Grossesse extra-utérine : 1 à 2% des femmes enceintes

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 11/04/2000
Maj le
3 minutes
Autre
Une à deux grossesses sur cent est extra-utérine (1% à 2%), c’est-à-dire que la grossesse ne se développe pas dans l’utérus, mais en dehors, le plus souvent dans la trompe (grossesse dite tubaire). Il s’agit d’une urgence (première cause de mortalité du premier trimestre de la grossesse). Des douleurs abdominales et des saignements (métrorragies) peuvent mettre sur la piste d’une grossesse extra-utérine. Le diagnostic se confirme par l’échographie.

Les grossesses extra-utérines sont relativement fréquentes

Au cours d'une grossesse normale, l'utérus reçoit une très grande quantité de sang, qui permet de subvenir aux besoins du fœtus, que ce soit en oxygène ou en éléments nutritifs.

Au cours d'une grossesse extra-utérine, l'embryon se développe dans un espace qui n'est pas prévu pour cela : il ne peut recevoir tout l'oxygène et tous les éléments nutritifs dont il a besoin. C'est pourquoi il est exceptionnel qu'une grossesse extra-utérine parvienne à son terme : très souvent, elle s'interrompt d'elle-même.

Les symptômes les plus fréquents de la grossesse extra-utérine : douleurs et saignements

Dans un bon nombre de cas, l’embryon grandissant dans un milieu qui ne convient pas, la grossesse peut provoquer des lésions des tissus alentour : dans la majorité des cas, il s'agit de la trompe.

La grossesse extra-utérine peut se traduire alors par les douleurs du bas-ventre et de petits saignements. En l'absence de traitement, la trompe continue de souffrir et parfois se fissure. Dans un petit nombre de cas, une rupture brutale peut entraîner une hémorragie interne, mettant parfois la vie en jeu. C'est pourquoi il faut toujours consulter en urgence en cas de douleur du bas-ventre ou de saignement génital au cours de la grossesse.

Grossesse extra-utérine : l'échographie est souvent l'examen déterminant

Le médecin pose quelques questions et pratique un examen gynécologique. Assez souvent, une prise de sang et une échographie sont nécessaires, qui permettent de vérifier si une grossesse est en cours, si les pertes de sang ont provoqué une anémie, et si la grossesse se déroule ou non dans l'utérus.

A noter que bien évidemment, une fois la grossesse commencée, le fœtus ne se déplace plus : si une échographie a déjà été pratiquée, et si la grossesse a été visualisée avec certitude en bonne position dans l'utérus, le diagnostic de grossesse extra-utérine peut être exclu.

Le traitement de la grossesse extra-utérine

Dans la majorité des cas, le traitement se fait en urgence par laparoscopie ou coelioscopie (un endoscope est introduit par une petite incision juste en dessous de l’ombilic). L’objectif premier est de sauver la vie de la patiente, puis de préserver les chances d'une grossesse ultérieure en s'efforçant d’être le plus conservateur possible.

L’intervention chirurgicale par coelioscopie permet de vérifier directement qu'il y a bien une grossesse extra-utérine, et de l'enlever. Le plus souvent, on ôte le fœtus et le placenta.

Lorsque le diagnostic est tardif et que le sac embryonnaire est relativement gros, il est parfois indispensable de retirer la trompe en entier (ce qui n'interdit pas une grossesse ultérieure). Mais le plus souvent, la trompe peut être réparée, de manière à conserver les meilleures chances pour une nouvelle grossesse.

Parfois on peut éviter une intervention chirurgicale en injectant du méthotrexate, substance qui réduit la taille de la grossesse et la fait disparaître.

Sources

Jurkovic D et al.,BMJ, 2011;342:doi:10.1136/bmj.d3397 ; Lansac J. et Lecomte P. " Gynécologie pour le praticien " Ed. Masson Paris 1999 : pp. 151-163.

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