Idées préconçues sur la famille idéale

Publié par Dr Catherine Solano
le 12/03/2007
Maj le
3 minutes
Autre
Avoir des enfants, fonder une famille, est un désir profond pour la plupart des humains. Mais au-delà des motivations de ce désir, il est souvent pollué par des croyances irrationnelles qui semblent pourtant logiques.

Nos peurs génèrent des croyances néfastes

Ces croyances sont en fait bâties à partir des peurs qui sont en nous, celles qui prennent leurs racines dans notre histoire. Voici quelques exemples de ces croyances qui façonnent nos désirs d'enfants sans que parfois nous ayons le réflexe de les remettre en question.

Les exemples sont nombreux

« Je préfère avoir des filles, elles sont plus proches de leurs parents »… Chacun connaît pourtant des hommes adultes si proches de leurs parents que leur conjointe le leur reproche !Ou au contraire, « je voudrais avoir seulement des garçons, car au moins, je ne craindrais pas les abus sexuels… » Pourtant, les psys savent combien les abus sexuels touchent aussi les garçons.Ou encore « un garçon comme aîné, c'est mieux, et une fille ensuite, comme ça, il protégera sa soeur ». Et si, au contraire, il devenait tyrannique envers sa soeur ?On entend aussi : « des enfants rapprochés, c'est nettement mieux pour eux, ils jouent ensemble ». Il existe au contraire des enfants très proches en âge qui ne s'entendront jamais ni dans l'enfance ni plus tard, simplement à cause de caractères difficilement conciliables.D'autres futurs parents ont un avis sur le nombre idéal : « un enfant unique souffre forcément de solitude » ou « deux enfants, c'est idéal », « trois, c'est une vraie famille », ou encore, « quatre enfants, c'est trop, on ne peut pas bien s'occuper de tous », etc.Toutes ces idées viennent de nos expériences vécues, ou de ce que nous avons observé autour de nous. Oriane a deux soeurs et après avoir eu deux filles, elle n'a pas voulu de troisième enfant. « Nous nous sommes toujours très mal entendues toutes les trois et j'avais peur d'avoir une troisième fille, peur que mes filles reproduisent ce même schéma qui m'a beaucoup fait souffrir » exprime-t-elle.

Nos croyances ne sont pas des vérités

Il est bien sûr totalement impossible de s'extraire à 100 % de son passé, de faire comme s'il n'existait pas. Ce ne serait d'ailleurs pas souhaitable. En revanche, il est très sain et bénéfique de prendre conscience que nos pensées ne sont absolument pas des vérités, mais des points de vue toujours extrêmement partiaux. Ces points de vue sont d'ailleurs rarement les mêmes entre deux conjoints, et c'est bien naturel puisqu'ils ne peuvent avoir vécu la même enfance.Une fois cette distance prise pour observer ses propres peurs, un futur parent peut plus facilement s'en libérer, s'en extraire et ne pas en rester prisonnier. Réaliser que oui, il existe des enfants uniques très heureux, des frères qui ont 8 ans d'écart et qui le vivent avec un grand bonheur et qu'il est possible d'inventer une famille très différente que celle dans laquelle vous avez vécu. Quand ces croyances sont très ancrées et que nous n'en avons pas conscience, elles peuvent devenir paralysantes, comme de vrais boulets nous empêchant d'inventer la famille de nos rêves. Et ces idées préconçues peuvent aussi venir de l'extérieur, de notre entourage avec des jugements parfois très durs ou aberrants sur notre famille. Il est bon de savoir là aussi s'en extraire pour se laisser vivre sa propre vie en paix.

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