Intoxications alimentaires de l’été, comment les éviter ?

Tourista ou diarrhée du voyageur
Qui ne connaît pas la «tourista» ? Cette fameuse «diarrhée du voyageur» survenant souvent en haute saison.
Casse-croûte sur le pouce, charcuteries et glaces achetés dans la baraque à frites du coin... En vacances, si la découverte de nouvelles régions, pays et sites ne manque pas d’attraits, attention à ce que vous mangez ! Même si, en principe, tout produit contrôlé et répondant aux normes réglementaires en terme de conservation est, à priori, sans danger pour la santé.
Attention aux viandes, œufs et crèmes
Le problème, c’est que le touriste qui achète ses produits, pour la première fois, chez un fournisseur alimentaire (restaurant, supermarché, kiosque à glaces...) ne peut pas savoir, à l’avance, si celui-ci respecte ou non les normes de qualité. Et cela, même si quelques signes peuvent, tout de même l’alerter (lire ci-dessous).
L’été, le voyageur doit se méfier tout particulièrement de certains aliments. Le principal risque étant lié à la rupture de la chaîne du froid.
Les glaces et crèmes de toutes sortes (y compris celles contenues dans les pâtisseries) peuvent provoquer des intoxications lorsqu’elles ne sont pas bien conservées. Même chose pour la charcuterie. La viande hachée crue, quant à elle, favorise la prolifération des bactéries. Et les œufs peuvent être vecteurs de salmonelles. Car contrairement aux infections virales de l’hiver, les intoxications de l’été sont plutôt d’ordre alimentaires et bactériennes.
Dans ce cas, lorsque l’on a consommé des produits avariés – infestés de mauvaises bactéries – l’intoxication alimentaire estivale peut-elle être grave ? La sévérité de la maladie n’est pas tellement liée au type de bactérie présent dans l’aliment (staphylocoques, salmonelles escherichia coli...). Mais au "terrain" de chaque patient : le tout-petit, la personne âgée ou immunodéprimée risquent, par exemple, de développer une forme plus importante d’intoxication que les trentenaires en bonne santé.
Les intoxications graves restent rares
Deux types d’infections peuvent conduire à une intoxication alimentaire :
- Les infections dites «directes»
Elles sont engendrées par l’ingestion d’un ou plusieurs microbes provoquant directement une atteinte de la muqueuse digestive (au niveau de l’intestin ou du côlon). Pour ce type d’infection, l’intoxication est le plus souvent modérée (lorsqu’elle touche l’intestin). Elle n’est sévère que dans certains cas, notamment lorsqu’elle infecte le côlon.
- Les infections indirectes
Elles surviennent lorsque le microbe absorbé sécrète à son tour un produit toxique (appelé toxine). Certaines toxines peuvent provoquer des diarrhées sévères et une importante déshydratation.
En cas d’intoxication alimentaire grave, les symptômes doivent amener à consulter – en quelques heures – un médecin généraliste ou les urgences de l’hôpital le plus proche :
- très forte fièvre (entre 38.5°C et 39°C),
- douleurs abdominales intenses avec durcissement du ventre,
- nausées et vomissements importants,
- diarrhées avec présence de sang et/ou de glaires dans les selles.
Heureusement, ces cas extrêmes restent rares. Seule une dizaine de décès survient chaque année en France à la suite d’intoxications alimentaires.
Un traitement classique
Le plus souvent, la maladie reste bénigne, la guérison survient en 48 heures et les symptômes sont modérés :
- pas ou peu de fièvre (37.8°C à 38°C maximum),
- diarrhée liquide sans perte de sang,
- vomissements et nausées peu importants.
Le premier traitement de l’intoxication alimentaire reste la réhydratation. Le patient doit boire une grande quantité d’eau agrémentée de sel et de sucre (disponible en pharmacie ou à concocter soi-même).
Côté médicaments, les antisécrétoires (contre le vomissement) et les produits bloquant le transit (contre les diarrhées) figurent parmi les produits les plus prescrits par le médecin.
Enfin, lorsque l’on est intoxiqué, mieux vaut ne pas oublier de se laver régulièrement les mains. Ce geste simple évite de contaminer les aliments avec ses propres germes !
Peut-on repérer les intoxications estivales ?
L’allure d’un magasin peut parfois aider le consommateur à choisir le(s) lieu(x) où il souhaite s’alimenter.
Par exemple, un restaurant où les règles d’hygiène générales ne seraient pas respectées (vitrine sale, couverts mal lavés, WC mal entretenus...) doivent alerter le bon sens du voyageur. De même, un supermarché qui laisse, dans ses rayons, des produits dont la date de péremption est dépassée, n’est pas un endroit à fréquenter !
Mais attention : l’allure peut être trompeuse. Un magasin doté d’une belle devanture récemment refaite n’est pas forcément un gage de qualité.
Généralement, les grandes enseignes connues du grand public (telles que les chaînes de supermarchés et restaurants) garantissent davantage de sécurité au consommateur. Les process de fabrication et de conservation des aliments sont bien maîtrisés. Mais là encore, le client n’est pas à l’abri. Certains employés ne respectant pas toujours les règles d’hygiène imposées par leur supérieur !
Parfois, les troubles digestifs ne sont pas le fait d’une intoxication à proprement dit, mais plus une diarrhée d’acclimatation due au changement d’habitudes alimentaires et de climat, au stress du voyage…
20 % à 25 % des voyageurs qui effectuent leur périple en zone tropicale présentent une tourista pendant leur séjour, voire 50% lors d'un séjour de 3 semaines.
Sources
Côté santé.