La coupe menstruelle peut réduire le risque d’infection vaginale

Les adeptes des coupes menstruelles, communément appelées cup, ne reviendraient pour rien au monde aux classiques serviettes hygiéniques et tampons jetables. Pour beaucoup d’entre elles, les déconvenues et désagréments liés à ces protections hygiéniques, telles que les mauvaises odeurs, l’inconfort ou encore les sécheresses vaginales ont servi de déclic pour passer à la coupe menstruelle.
La coupe menstruelle à la loupe
Cette petite coupe a l’apparence d’un petit entonnoir, plus ou moins grand, pour s’adapter aux différents flux menstruels. En silicone médical, en latex ou caoutchouc naturel, la cup s’insère dans le vagin à la manière d’un tampon hygiénique. Pour être maintenue par les muscles du vagin, elle se plie en deux ou trois et d’une certaine façon. Une fois placée, la coupe n’absorbe pas le flux sanguin, comme le fait un tampon ou une serviette hygiénique, mais se charge de "récupérer" le sang. Il convient donc de la vider régulièrement (toutes les 4 à 6h).
Solution miracle pour les unes, pratique (car réutilisable) pour les autres, les coupes menstruelles, sont présentées comme une alternative plus écologique et plus économique que les autres méthodes de protections intimes.
Autre argument souvent brandi par ses utilisatrices : ces coupes menstruelles sont jugées plus sûres car dépourvues de substances nocives pour la santé, à la différence de tampons et serviettes hygiéniques, suspectées de contenir des substances chimiques indésirables.
En 2016 notamment, le magazine 60 millions de consommateurs avait alerté sur la présence de résidus de pesticides (glyphosate) et de traces de dioxines (polluants industriels) dans certaines marques de protections hygiéniques (tampons et serviettes) analysées. Une révélation choc qui a sans doute participé à renforcer la méfiance des Françaises vis-à-vis de ces protections hygiéniques, incitant une partie d’entre elles à recourir à d’autres solutions, comme la coupe menstruelle.
Une nouvelle étude américaine parue dans Plos Medicine devrait renforcer la conviction des utilisatrices quant au caractère plus sain de la coupe menstruelle.
Un microbiome vaginal plus sain avec la coupe menstruelle
Dans leur étude menée au Kenya, les chercheurs de l'université de l'Illinois à Chicago (Etats-Unis), ont constaté que les adolescentes qui avaient utilisé une coupe menstruelle étaient moins exposées au risque de contracter certains types d'infections vaginales. Elles avaient aussi plus tendance à avoir un microbiome vaginal sain.
Pour arriver à ces constats, les chercheurs ont étudié un groupe de 436 lycéennes kenyanes, dont la moitié a reçu des coupes menstruelles. Tous les six mois, les jeunes filles ont été testées pour la vaginose bactérienne (une infection courante de la vulve et du vagin). A 12 mois et 30 mois elles ont également été testées pour évaluer la présence éventuelle d’infections sexuellement transmissibles. En parallèle, leur microbiome vaginal des participantes a été examiné afin de connaître la prévalence des bactéries bénéfiques et nocives.
Un risque de vaginose réduit avec la coupe menstruelle
Les résultats des tests plaident en faveur des coupes menstruelles : comparé aux autres lycéennes n’ayant pas utilisé de cup, les lycéennes ayant reçu une coupe menstruelle avaient 26 % moins de risque de souffrir de vaginose bactérienne et étaient 37 % plus susceptibles d'avoir un microbiome vaginal optimal.
Quant au risque d’infection sexuellement transmissible (IST), l’impact positif de la coupe menstruel sur la réduction de ce risque n’a pas été établi sur l’ensemble du groupe. Pour autant, lorsque les facteurs de confusion, tels que l’âge et la vie sexuelle active des femmes ont été retirés, une diminution des IST chez les utilisatrices d’une coupe menstruelle a bel et bien été relevé.
Selon les chercheurs, la réduction du risque d’infection vaginale serait liée au fait que les cup contribuent à maintenir un microbiome vaginal sain pendant les règles. "Si le vagin est sain, il résiste mieux aux agents pathogènes des IST", explique dans un communiqué Supriya Mehta, professeur adjoint d'épidémiologie et de biostatistique à l'École de santé publique de l'UIC et auteur principal de l’étude.
Cup : les autres raisons qui en font une alliée contre les infections
D’autres facteurs conforteraient les atouts santé de la coupe menstruelle, selon la chercheuse : la coupe menstruelle recueille le sang, à la différence des tampons, qui n’éliminent pas le sang de la voûte vaginale. Or, cet environnement riche en fer offrirait un terrain favorable au développement de bactéries responsables de la vaginose bactérienne.
Les coupes sont également plus efficaces que les tampons pour maintenir un environnement acide, propice à faire barrage aux infections vaginale. Enfin, conclut Supriya Mehta, les serviettes hygiéniques et réutilisables, quand ils sont portés trop longtemps ou mal nettoyés, présentent l’inconvénient de pouvoir véhiculer facilement des bactéries dans le vagin.
Coupe menstruelle : les précautions d’usage
Reste que pour profiter des avantages de la coupe menstruelle, il convient d’en faire bon usage : celle-ci ne s’utilise bien sûr que pendant les règles. Avant de l’introduire dans le vagin, mais aussi après utilisation, il est conseillé de se laver les mains.
La coupe doit être portée et vidée régulièrement (4 à 6 h maximum).
Enfin, il est important de la nettoyer à l’eau chaude avec du savon sans huile et sans parfum entre chaque usage et de bien la rincer.