L'hernie discale cervicale : attention au sport

Qu'est-ce qu'une hernie discale cervicale ?
Une hernie discale cervicale résulte en général d'un mouvement en rotation du cou avec une composante en hyperextension.
Le disque sort alors de son emplacement entre les blocs vertébraux et empiète sur les zones sensibles avoisinantes. Parfois, il bombe dans le canal médullaire, ce qui génère des zones d'insensibilité ou de fourmillements dans les membres.
Il peut aussi arriver qu'il pince les racines nerveuses à proximité suscitant des douleurs d'une rare violence dans le bras.
Les sports les plus à risques sont le rugby et le judo, mais l'accident survient aussi en plongeant, au trampoline et, bien sûr, dans tous les sports moteurs en cas de collision.
Pourtant, l'hernie n'apparaît pas toujours de façon brutale. Elle résulte parfois d'un geste tout à fait anodin. Certains spécialistes évoquent même une composante psychosomatique importante. Ainsi, dans les mois qui précèdent la blessure, on repère souvent un épisode de stress comme une séparation, une perte de travail, une maladie ou un décès. L'hernie discale apparaît alors comme l'ultime recours d'un être en souffrance.
Opérations en tous genres
Pour rappel, les disques du cou n'ont pas à supporter des charges aussi importantes que ceux de la région lombaire et ils guérissent spontanément avec du temps et du repos (environ deux.
Dans la majorité des cas, le traitement se résume au port d'une minerve et à la prise d'anti-inflammatoires.
Mais il arrive aussi que l'on doive intervenir chirurgicalement pour soulager la douleur ou protéger la moelle épinière. L'une des techniques les plus originales, appelée chémonucléolyse, consiste à injecter dans la hernie une enzyme, dérivée de la papaye, qui va littéralement digérer la protubérance. L'avantage de cette intervention est que le patient peut quitter la chambre dès le lendemain. Dans d'autres circonstances, on procède à des opérations plus lourdes de curetage associées ou non à une greffe.
La symbolique du cou
Rééducation contre la récidive
Après quelques semaines de repos, l'épisode douloureux d'une hernie sera donc oublié. Mais le risque de récidive étant toujours possible, seule une rééducation qui tient compte de la forme et de la fonction particulière du cou, sera garante de guérison. Or, celle-ci n'a rien d'évident ! Desmond Morris disait du cou qu'il était "une des parties les plus mystérieuses du corps humain". Il doit effectivement maintenir la tête en équilibre grâce à un système de forces extrêmement complexe. Bien sûr, il existe des ligaments. Mais, contrairement à d'autres parties du corps, ceux-ci sont particulièrement lâches pour permettre des mouvements de grande amplitude.
Tout se joue au niveau musculaire
Le cou est équipé de petits muscles ultra sensibles, bourrés de capteurs neurologiques, qui guident les contractions au 0,5 millimètre près. Aussi, à l'issue d'une longue immobilisation par la minerve, le kinésithérapeute devra axer son travail sur des exercices d'équilibre et de coordination oeil-tête. Ensuite, il faudra renforcer les puissantes attaches musculaires dont le rôle est précisément de soutenir la tête dans toutes les positions.
On ne muscle pas un cou comme le reste du corps
Il s'agit de muscles monophasiques, c'est-à-dire qui répondent à la commande nerveuse par une contraction de tous les instants, lente et prolongée. En revanche, ils sont incapables de mouvements rapides. Le kinésithérapeute devra donc recourir aux exercices isométriques, comme celui qui consiste à résister à une poussée du front vers l'arrière. Enfin, étant donné que certaines hernies discales surviennent indépendamment de tout traumatisme, il convient de s'interroger sur ce que représente cette partie du corps.
Le cou investi de nombreuses significations symboliques
En schématisant, on peut avancer qu'un sujet fortement remis en cause sur le plan psychique réagit en blessant cette zone qui représente sa capacité à maintenir la tête haute. La reconstruction passe alors par un véritable travail d'introspection. Certaines blessures permettent ainsi de progresser dans la connaissance de soi !