Incontinence urinaire : les jeunes aussi !

Incontinence ou impériosité, le résultat est le même !
Il y a deux mécanismes qui conduisent à la perte d'urine, l'incontinence par insuffisance sphinctérienne et l'impériosité mictionnelle. Après un accouchement, plus rarement après une intervention chirurgicale dans la région uro-génitale, les femmes se retrouvent parfois avec une insuffisance du sphincter de l'urètre (sphincter de la vessie). Il s'agit d'une distension du sphincter lors du passage du bébé pendant l'accouchement. La moindre augmentation de pression abdominale peut alors provoquer une fuite urinaire, par exemple lors d'une toux, d'un rire, d'un éternuement, à la marche ou au port d'objets lourds. Autant dire que la vie en société en est sensiblement gâchée ! L'impériosité mictionnelle relève d'un autre mécanisme. Il s'agit d'une irritabilité et instabilité de la vessie qui donne des envies d'uriner fréquentes et surtout impérieuses. La cystite et l'infection urinaire en sont la cause principale (et beaucoup plus rarement des problèmes neurologiques). Il en résulte également une émission incontrôlée d'urines.
Pour faire le diagnostic, il faut d'abord en parler de ses fuites urinaires !
On a bien compris qu'il s'agissait d'un problème dont on ne parle pas facilement. Même les médecins ont du mal à le faire dire à leurs patientes. Pourtant, le simple interrogatoire permet déjà d'orienter le diagnostic de l'incontinence urinaire, en fonction des circonstances d'apparition, de déclenchement, de la notion d'accouchement un peu difficile. L'examen clinique permet de confirmer le diagnostic lorsqu'une émission involontaire d'urine est émise lors d'un effort de poussée demandé par le médecin. Enfin, un examen urodynamique permet de chiffrer la gravité de l'incontinence et de préciser le mécanisme en cause (insuffisance du sphincter ou instabilité de la vessie). Cet examen qui se fait en centre spécialisé est réalisé à l'aide de capteurs au niveau du sphincter et de la vessie.
Traitement de l'incontinnence urinaire : la kiné d'abord
La plupart des femmes souffrant d'incontinence urinaire par insuffisance sphinctérienne peuvent traiter leur problème par la rééducation. Celle-ci est faite par des kinésithérapeutes spécialisés, complétée par des exercices à domicile. Elle consiste en des exercices des muscles périnéaux visant à renforcer le plancher pelvien (environnement ligamentaire et musculaire du sphincter vésical). Le bio-feedback permet d'affiner cette rééducation en donnant par le biais de capteurs un retour sur l'activité effective des muscles, ce qui permet un travail beaucoup plus efficace. Après une grossesse, une période de 8 à 10 semaines est nécessaire avant de commencer une rééducation spécialisée quand elle est indiquée, pour attendre que le périnée soit un peu plus tonique. Dans l'intervalle, il est possible de faire soi-même quelques exercices de contraction des muscles périnéaux.
Il existe également des traitements médicamenteux qui permettent d'augmenter le tonus du sphincter.
Pour l'impériosité mictionnelle, il s'agit d'une part de traiter la cause éventuelle (une infection urinaire par exemple, après confirmation des analyses d'urine), d'autre part de donner des médicaments qui diminuent l'instabilité de la vessie.
Pour les insuffisances sphinctériennes, lorsque la rééducation est insuffisante et la gêne réelle, on peut s'adresser à un chirurgien urologue ou gynécologue. Les différentes techniques visent à renforcer l'environnement de soutien du sphincter vésical. La technique la plus pratiquée, appelée bandelette, consiste en la mise en place de bandes de Teflon de part et d'autre du sphincter pour le soutenir. La plupart des techniques récentes de traitement de l'incontinence urinaire se font par voie transvaginale ou par coelioscopie, c'est-à-dire d'une façon moins agressive.