Grippe : vous êtes contagieux avant les symptômes, comment protéger vos proches
Mais comment ce virus, causé par les souches Influenza A et B, parvient-il à se propager avec une telle efficacité entre novembre et avril ? La réponse réside dans sa biologie et ses multiples vecteurs de transmission. Le virus présente une période d'incubation très courte, de un à quatre jours en moyenne. Fait crucial, une personne infectée devient contagieuse 24 heures avant même de ressentir les premiers symptômes.
Les multiples voies de la transmission
Comprendre les modes de transmission du virus Influenza est essentiel pour s'en prémunir. La principale voie est respiratoire. Lorsqu'une personne malade tousse ou éternue, elle projette des gouttelettes chargées de virus. Celles-ci, assez lourdes, retombent rapidement et peuvent contaminer toute personne se trouvant à moins de deux mètres. Mais la transmission s'opère aussi via de fines particules, les aérosols. Plus légères, elles peuvent rester en suspension dans l'air pendant plusieurs heures, surtout dans un espace clos mal ventilé. C'est pourquoi un simple contact indirect peut suffire. Le virus peut survivre sur des poignées de porte, des téléphones ou des interrupteurs. Le fait de toucher ces surfaces contaminées puis de porter la main à son visage (bouche, nez ou yeux) suffit à déclencher l'infection. Ce panorama de la grippe, entre aérosols, gouttelettes et surfaces, explique sa fulgurante propagation.
Une contagiosité à géométrie variable
La durée de la contagiosité de la grippe chez l'adulte et l'enfant n'est pas la même. Un adulte en bonne santé est généralement contagieux jusqu'à cinq jours après l'apparition de ses symptômes. Cette période s'allonge considérablement chez les plus jeunes et les personnes immunodéprimées. Chez un enfant, elle peut atteindre sept jours, voire s'étendre jusqu'à deux semaines chez les nourrissons. La raison pour laquelle la grippe est souvent plus longue chez l'enfant s'explique par une excrétion virale plus importante et prolongée. À cela s'ajoute une application moins rigoureuse des gestes barrières et une promiscuité naturelle dans les lieux collectifs comme les crèches et les écoles, qui favorisent la circulation du virus.
Prévention : les gestes qui protègent
Face à cette menace, plusieurs stratégies de prévention sont recommandées par les autorités de santé. La vaccination contre la grippe saisonnière reste le moyen le plus efficace, en particulier pour les personnes fragiles. Il est important de noter que le vaccin, ne contenant aucun virus vivant, ne peut en aucun cas provoquer la grippe. Son renouvellement annuel est indispensable car le virus mute constamment. D'ailleurs, lors de la dernière épidémie, près de 80 % des patients admis en réanimation n'étaient pas vaccinés. En complément, les gestes barrières demeurent fondamentaux. Se laver les mains fréquemment, éternuer dans son coude et utiliser des mouchoirs à usage unique brisent la chaîne de transmission. Enfin, une bonne prévention de la grippe passe par l'aération des locaux. Ouvrir les fenêtres en grand quelques minutes plusieurs fois par jour suffit à renouveler l'air et à réduire drastiquement la concentration d'aérosols viraux. Un geste simple, mais d'une efficacité redoutable.