L’autosurveillance de la glycémie : le point sur les lecteurs de glycémie

Les personnes diabétiques ont obligation de surveiller leur glycémie afin d’éviter de grandes variations (hypoglycémie ou hyperglycémie) à l’origine de diverses complications préjudiciables pour leur santé.
De nombreux facteurs sont susceptibles de diminuer ou d’augmenter la glycémie :
- l’alimentation,
- l’activité physique,
- le dosage des médicaments,
- les émotions fortes (stress, douleur, infection, joie…),
- etc.
Ainsi, l’objectif de l’autosurveillance de la glycémie est d’apprendre à se connaître et à identifier les facteurs qui font varier la glycémie afin d’adopter immédiatement les bons comportements et d’adapter son traitement pour éviter les hypoglycémies et les hyperglycémies.
Les valeurs normales et anormales de la glycémie
Glycémie normale
- À jeun : entre 0.70 g/l et 1.10 g/l
- 1h30 après un repas : inférieure à 1.40 g/l
Hypoglycémie
- Inférieure à 0.60 g/l
Hyperglycémie à jeun
- Supérieure à 1.10 g/l
Comment mesure-t-on la glycémie ?
Au laboratoire d’analyses médicales
La glycémie peut être mesurée dans un laboratoire d’analyses médicales, à jeun, à partir d’une prise de sang.
Chez tous les diabétiques, cette surveillance est recommandée tous les 3 mois en même temps qu’une mesure de l’hémoglobine glyquée ou HbA1c qui permet d’avoir une idée globale de l’équilibre glycémique au cours des 2 à 3 mois écoulés (inférieure ou égal à 7 %).
Chez soi avec un lecteur de glycémie : autosurveillance glycémique
La façon la plus courante de surveiller soi-même son taux de glucose dans le sang, plusieurs fois par jour ou par semaine, est d’utiliser un lecteur de glycémie.
Cette mesure se réalise à partir d’une goutte de sang prélevée sur la pulpe du doigt (glycémie capillaire), que l’on dépose sur un système de lecture de glycémie.
Attention, si cette autosurveillance de la glycémie est obligatoire chez les patients diabétiques de type 1, elle n’est en revanche pas systématiquement recommandée aux diabétiques de type 2, mais limitée à certains patients en fonction de leur situation clinique et dans tous les cas toujours dans une démarche d’éducation du patient.La nécessité de l’autosurveillance, les objectifs et les modalités (fréquence, horaires…) sont à discuter au cas par cas avec son médecin.
Les capteurs pour une mesure en continu
Dans d’autres situations, certains patients sous traitement par insuline peuvent se voir proposer une mesure en continu de la glycémie.
Il s’agit de capteurs à porter sur soi en permanence pendant plusieurs jours, et qui peuvent être reliés à une pompe à insuline.
Les lecteurs de glycémie classiques
Outre le lecteur de glycémie, il est nécessaire de disposer de bandelettes ou d’électrodes et d’un stylo autopiqueur équipé de lancettes, de fines aiguilles à usage unique.
Après avoir déposé par contact avec la bandelette ou l’électrode une goutte de sang, la lecture est quasi instantanée via un affichage digital et les données sont stockées.
Il existe différents modèles, tous testés et validés par les autorités sanitaires.
Ils sont à choisir selon leurs fonctions et leurs caractéristiques techniques : mémoire, taille de l’écran, poids, connexion à un ordinateur, temps de lecture, unité de mesure, bandelette ou électrode, calcul de moyennes, affichage des variations, carnet de surveillance automatisé, écran tactile, calculateur d’insuline, etc.
Outre l’ergonomie de l’appareil, la facilité de navigation, les réglages et la précision, on peut également tenir compte du volume de sang nécessaire, offrant la possibilité de piquer moins en profondeur.
Le mieux est d’établir une liste de vos besoins et de vous faire conseiller par votre médecin et /ou pharmacien.
La Fédération française des diabétiques propose également un guide pour aider les patients à choisir le lecteur qui leur convient : http://www.afd.asso.fr/webform/guide-choisir-son-lecteur-de-glycemie.
Sur prescription médicale, le lecteur de glycémie est remboursé par l’Assurance maladie une fois tous les 4 ans (tous les deux ans pour les enfants de moins de 18 ans). L’autopiqueur tous les ans et 200 bandelettes par an.
Les capteurs en continu de glycémie
Plus récemment, des capteurs ont été mis au point afin de mesurer la glycémie en continu, 24h sur 24h.
Cette nouvelle technologie permet d’obtenir le profil glycémique des patients de manière continue sur une période de plusieurs heures ou de quelques jours.
Un petit cathéter relié au capteur est inséré sous la peau afin de mesurer le glucose contenu dans le liquide interstitiel (entre les cellules) à des intervalles de quelques secondes. Les informations sont envoyées à un appareil qui sert de lecteur, stocke et traite les données. Certains capteurs sont reliés par radiofréquence à une pompe à insuline, permettant ainsi d’ajuster le traitement en permanence.
Ces lecteurs en continu sont aussi équipés d’un système d’alerte en cas d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie.
Les capteurs en continu ne sont pour l’instant pas remboursés par l’Assurance maladie. Ils sont actuellement prescrits à des patients traités par insuline présentant un diabète non équilibré et/ou présentant des hypoglycémies sévères, récurrentes ou suspectées.
L’étalonnage de l’appareil étant contraignant, une nouvelle génération de capteur sera bientôt disponible sur le marché, sans étalonnage. Atout supplémentaire, le capteur se présente sous la forme d’un patch à placer sur la peau pendant 14 jours.
Ainsi au final, la technologie de la mesure en continu présente aussi l’avantage de s’affranchir des piqûres.
Sources
Guide de l’AFD, « Panorama : lecteurs de glycémie », http://www.afd.asso.fr/sites/default/files/guide_lecteurs_glycemie_2012.pdf. Haute autorité de santé (HAS), « L’autosurveillance glycémique dans le diabète de type 2 : une utilisation très ciblée », avril 2011, http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-04/autosurveillance_glycemique_diabete_type_2_fiche_de_bon_usage.pdf ; « Indications et prescription d’une autosurveillance glycémique chez un patient diabétique », octobre 2007 ; « Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2 », janvier 2013. Conférence de presse Abbott Diabetes Care, juin 2014.