Le coût social exorbitant des drogues : 218 milliards de francs

L'alcool : la drogue licite en tête des dépenses
En tête de file des dépenses se trouve l'alcool, avec un coût de 115 milliards de francs, soit 1.966 francs par habitants (1,42% du PIB). La part la plus importante avec 50%, est attribuée aux pertes de productivité dues à la mortalité précoce, à la morbidité et à l'incarcération. Viennent ensuite avec 20% les dépenses des sociétés d'assurance prenant en charge les indemnisations en cas d'accidents, les dépenses de santé pour 16%, puis les pertes de prélèvements constituées par les recettes fiscales non réalisés par l'Etat, du fait de décès, d'hospitalisation ou d'emprisonnement (11%). Les dépenses de prévention contribuent à 3%.
Le coût du tabac
Le tabac n'est pas en reste puisqu'il coûte à la France 65 milliards, avec 1.520 francs par tête et 0,8% du PIB. Là encore se sont les pertes de productivité qui pèsent le plus lourd avec 57% (37.256 millions) dont 32.520 millions dus à la mortalité précoce et 4.735 millions liés à la morbidité. En seconde position, se sont les dépenses de soins (30%), puis les pertes de prélèvements obligatoires (13%). En comparaison, la prévention, la recherche et la lutte contre les feux de forêts sont très peu significatifs.
La part des drogues illicites
Les drogues participent avec 13 milliards de francs (111 francs par tête ou 0,16% du PIB). Plus de 46% (6.099 millions) des dépenses sont attribuées aux pertes de productivité, principalement en raison des incarcérations (5,2 milliards). Le coût de mise œuvre de la loi atteint 29% (substances illégales) et celui des soins, 11%.
A côtés des dépenses engendrées, ces chiffres impressionnants montrent sans conteste les dégâts en matière de santé, de l'alcool, du tabac et des drogues illicites et soulignent parfaitement l'existence d'un continuum entre drogues licites et illicites.