L'allaitement maternel : un lait inimitable à privilégier !

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 5/03/2001
Maj le
3 minutes
Autre
Actuellement, peu de femmes françaises allaitent et lorsqu'elles le font la durée est très courte. Malgré la valorisation de ses qualités psychoaffectives, nutritionnelles, antiallergiques et anti-infectieuses, notre mode de vie moderne ne facilite pas le choix de l'allaitement. Toutefois, cette situation n'est pas irréversible. Bien que la promotion des bénéfices de l'allaitement reviennent aux professionnels de santé (médecin, pédiatre, sage-femme, obstétricien), il s'agit également d'une décision à prendre en couple, même si le choix final revient à la mère.

Un des taux les plus bas des pays occidentaux

Avec un taux d'allaitement maternel à la naissance de 50% et de 10% à 1 mois, la France est bien en dessous de la plupart des pays industrialisés. Dans les régions scandinaves, la proportion d'enfants nourris au sein se situe autour de 90%, suivies par l'Italie avec 75%, 66% en Grande-Bretagne et 60% aux Etats Unis.

La société moderne en cause

De nombreuses causes peuvent expliquer cette désaffection française pour l'allaitement dont des formations insuffisantes des personnels de santé, un manque de connaissances pratiques et de conviction des sages-femmes et des puéricultrices, une faible implication du père, les progrès réalisés dans la fabrication industrielle des laits infantiles et l'impact de la promotion en leur faveur, l'activité professionnelle de la mère, la brièveté des congés de maternité, etc. Notre monde moderne ne facilitant pas l'allaitement, il s'agit hélas plutôt d'un choix de société.

Informer pour choisir

L'information sur les bénéfices indéniables et la supériorité de l'allaitement maternel doit être transmise par les professionnels de santé, dont les pédiatres, afin que les femmes puissent choisir en toute connaissance de cause, mais sans pour autant tenir un discours culpabilisant. Lorsque la décision est positive, un accompagnement, une aide et un soutien sont nécessaires. Plusieurs enquêtes montrent que 75% des femmes ayant reçu une information sur l'allaitement souhaitent essayer !

Le lait maternel : inimitable !

Le lait de femme n'est pas qu'un ensemble de nutriments mais un produit biologique apportant des enzymes, des hormones, des peptides (constituants des protéines), des facteurs de croissance, des nucléotides (composants de l'ADN), des immunoglobulines (éléments des défenses immunitaires), etc. Il apporte une ration équilibrée, sert de modèle alimentaire, assure une protection contre les risques infectieux et allergiques, etc. De plus, il est parfaitement adapté aux besoins de l'enfant car sa composition se module en fonction de la physiologie du nouveau-né, notamment en cas de prématurité, de son âge (le colostrum, puis le lait de transition et enfin un lait mature), du rythme diurne/nocturne (le lait est plus riche en lipides le matin) et des tétées (4 fois plus de lipides en fin de tétée).

Des rôles psychoaffectif et développemental

L'allaitement favorise également les interactions précoces entre la mère et l'enfant, donnant un avantage psychoaffectif et jouant un rôle dans le développement du nourrisson. D'autre part, le lait de la mère étant riche en acides gras polyinsaturés, particulièrement en oméga-3, il participe au développement cérébral et sensoriel. Il est effectivement démontré que l'allaitement influe sur la composition du cerveau du nouveau-né.

Seul, le lait maternel peut-il suffire ?

Le lait de femmes est suffisant à lui seul durant les six premiers mois de la vie. Cependant, pour les Françaises, une supplémentation en vitamine D est nécessaire. D'autre part, un enfant nourri exclusivement au sein doit bénéficier d'une vitaminothérapie K régulière (habituellement 2mg/semaine) pour assurer correctement ses besoins. Durant le deuxième semestre, il faut associer l'allaitement à une diversification alimentaire équilibrée riche en fer. En effet, alors que le lait de la mère contient de 0,3 à 0,7mg/l de fer, les besoins de l'enfant à cet âge sont d'environ 1mg/l.

Sources

FMC Hebdo, n°90, novembre 2000. Nutrition, le Quotidien du Médecin, février 2001.

Partager :