Les nouvelles psychothérapies : étonnamment efficaces !

Que peuvent soigner ces nouvelles thérapies ?
Bernard Mayer : Elles sont souvent étonnamment efficaces pour les personnes atteintes de maladies physiques chroniques ou fonctionnelles. Quand une maladie dure longtemps, à sa dimension mécanique, physique, chimique, s'ajoutent des composantes émotionnelles. Prenons l'exemple de l'asthme. Un enfant a des crises et il est traité médicalement. Même avec son traitement bien adapté, il souffre encore de nombreuses crises. Après quelques séances de TICE (thérapie d'intégration corps-esprit), la charge émotionnelle ayant diminué, les crises peuvent s'espacer.
Bien entendu, ces thérapies ne remplacent pas les médecins ni les médicaments puisqu'il s'agit de psychothérapies. Elles occupent simplement une place précieuse aux côtés de l'acte médical, là où une charge émotionnelle active des symptômes quels qu'ils soient.
Les difficultés comme le mal au dos, les migraines, l'asthme, le psoriasis, les douleurs chroniques sont aussi susceptibles de se voir améliorées comme toutes les maladies où le stress est capable de déclencher des crises.
À côté de ces maladies physiques, l'Energy Psychology a une grande efficacité contre des difficultés psychiques : angoisses après un accident de voiture, séparation douloureuse, agression, tout ce qui représente un choc psychique mal digéré, une phobie, des terreurs nocturnes, l'insomnie... Le trac, comme la peur avant un examen ou le permis de conduire, est aussi une excellente indication.
La différence avec les autres thérapies ?
Bernard Mayer : Ce travail psychothérapeutique ne se substitue pas à un traitement médical.
C'est un travail qui utilise la stimulation qui passe du corps vers l'esprit. Beaucoup d'autres thérapies vont de l'esprit vers le corps, ici, on part du corps pour aller vers l'esprit.
On travaille sur le corps pour assimiler des changements, un peu comme si le corps était un ordinateur qui donnait accès à des mémoires cachées ou encapsulées.
On crée un lien entre corps et esprit. Travailler sur le corps permet un retraitement de l'information traumatique et émotionnelle, comme si on pouvait la désamorcer.
Prenons un exemple : une personne a été agressée. Au même moment, elle a entendu une sonnerie retentir. Depuis, à chaque fois qu'elle entend une sonnerie similaire, son cœur se met à battre à toute vitesse, elle transpire… la peur est de nouveau là. La thérapie va retraiter ce lien dysfonctionnel. La sonnerie ne sera plus chargée émotionnellement et ne provoquera plus jamais ces réactions désagréables comme si le trauma était toujours là 10 ou 15 ans après.
On pourrait reprendre ce même exemple pour quelqu'un qui a vécu un accident de voiture. Il a peur de remonter en voiture, s'angoisse en ouvrant la porte, se sent au bord du malaise. Une fois traité par une thérapie d'intégration corps-esprit, son corps pourra reprendre de la liberté par rapport au traumatisme et à nouveau fonctionner normalement. S'asseoir dans une voiture ne sera plus une épreuve, mais un geste banal.
Une fois le choc digéré, le traumatisme initial est mis en ' mode souvenir ' et n'agit plus comme s'il était présent.
Travailler sur le corps, cela correspond à quoi ?
Bernard Mayer : Vous êtes habillé normalement, en position assise et votre thérapeute pratique des percussions légères qui provoquent des stimulations vibratoires. Le toucher n'est pas le seul organe des sens stimulé : la vue et l'audition participent également. Le thérapeute va par exemple demander à vos yeux de regarder ici ou là, ou à votre voix de fredonner une mélodie... Il ne travaille pas au hasard, mais en suivant une procédure qui a été expérimentée pour son efficacité.
Ces stimulations spécifiques sont réalisées lorsque vous êtes branché, concentré sur la problématique qui vous fait souffrir et dont vous souhaitez vous libérer. Il peut s'agir d'un souvenir traumatisant, d'une émotion...
Un des éléments qui fait la force de cette méthode est la possibilité de réaliser des séances d'autotraitement. Le patient va être très actif. Il peut après une séance avec son thérapeute, réactiver lui-même le processus de stimulation seul chez lui, ce qui accélère le retraitement et la puissance du travail. Imaginons par exemple un jeune homme qui doit passer son permis de conduire. Il consulte deux fois pour se libérer de la peur des examens. Très bien, cela se passe au mieux, il n'a plus peur. Oui mais, le jour du permis, la peur peut se réactiver par anticipation devant l'imminence de l'événement. Comme il a appris à pratiquer seul, il peut, juste avant l'examen, désamorcer ses tensions et l'anticipation négative. Il a un outil utilisable seul pour réactiver le travail qui a été fait avec son thérapeute.
Et puis, conclut Bernard Mayer, ces thérapies donnent des résultats extraordinaires chez les enfants dont le cerveau est capable d'intégrations extrêmement rapides...
(1) Bernard Mayer est psychothérapeute à Paris, président de IETSP (Institut Européen de Thérapies Somatopsychiques) qui organise des formations pour ces thérapies. Il pratique en précurseur depuis plus de 15 ans ces thérapies reliant le corps et l'esprit. Site de l'association : www.ietsp.fr