Il, elle redouble...

Pas de consensus
En matière de redoublement, que ce soit du côté des enseignants, des parents ou des pédagogues, il n'existe pas de consensus (en dehors de situations exceptionnelles comme une longue maladie ou l'arrivée récente d'un enfant ne parlant pas la langue).
Les uns sont plutôt pour, les autres s'y montrent farouchement opposés. Les uns considèrent que plus le redoublement est précoce, meilleur sera l'avenir scolaire de l'enfant. Pour d'autres, redoubler doit être une solution de dernier recours, ou encore une façon d'aider les enfants immatures (surtout dans les plus petites classes), tandis que certains se demandent comment on arrive à l'aider en le mettant avec des plus jeunes, etc. C'est ainsi qu'il existe des écoles, des pays, où l'on redouble, d'autres où l'on ne redouble pas
Il s'agit toujours d'un choix délicat...
Une seule certitude, le choix n'est jamais simple. Ceux qui y sont hostiles craignent que le redoublement entame durablement l'estime de soi du jeune élève, son goût d'apprendre et sa confiance en lui. Au contraire, ceux qui sont pour, considèrent qu'il va permettre à l'enfant de « souffler » (surtout s'il est en échec depuis plusieurs années), de retrouver un rythme d'apprentissage compatible avec le sien, de reprendre confiance en lui, de « mûrir » En tout cas, rien n'est gagné d'avance et il reste à tout mettre en oeuvre pour l'aider à vivre le mieux possible cette situation, afin non seulement qu'il réussisse sa scolarité mais aussi qu'il soit un élève heureux Et pour atteindre cet objectif, chacun a sa part de responsabilité, l'enfant, certes, mais aussi ses parents et son environnement scolaire.
Aider l'enfant à vivre et à réussir sa nouvelle année scolaire
Parents et enfant doivent parler ensemble de ce redoublement. Chacun doit exprimer ses doutes et ses espoirs, afin de faire équipe ensemble pour cette nouvelle année.
- Choisir ses mots : le redoublement est souvent présenté comme une menace, une punition, une sanction. Choisissez plutôt la terminologie utilisée dans certaines écoles, où l'on ne dit pas que l'enfant " redouble ", mais qu'il " prolonge la scolarité dans le cycle ". Dans un cas, le terme enferme dans l'échec, dans l'autre, il présente cette situation comme une nouvelle chance donnée à l'élève.
- Dédramatiser : le redoublement ne blesse pas que l'enfant. Souvent, les parents sont aussi profondément déçus de ne pas voir leur enfant réussir comme ses camarades. Alors surtout, ne faites pas peser sur lui, votre propre ressenti ! Au contraire, votre enfant a besoin de tout votre soutien et de votre confiance.
- L'aider à grandir : ce n'est pas parce que votre enfant redouble, qu'il ne peut pas progresser dans la vie, vers plus d'autonomie et de responsabilité. De fait, n'hésitez pas à lui confier plus de responsabilités et à le valoriser dans cette autonomisation. Cela va aussi l'aider à acquérir plus de maturité.
- Valoriser ses points forts : le redoublement tend à enfermer l'élève dans un échec global en ne différenciant pas ses domaines personnels de réussite. Or un enfant, sauf situations particulières, est rarement mauvais dans toutes les matières. Rappelez-lui régulièrement ses domaines de succès et encouragez-le dans ces passions scolaires ou extra-scolaires. S'il aime faire du sport ou s'il se passionne pour l'informatique ou pour les sciences, soutenez-le dans ces activités, inscrivez-le dans un club.
- Réfléchir (avec l'aide des enseignants) à une pédagogie plus adaptée : le plus souvent, il est demandé à l'enfant qui redouble " de se mettre au travail ". Mais son problème n'est souvent pas là. Sa difficulté est de savoir " comment faire son travail " et pour cela l'aide des adultes lui est indispensable. Il s'agit donc de réfléchir avec l'enfant et les enseignants à une nouvelle stratégie pour lui permettre de réussir dans ses apprentissages et de " combler ses retards ". Car si les méthodes ne sont pas adaptées, l'enfant risque de se confronter aux mêmes difficultés. Pour les pédagogues, tous les élèves peuvent arriver au résultat souhaité, à condition de respecter le rythme et la stratégie d'apprentissage propres à chacun.