Le grand froid peut-il aggraver certaines maladies ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 9/01/2009
Maj le
3 minutes
client malade éternuant sur le tissu dans la pharmacie
Istock
En période de grand froid, notre organisme se mobilise pour lutter contre la baisse de température. Les réactions qu'il met en oeuvre sont susceptibles d'interférer avec certaines maladies, notamment cardiaques ou respiratoires. Il en est de même pour certains médicaments.

Le froid aggrave certaines maladies

Lorsqu'il fait très froid, le corps augmente par tous les moyens sa production de chaleur pour maintenir une température corporelle adéquate.

En plus des frissons (reflet de l'activité musculaire), et d'une augmentation générale du métabolisme, on observe une vasoconstriction cutanée (diminution de la circulation du sang à la surface de la peau) et une augmentation du rythme cardiaque.

C'est ainsi qu'une période de grand froid est susceptible d'aggraver certaines maladies préexistantes, notamment cardiovasculaires et respiratoires, parallèlement au risque d'accidents aigus comme l'hypothermie et les engelures.

Certains médicaments modifient nos défenses contre le froid

De la même façon, la prise de certains médicaments par grand froid peut provoquer ou aggraver des symptômes liés au froid.

Par exemple, certains médicaments qui agissent sur le système nerveux central peuvent empêcher celui-ci de déclencher les frissons ou la diminution de la circulation sanguine à la surface de la peau. Autrement dit, certains médicaments peuvent contrer l'organisme dans sa réaction contre le froid. C'est le cas par exemple de certains traitements contre l'hypertension ou l'angine de poitrine, mais aussi des antiépileptiques, neuroleptiques et des médicaments qui agissent sur la vigilance.

Attention, dans la plupart des cas, un médicament ne représente pas, à lui tout seul, un risque, surtout s'il est bien utilisé. D'autres facteurs de risque, comme la maladie ou le grand âge, doivent être pris en considération.

Quelles sont les personnes les plus à risque ?

  • Les personnes âgées et à l'opposé les très jeunes enfants (0 à 2 ans).
  • Les personnes atteintes d'une maladie, en particulier cardiaque ou respiratoire, dont l'asthme, d'une hypothyroïdie, d'une maladie neuropsychiatrique, d'une infection respiratoire.
  • Les sujets atteints de séquelles d'un accident vasculaire cérébral, d'un traumatisme cérébral, d'une paralysie majeure….
  • Les personnes malnutries.
  • Les travailleurs en plein air.

Ne pas interrompre son traitement de son propre chef ni modifier les doses !

  • Au moindre doute, il convient de demander l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien et de lire la notice de vos médicaments.
  • Dans tous les cas, ne stoppez pas votre traitement de vous-même et ne modifiez pas les doses, car vous risqueriez d'éventuelles complications liées à l'arrêt brutal du traitement ou à la maladie qui n'est plus traitée.
  • Vous devez poursuivre votre traitement en respectant les doses et les heures de prise de vos médicaments comme votre médecin vous l'a indiqué. En revanche, n'hésitez pas à lui demander conseil.

Quelques recommandations contre le froid

  • En période de grand froid, limitez les efforts physiques.
  • Evitez les efforts brusques et les passages rapides du chaud au froid.
  • Pour sortir, habillez-vous chaudement et couvrez bien vos extrémités (tête et mains). Couvrez également votre nez et votre bouche pour respirer moins d'air froid.
  • Contrairement aux idées recues, la consommation d'alcool ne réchauffe pas. Inversement, l'alcool aggrave l'hypothermie. Il engourdit et fait disparaître les signaux d'alerte du froid.
  • Ne surchauffez pas votre logement mais chauffez normalement en vous assurant de sa bonne ventilation pour éviter tout risque d'intoxication au monoxyde de carbone.

Sources

Communiqué de presse de l'Institut national de prévention et l'éducation pour la santé (Inpes), janvier 2009 ; Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), dossier grand froid.

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