avec au moins deux poussées annuelles et les SEP progressives avec persistance de poussées, les interférons bêta sont maintenant aussi utilisés au tout début de la maladie, dès la première poussée. En effet, les études cliniques ont montré que ce traitement de fond pouvait diminuer les séquelles fonctionnelles.

Attention toutefois, ces médicaments ne sont pas dénués d’effets secondaires.

Ils s’accompagnent notamment d’un syndrome pseudo-grippal après les injections qui s’atténue progressivement avant de disparaître après environ 3 mois de traitement (fièvre, fatigue, douleurs musculaires, céphalées…). Une atteinte bénigne réversible du foie survient aussi fréquemment.

Attention également, leur efficacité à long terme reste discutée.

L’acétate de glatiramère

Il existe un autre immunomodulateur, l’acétate de glatiramère (Copaxone®). Moins toxique et provoquant moins d’effets secondaires, il a cependant l’inconvénient de nécessiter des injections sous-cutanées quotidiennes avec, comme avec les interférons bêta, un risque de réactions inflammatoires cutanées locales (rougeurs, douleurs…). Il serait aussi efficace que l’interféron bêta pour espacer les poussées, mais pas pour freiner la progression du handicap.

Si les interférons bêta et l’acétate de glatiramère représentent les traitements de fond de première intention de la sclérose en plaques, on dispose également d’immunosuppresseurs pour les formes plus évolutives (mitoxantrone, natazilumab, fingolimod…).

Enfin, rappelons que la prise en charge globale de la sclérose en plaques impose également le traitement des symptômes et une rééducation fonctionnelle.

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