L'hospitalisation à domicile, une alternative à l'hospitalisation complète

L'hospitalisation à domicile (HAD) propose une alternative à l'hospitalisation complète. Avec plus de 160 structures en France en 2006, elle offre 6.700 places et réalise 85.000 prises en charge. Majoritairement implantés en zone urbaine, les services d'HAD restent toutefois inégalement répartis sur le territoire.

Les modalités de l'hospitalisation à domicile (HAD)

La première structure officielle d'hospitalisation à domicile (HAD) a été créée par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris en 1957. Elle a été suivie dès l'année suivante par la structure "Santé service", créée sous forme associative avec l'aide de la Ligue contre le Cancer. Etablissement accrédité et certifié par l'Etat, le service d'HAD permet une hospitalisation du malade à domicile, dès lors que son traitement et son mode de prise en charge l'autorisent. Selon les cas, elle permet ainsi d'éviter ou d'écourter les séjours en hôpital. En 2006, trois patients sur cinq pris en charge en HAD le sont à la suite d'une hospitalisation classique.

La forte médicalisation de l'HAD la distingue d'autres services comme le maintien à domicile des personnes âgées ou les soins infirmiers à domicile. Généraliste et polyvalente, la structure d'HAD intervient auprès de patients de tous âges et atteints d'une maladie grave, aiguë (maladie passagère qui survient de manière brutale) ou chronique. Elle dispense des prestations comparables à celles des hôpitaux : soins médicaux et paramédicaux complexes, continus et fréquents. Elle doit également être en mesure de répondre à une urgence vitale. Par ordre d'importance, les structures d'HAD dispensent des soins liés à la périnatalité (22,4%), des soins techniques de cancérologie (19%) et des soins palliatifs (15%).

L'admission est soumise à une prescription médicale et à l'accord explicite du patient. Un médecin rattaché à la structure d'HAD coordonne la prise en charge, en lien avec l'hôpital et le médecin traitant. L'HAD dispense ainsi une offre globale de soins au domicile du malade et représente une alternative pertinente, à la fois sur le plan médical et logistique.

En France, les 164 services d'HAD recensés en 2006 diffèrent par leur statut, leurs capacités et les soins dispensés. La majorité d'entre eux sont des structures associatives. S'ils se répartissent de manière égale entre les secteurs publics et privés non lucratif - respectivement 78 et 74 structures -, ils sont en revanche plus rares dans le secteur privé à but lucratif qui compte 12 entités, soit 2% des places d'HAD.

L'ensemble de ces services offre une capacité de 6.700 places pour 85.000 prises en charges à domicile annuelles. Avec deux tiers des places, le secteur privé à but non lucratif réalise 60% des séjours en HAD contre 38% pour le secteur public. Ce dernier se positionne davantage sur la périnatalité, tandis que le secteur associatif privilégie la cancérologie et les soins palliatifs. La durée de la prise en charge en HAD est variable : 50% des prises en charge ne dépassent pas six jours, mais celles liées à des pathologies lourdes atteignent des durées médianes de 20 jours.

Souvent implantés dans les zones urbaines, les services d'HAD demeurent inégalement répartis sur le territoire. Avec 10 structures, l'Ile-de-France totalise 2.300 places, soit un tiers de l'offre globale. Cela s'explique notamment par l'histoire de l'HAD : les deux premières structures créées à Paris à la fin des années 1950 ont aujourd'hui les capacités d'accueil les plus importantes. Par ailleurs, l'HAD est avant tout un service de proximité, qui ne peut couvrir un territoire trop étendu et suppose donc une certaine densité de population. Ainsi, en 2006, un département sur cinq ne disposait pas encore d'une structure d'HAD.

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