Héroïne : comment décrocher ?

Publié par Thomas Coucq
le 24/02/2014
Maj le
3 minutes
Autre
L’héroïne est à l’origine d’une forte dépendance psychique et psychologique. Demander de l’aide lors du sevrage est dès lors bien souvent nécessaire. Une prise en charge adaptée est en effet un plus pour parvenir à décrocher définitivement et éviter les rechutes.

Le sevrage à l’héroïne est particulièrement difficile

Sueurs froides, douleurs musculaires, vomissements, crampes abdominales, diarrhée, angoisse, irritabilité… le sevrage à l’héroïne peut s’avérer particulièrement pénible.

Les dépendances physique et psychique à cette drogue sont en effet particulièrement importantes et surviennent rapidement. Il peut dès lors être extrêmement difficile d’arrêter seul.

Une prise en charge et un accompagnement adapté sont en effet un plus pour faciliter le sevrage, éviter de craquer et consolider l’abstinence à long terme.

Héroïne et traitements de substitution

Un traitement de substitution à base de méthadone ou de buprénorphine peut être proposé aux personnes dépendantes à l’héroïne qui souhaitent décrocher. Administrés une fois par jour, ces produits permettent d’empêcher la survenue de l’état de manque pendant 24 heures, mais ne sont pas euphorisants. La personne peut donc « fonctionner » normalement en société, travailler par exemple, malgré sa dépendance à l’héroïne.

Le but ?

Stabiliser la consommation de la personne, puis progressivement diminuer les doses jusqu’au sevrage complet, le tout en évitant au maximum l’apparition de symptômes liés à un état de manque. La vitesse à laquelle sont diminuées les doses est adaptée au cas par cas. Des doses stables peuvent par exemple être prescrites, jusqu’à ce que la personne ait pu faire le deuil de l’héroïne ou régler différents problèmes - judiciaires ou psychologiques par exemple - qui pourraient favoriser une rechute.

Un suivi psychologique et social est important dans la réussite du sevrage

Le suivi psychologique fait également partie intégrante du sevrage.

Il permet par exemple à la personne de prendre conscience des ressorts de son addiction : quel rôle joue le produit dans sa vie ? Comment peut-il le remplacer ? L’héroïne est-elle consommée pour anesthésier des émotions négatives liées à une dépression qu’il faut soigner pour éviter les rechutes ?

De nombreux usagers de drogues ont également des problèmes sociaux : dépenses exagérées, dettes, perte d’emploi, logement précaire… Un suivi par une assistante sociale peut donc également s’avérer utile.

Concrètement, comment trouver de l’aide pour décrocher de l'héroïne ?

À qui s’adresser pour trouver de l’aide ?

Tout d’abord à son médecin traitant. Celui-ci peut prescrire les produits de substitution et superviser le sevrage ou rediriger la personne vers un centre spécialisé qui propose une prise en charge pluridisciplinaire : médecins, psychiatres, assistants sociaux, psychologues…

Il n’est pas obligatoire de se faire hospitaliser ou d’intégrer un centre de désintoxication résidentiel pour décrocher de l’héroïne.

Cela peut toutefois être conseillé lorsque d’autres dépendances sont également présentes (alcool, cocaïne, benzodiazépines, etc.) ou si le risque de rechute est important, si la personne vit par exemple dans un squat avec d’autres personnes toxicomanes.

En post-cure, des communautés thérapeutiques peuvent accueillir pendant 6 mois à 1 an, la personne débarrassée de son addiction physique et qui souhaite du soutien pour se réinsérer, consolider le sevrage et réapprendre à vivre sans héroïne.

Sources

Merci au Dr Christian Figiel, psychiatre, chef du Département assuétude à Isosl et Directeur médical du Centre Alfa (Service de santé mentale spécialisé dans le traitement et la prévention de l'alcoolisme et des toxicomanies) et au Dr Constantin Papageorgiou, psychiatre spécialisé dans les addictions au CHU Brugmann à Bruxelles.

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