Le mythe de l'enfant unique

Enfant unique : enfant différent ?
Evolution de la médecine, planification des naissances, baisse de la fertilité et couple monoparental font qu'aujourd'hui, les enfants uniques sont de plus en plus nombreux. Si autrefois l'enfant unique a été critiqué et entouré de préjugés, les mœurs ont évolué. Non l'enfant unique (ou enfant-roi) n'a pas plus de problèmes que ceux vivant en fratrie, ils ne sont pas plus égoïstes non plus, ni caractériels. En revanche, il est vrai que sa situation est différente par certains aspects dont il faut tenir compte.
L'enfant-roi
L'enfant unique est un enfant-roi qui bénéficie de beaucoup plus d'attention. Les parents en ont clairement conscience et leur souci est de le socialiser très tôt et de lui fournir de multiples compagnons de jeux (cousins, voisins, etc.).
Parallèlement, l'enfant qui grandit seul à la maison acquiert plus d'aisance avec les adultes. Elevé entre deux adultes, il est souvent stimulé intellectuellement (faisant parfois penser à un enfant précoce). Souvent entouré d'adultes (entourage adulte des parents), il apprend également à parler plus tôt et enrichit rapidement son vocabulaire.
En revanche, il n'a pas l'expérience de la rivalité fraternelle ni du partage. Il n'apprend guère les jeux ni la complicité. C'est ainsi qu'il acquiert une maturité intellectuelle souvent au détriment de la maturité affective.
Si les parents sont épanouis, heureux dans leur vie, l'enfant se développera de façon harmonieuse. Inversement, en cas de conflit, l'enfant va en souffrir de plein fouet : pensant qu'il est responsable, il se sentira coupable.
La situation risque également d'être difficile en cas de famille monoparentale où l'enfant fait couple avec le parent qui en a la garde. Il se retrouve chargé de responsabilités importantes, il développe une complicité étroite avec l'un de ses parents et peut aussi devenir le confident de cet adulte.
L'adolescent unique
L'adolescence est généralement une période difficile et surprenante pour les parents. L'enfant unique, gentil et communicatif, devient revendicateur. En l'absence de fratrie pour détourner l'attention et pour le soutenir, la confrontation avec les parents est difficile, dans les deux camps. Comment s'affirmer entre cette envie naturelle d'autonomie et la crainte de décevoir ses géniteurs ? Ce dilemme peut s'amplifier au moment de la séparation, avec le sentiment que son départ risque de désolidariser le couple. La peur de laisser partir son enfant est d'autant forte en l'absence de fratrie.
Enfin, l'enfant unique sera confronté seul à la fin de vie de ses parents. Implications, disponibilités, voire décisions, lui reviendront de droit et sans partage possible. Lorsque l'inévitable surviendra, il fera l'expérience de la solitude. D'où toute l'importance des liens tissés en dehors du cocon parental…
A lire
Sylvie Angel, ' Mieux vivre ma vie ', éditions Larousse.