Interview : sortez couverts !

e-sante : Pourquoi lancer une telle campagne ? Est-ce une continuité, une tactique commerciale ou les pratiques de prévention ont encore chuté ?

M. Patrick Pisa : “Sortez Couverts” (1992) et “Tarif Jeune” (1994) sont les seules opérations qui aient véritablement changé les habitudes de consommation des Français. Le sida n'a jamais cessé de contaminer toute la population et les jeunes femmes sont aujourd'hui les plus touchées. Il était donc urgent d'agir et de relancer ce concept du préservatif accessible pour tous qui n'aurait jamais dû s'arrêter.

e-sante : Le sida est en recrudescence. En est-il de même des autres IST ?

M. Patrick Pisa : Je vous répondrai par une terrifiante question : « Savez vous que la syphilis (maladie éradiquée depuis de nombreuses années) est de nouveau active en France ? »

e-sante : Lors de cette campagne, quel est le prix du préservatif ? Au lieu de ?

M. Patrick Pisa : 2 euros la boite de 12 Khondomz Regular au lieu de 4 euros (de 6 à 12 euros pour les autres marques). 0.2 euros à l'unité est une référence spécialement créée pour l'opération.

e-sante : Que voulez-vous dire par : " la nouvelle campagne Sortez couverts ne s'arrêtera pas ! " ?

M. Patrick Pisa : Il y a 10 ans, la dernière opération du même type, orchestrée par le gouvernement de l'époque, n'a pas duré très longtemps malheureusement. En tant que fabricant de préservatifs, j'ai les moyens de mettre en place la distribution afin que le processus dure. Je m'y attacherai aussi longtemps que mes partenaires “Croix Verte & Ruban Rouge” (association des pharmaciens) et les grossistes répartiteurs seront à mes côtés.

e-sante : Pensez-vous faire également une campagne pour le port du préservatif féminin ? Diminuer son prix de vente ?

M. Patrick Pisa : Khondomz ne fabrique malheureusement plus de préservatif féminin. Mais pourquoi pas y participer lors d'une nouvelle opération.

e-sante : Pourquoi Mr Christophe Dechavanne a-t-il décidé de parrainer cette campagne ? Connaissez-vous ses motivations ?

M. Patrick Pisa : Le mieux serait de le lui demander. Ce que je peux vous dire c'est que son implication dans la lutte contre le sida remonte à plusieurs années et qu'il a continué à militer même quand cette maladie semblait ne plus être une priorité. Je lui suis infiniment reconnaissant de son soutien et suis fier d'avoir un parrain aussi éthique et authentique. Il faut saluer au même titre l'implication de Jean Lamarche, le président “Croix Verte & Ruban Rouge”.