J'ai pas de veine au travail !

Les maladies veineuses sont sous-estimées
Selon un sondage réalisé auprès de 746 personnes âgées de 30 à 70 ans, en activité professionnelle ou récemment retraitées, très peu font le lien entre les symptômes (jambes lourdes, varices, douleurs, impatiences, œdèmes... ) et les maladies veineuses, lesquelles présentent des risques majeurs de complications (interventions chirurgicales, ulcères, phlébites, thromboses, voire embolies pulmonaires).
Pourtant, 43% des Français déclarent connaître une de leurs manifestations :
- 7% pour les jambes lourdes,
- 18% pour les varices,
- 17% pour les douleurs en fin de journée,
- 12% pour les impatiences
- et 7% pour les œdèmes.
Mais les symptômes, les conséquences et les causes des maladies veineuses sont banalisés, ignorés ou encore sous-estimés.<
Maladies veineuses et conditions de travail
Seules 11% des personnes interrogées citent spontanément les conditions de travail comme facteur déclenchant ou aggravant des maladies veineuses. Or selon certaines études, la part contributive de l'activité professionnelle est évaluée à 70-75%.
Dans ce domaine, le médecin du travail a un rôle prépondérant à jouer en recherchant la présence de facteurs de risque :
- antécédents familiaux ou personnels de maladie veineuse,
- habitudes de vie, quotidien du salarié (durée des transports, station assise ou debout prolongée, posture de travail, profession à risque, port de charge lourde, exposition à la chaleur ...),
- taille,
- poids,
- nombre d'enfants (trois grossesses augmentent de 60% le risque de troubles veineux),
- etc.
Il est possible d'agir directement sur le poste de travail (correction des positions, contention, exercices musculaires) et de donner des conseils de prévention individuelle (réduction des facteurs aggravants, amélioration de l'alimentation et du retour veineux).
C'est ainsi que le médecin peut proposer quelques idées simples à mettre immédiatement en pratique sur le lieu de travail :
- mouvements de flexion de la cheville,
- changer de position régulièrement,
- ne pas croiser les jambes,
- marcher pendant la pause (dix pas suffisent à amorcer la pompe veineuse),
- porter des chaussures à talon de hauteur modérée,
- éviter les bottes qui maintiennent les jambes au chaud,
- etc.
Situations professionnelles à risque de maladie veineuse
La station prolongée assise
Les muscles des jambes perdent leur tonus, ce qui ralentit le retour veineux. La pliure de la veine derrière le genou y contribue également.
Professions exposées :
- chauffeur routier,
- taxi,
- secrétaire,
- comptable,
- informaticien,
- caissière,
- employé de bureau...
La station prolongée debout
Debout, les veines se dilatent sous le poids du sang, rendant difficile le retour veineux.
Professions exposées :
- vendeur,
- commerçant,
- hôtesse de l'air,
- enseignant,
- guide touristique,
- coiffeur,
- infirmière...
Les postes de travail à situation mobile
Le port de charges lourdes et la température ambiante élevée aggravent la dilatation des veines.
Professions exposées :
- magasinier,
- manutentionnaire,
- ouvrier de l'industrie lourde,
- agent de propreté,
- artisan,
- agriculteur,
- blanchisseur,
- soudeur,
- cuisinier,
- boulanger...