Le diabète et ses particularités chez le sujet âgé

Diagnostiquée par un taux de sucre dans le sang anormalement élevé (supérieur à 1,26g), cette affection détériore fortement la qualité de vie du senior. En effet, à âge égal, le diabète multiplie par 2 le risque d'hospitalisation, par 2 la nécessité d'aide à domicile, par 2 le nombre des consultations et par 3 le risque de souffrir d'autres maladies.
Les complications du diabète sont fréquentes : 8.000 diabétiques amputés chaque année, 12.000 infarctus, 4.000 cas d’insuffisance rénale terminale. Le risque de mortalité est quant à lui 1,45 fois plus élevé par rapport aux personnes non diabétiques.
De ce fait, il y a tout à gagner à prévenir l'apparition d'un diabète, ou le cas échéant, à en limiter les complications en suivant quelques recommandations.
Consommation excessive de graisses, de sucres et sédentarité : le diabète gagne presque à tous les coups…
Les facteurs de risque de cette maladie sont bien connus : une surcharge pondérale, des antécédents personnels ou familiaux, trop de triglycérides dans le sang (alimentation trop riche), un manque d'activité physique, l'âge ou encore l'hypertension. Pour autant, le diabète chez le sujet âgé est souvent découvert fortuitement à l'occasion d'une prise de sang ou lors d'une baisse de l'état général, d'une perte de poids, d'une chute ou d'une déshydratation.
Quelles sont les complications à craindre quand le diabète se déclenche, même tardivement ?
Le diabète correspond à une absence ou une insuffisance de sécrétion d'insuline par le pancréas. Cette substance régule la distribution du glucose en faisant entrer ce “ carburant ” dans les cellules. En cas de déficit en insuline, le sucre reste dans les vaisseaux, obligant les cellules à puiser dans les réserves. Ainsi, les complications du diabète sont sérieuses : schématiquement, trop de sucre dans le sang “ brûle les nerfs et bouche les artères ”. Lors d'un déséquilibre récent de la glycémie, on peut craindre une déshydratation (le trop plein de sucre, éliminé par les reins, emporte avec lui un bon volume d'eau), une dénutrition (les cellules puisent dans les réserves) ou un coma (le cerveau manque de sucre). Plus tard, et souvent après des années d'évolution, des troubles de la vue, de l'appareil circulatoire (risque d'infarctus ou d'accident vasculaire cérébral) et du système nerveux sensitif (atteinte grave au niveau des pieds) peuvent dégrader considérablement la qualité de vie.
Comment soigner le diabète au grand âge ?
En complément des règles hygiéno-diététiques et tant que de l’insuline est sécrétée, on peut utiliser des médicaments : la metformine (biguanide) seule est prescrite en première intention pour améliorer la sensibilité à l’insuline. Si l’objectif glycémique cible n’est pas atteint, une bithérapie puis éventuellement une trithérapie pourra être envisagée sur la base d’une association de metformine et de sulfamides hypoglycémiants, ces derniers stimulant la production d’insuline. D’autres classes médicamenteuses peuvent être requises, comme les inhibiteurs des alphaglucosidases (qui réduisent l’absorption des sucres) et les inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase.
Lorsque l'insuline manque, il faut l'administrer par des injections sous cutanées, dont le rythme et le dosage seront adaptés aux besoins de chacun.
Ce qui change, dans la prise en charge au grand âge, c'est une certaine tolérance par rapport au taux de glucose exigé plus jeune. À 85 ans, par exemple, quand il n'y a pas de complications relatives au diabète ou à une maladie vasculaire, on peut permettre des glycémies beaucoup moins strictes que pour un patient plus jeune.
Quelles règles doit-on suivre ?
- Surtout ne pas s'imposer de régime trop strict qui peut être la cause d'une véritable dénutrition, mais respecter un certain équilibre alimentaire.
- Limiter les graisses, particulièrement quand elles sont d'origine animale.
- Éviter le sucre et les produits sucrés (pâtisserie, desserts) mangés isolément. Mieux vaut les prendre à la fin d'un repas.
- Continuer de manger des aliments naturellement sucrés (fruits, lait, légumes verts).
- Privilégier les aliments riches en sucres lents comme le pain, les féculents.
- Bouger, car l'exercice physique permet de mieux sensibiliser les cellules à l'insuline, ce qui facilite l'utilisation du glucose.
Le diabète est une maladie qu'il faut aborder différemment selon son âge de survenue. Rechercher ses complications ou d'autres facteurs de risques vasculaires est indispensable, mais il faut également se préoccuper de l'état de santé général de la personne et de son niveau d'autonomie. Exiger des glycémies parfaites n'a souvent pas de sens, car les risques pris pour les obtenir sont trop importants en regard des bénéfices à long terme.