Le côté obscur de Facebook

Le risque d'addiction à Facebook existe
" Mon mari passe environ 2 heures tous les soirs sur Facebook, c'est une vraie drogue. Il a commencé quand il cherchait du travail, et je le comprenais. Mais il a trouvé un emploi et il continue à se connecter tous les soirs de plus en plus longtemps... " C'est parfois encore pire pour les " no-life ", ces personnes qui ne mènent plus de vie réelle, mais vivent uniquement sur la toile, engluées comme des insectes scotchés sur une toile d'araignée et incapables de s'en libérer. Attention, ce n'est pas parce que l'on passe tous les jours quelques instants sur Facebook que l'on est dépendant !
Facebook diminue votre aptitude de concentration...
C'est surtout évident chez les adolescents. Le soir après le collège (le lycée, l'université...), ils surfent sur Facebook tout en faisant leurs devoirs de maths, leurs dissertations, leurs recherches sur internet. Ils entrecoupent leur travail de coups d'oeil sur leur Facebook. Ils tchatent avec leurs amis... Impossible de se concentrer en profondeur, de réfléchir vraiment à un sujet de philo ! Une étude montre que 52 % des enfants de 13 à 17 ans avouent aller sur un réseau social pendant qu'ils font leurs devoirs. Et 25 % le font au moins 30 minutes tous les jours. (1)
Et c'est parfois tout aussi vrai pour les adultes. Certaines entreprises bloquent l'accès à Facebook, estimant que ce site fait perdre des heures de travail aux salariés. On estime qu'en moyenne, 30 minutes sont perdues chaque jour sur Facebook par les travailleurs ! (2)
Facebook, l'ennemi des couples ?
Une étude réalisée par Amy Muise et Emily Christofides, doctorantes en psychologie (Université de Guelph) a montré que l'usage de Facebook stimulait la jalousie et la méfiance dans les couples. Plus une personne passe de temps sur ce type de sites, plus elle devient méfiante à l'égard de son partenaire. Il semblerait que le sentiment de ne plus avoir d'exclusivité entraîne une difficulté dans le couple. Quand vous avez des dizaines " d'amis " à qui vous racontez toute votre intimité, votre conjoint peut se trouver exclu ou avoir l'impression que vous partagez plus de choses avec vos amis Facebook qu'avec lui. Ce site présente peut-être même plus de risques qu'un site de rencontres, car il est très apte à créer une intimité virtuelle très rapide. Et ouvrir la porte de l'intimité avec un ou une amie peut faire passer une frontière dangereuse pour l'engagement dans le couple.
Facebook, un pousse-au-crime ?
Quelques faits divers assez terribles sont des satellites de Facebook. En voici un exemple : Wayne Forrester, un homme de 34 ans, venait de se séparer de sa femme. Il a vu sur Facebook qu'elle s'affichait déjà comme " célibataire ", cherchant à faire des rencontres. Pris de jalousie et colère, il s'est rendu chez elle et l'a tuée à l'arme blanche. (3)
Facebook dévoile votre intimité au monde entier
Un soir trop arrosé, un ami vous photographie ? Il peut envoyer votre photo sur son Facebook, donner votre nom et la mettre à la disposition de tous ses contacts. Si c'est un petit ami qui vous a photographiée nue, vous ne pourrez plus concourir à Miss France. Cette atteinte au respect peut aller très loin dans l'horreur, jusqu'à organiser des agressions et les filmer pour les passer sur le net.
Les images ne sont pas seules, car n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sur vous, vrai ou faux ! Et quand vous êtes convoqué à un entretien d'embauche, soyez sûr que votre recruteur aura été voir votre profil Facebook... A vos risques et périls !
Facebook ment
Vous déclarez vous appeler Bill Clinton ? Pas de problème. Vous pouvez très bien usurper une identité et vous inscrire. Au-delà de l'anecdote, un pédophile peut s'inscrire et fréquenter des enfants sur le net, les apprivoiser, leur donner rendez-vous. Et les enfants ne sont pas seuls à se laisser avoir. Les adultes aussi peuvent imaginer une belle rencontre qui n'est qu'un lien avec un escroc...
Alors finalement, Facebook présente des bons côtés, mais comme toute organisation humaine, elle a aussi ses limites. C'est aux adultes d'en prendre conscience et d'éduquer les plus jeunes à se protéger...
(1) Enquête réalisée par David Hobson, directeur de l'ESG.
(2) Une étude de Global Secure Systems indique que les employés y passent 30 minutes par jour ce qui coûterait 700 millions d'euros par an en heures de travail perdues.
(3) source : 20 minutes