La graisse sur les hanches est bonne pour la santé

Publié par Pieter Segaert
le 12/03/2010
Maj le par Rédaction E-sante.fr
3 minutes
le dos de la fille en jeans à proximité
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Etre un peu enveloppée au niveau des hanches, des fesses et des cuisses n'est pas mauvais pour la santé. Au contraire, la graisse localisée dans ces zones aide à lutter contre les maladies cardiaques et les affections métaboliques comme le diabète.

Graisse abdominale contre graisse sur les hanches

A première vue, ce constat a de quoi surprendre. Les médecins ne nous répètent-ils pas à longueur d'années que le surpoids et l'obésité peuvent occasionner des problèmes de santé comme le diabète de type 2 ?

C'est vrai, mais cela dépend de l'endroit du corps où la graisse s'est accumulée. Les scientifiques savent depuis longtemps que la graisse abdominale est plus dangereuse pour la santé que la graisse sur les hanches. C'est-à-dire, qu'une forme de poire est plus saine qu'une forme de pomme.

Mais, des chercheurs britanniques de l'Oxford Centre for Diabetes, Endocrinology, and Metabolism (OCDEM) ont découvert que si la graisse sur les hanches n'est pas extrêmement bonne pour la santé, elle l'est en tout cas plus que la graisse abdominale, puisqu'elle contribue quand même de façon positive à la santé de la personne.

Moins de risques de diabète et de maladies cardiaques

Comment cette graisse sur les hanches peut-elle être bénéfique pour la santé ? Notre corps stocke de l'énergie sous forme d'acides gras. Il utilise ces réserves après un effort physique intense ou lorsqu'il a faim. Toutefois, comparée à la graisse sur les hanches, la graisse abdominale stocke et libère bien plus activement les acides gras.

En d'autres termes, plus la graisse abdominale est abondante, plus il y a d'acides gras qui circulent dans le corps. Et, par conséquent, plus grand est le risque d'atteinte des organes et des muscles, et donc de diabète et de maladies cardiaques.

L'étude britannique a démontré que la graisse sur les hanches réduit ces risques. En effet, elle retient plus longtemps les acides gras nocifs que la graisse abdominale, ce qui libère aussi moins de cytokines, responsables d'inflammations dans le corps. Ces dernières étant associées aux maladies cardiovasculaires et au diabète. Enfin, la graisse sur les hanches libérerait aussi davantage d'adiponectine. De faibles concentrations de cette hormone entraînent déjà un risque accru d'obstruction des artères, de résistance à l'insuline, de diabète et de maladies cardiovasculaires.

Bien s'alimenter reste indispensable

Les résultats de cette étude sont intéressants pour le développement des futurs médicaments contre l'obésité. A terme, ces médicaments pourront peut-être exercer une influence sur les zones de stockage des graisses dans le corps.

Pour l'instant, les scientifiques ignorent encore comment fonctionne ce mécanisme de stockage. Quoi qu'il en soit, ces résultats ne signifient pas que nous pouvons relâcher la bride et que nous ne devons plus jamais faire attention à notre alimentation. Dans la pratique, il est très difficile de ne prendre du poids que sur les hanches, et pas dans la zone abdominale. Les effets positifs de la graisse sur les hanches seront dès lors bien vite neutralisés par la graisse abdominale. Le meilleur conseil que l'on puisse donner reste donc de maintenir une bonne alimentation et de faire régulièrement de l'exercice physique. Garder le contrôle de son poids est la meilleure façon de rester en bonne santé.

Sources

Manolopoulos Konstantinos, Karpe Fredrik & Frayn Keith. Gluteofemoral body fat as a determinant of metabolic health. International Journal of Obesity, 12 Jan 2010.

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