Publié par Dr Renaud Guichard
le 18/02/2004
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3 minutes
Autre
De plus en plus pratiquée, la césarienne est également mieux maîtrisée sur le plan chirurgical et sur le plan anesthésique. La plupart du temps, elle est faite pour la sécurité de la mère et de l'enfant, et non pas pour éviter des procès aux accoucheurs. Quelles sont ses indications ? Comment cela se passe-t-il en pratique ?

Qu'est-ce que la césarienne ?

Le césarienne est une intervention chirurgicale qui consiste à inciser la peau de l'abdomen, puis les muscles et enfin la paroi de l'utérus afin de sortir le bébé. Il ne s'agit pas, bien sûr, d'un moyen naturel d'accoucher, mais d'une alternative à la voie basse quand les circonstances le nécessitent.

Quand fait-on une césarienne ?

Il existe trois grandes raisons. Les premières, les plus évidentes, sont les raisons mécaniques : le bébé est trop gros et le diamètre du bassin de la femme trop petit. Le bébé ne pourra donc pas descendre par le vagin. Si le bébé est mal positionné avant l'accouchement, il ne pourra pas non plus descendre. C'est le cas des positions tranverses, des présentations par la face ou le siège (bien que sous certaines conditions, les sièges puissent naître par voie basse). En cas d'obstacle au niveau de la sortie de l'utérus (placenta recouvrant le col, encore appelé « placenta praevia », ou cordon ombilical), une césarienne sera également nécessaire. Les deuxièmes raisons sont d'ordre médical. Rien ne s'oppose mécaniquement à la descente du bébé, mais il faut interrompre au plus vite la grossesse et sortir le bébé car il risque de souffrir ou de mourir, comme en cas de toxémie gravidique par exemple. Les troisièmes raisons sont liées à l'accouchement lui-même qui n'avance pas parce que le col ne se dilate pas assez ou que le bébé ne descend pas, ou alors parce que le bébé commence à souffrir et qu'il faut le sortir plus rapidement. Enfin, une raison un peu particulière est la présence d'herpès génital chez la mère qui risque de contaminer le bébé s'il sort par la voie vaginale.

En pratique

Une césarienne est une intervention chirurgicale qui se pratique au bloc opératoire avec les mêmes règles d'asepsie que n'importe quelle autre opération. Le pubis est rasé et un produit antiseptique est badigeonné sur le ventre. L'anesthésie est soit générale, soit de plus en plus une anesthésie péridurale. L'incision est en général horizontale, à la partie supérieure des poils pubiens. Si possible les muscles ne sont pas coupés. Une sonde urinaire est mise en place avant afin d'être sûr que la vessie est bien vide et ne viendra pas gêner le geste chirurgical ou se faire malencontreusement inciser. Une fois que le bébé et le placenta sont sortis, l'utérus, les muscles et la peau sont soigneusement recousus. Un drain est parfois laissé sous la peau pour éviter les hématomes. Les fils ou les agrafes sont enlevés au bout de cinq à sept jours. La reprise de l'alimentation est progressive. En cas de péridurale, le repos allongé est conseillé pendant 24 heures. Les contractions qui apparaissent après l'accouchement (parfois appelées « tranchées ») sont un peu plus douloureuses car elles surviennent sur un utérus qui vient d'être incisé et réparé. La fatigue est souvent plus importante que pour un accouchement par voie basse et il est conseillé de limiter les visites (comme pour n'importe quel opéré d'ailleurs). L'allaitement est possible dès que la maman le souhaite. Au retour à domicile, il faut éviter les efforts et le port de charges lourdes pendant un mois afin de permettre à la cicatrice de se consolider correctement. Compte-tenu de la fragilisation de l'utérus à chaque intervention, un nombre maximum de trois césariennes est en général conseillé. Enfin, sous certaines conditions de surveillance, un accouchement par voie basse peut être fait lorsqu'on a eu une césarienne lors de la précédente grossesse.