Gérer la jalousie et la colère, ça s’apprend !

Publié par Elise Dubuisson
le 21/04/2011
Maj le
3 minutes
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Fini de se cacher derrière l’excuse : "Je sais que j'exagère mais… je suis jalouse. C'est plus fort que moi, je ne peux me contrôler !". Car oui la jalousie et les émotions de manière générale ça se gère, des chercheurs l'affirment dans une récente étude. Explications.

Des difficultés à identifier ses émotions

Identifier et gérer ses émotions.

Point de départ des travaux des chercheurs des Universités de Liège et de Louvain-la-Neuve, un constat : certaines personnes ont du mal à identifier les émotions qu'elles ressentent et donc à les exprimer et à les gérer.

Désireux d'aider ces personnes, Moïra Mikolajczak, Illios Kotsou, Michel Hansenne et Delphine Nélis se sont interrogés sur l'efficacité de formations à la gestion des émotions.

Identifier, comprendre, exprimer et réguler ses émotions, sa colère et sa jalousie

L'équipe belge a développé une formation faite de mises en situation et de jeux de rôle qui apprennent à d'abord identifier ses émotions, comme la jalousie ou la colère, pour mieux les comprendre et parvenir à les exprimer.

Trois étapes essentielles pour arriver à les réguler. Il s'agissait par exemple d'apprendre à :

  • exprimer ses émotions de manière constructive,
  • décortiquer des petits tracas de la vie quotidienne pour mieux comprendre pourquoi ils énervent à ce point,
  • changer d'angle de vue par rapport à une situation. En se demandant comment telle personne réagirait à notre place ou comment on aborderait tel problème rencontré par quelqu'un d'autre.
Des approches qui aident à se rendre compte qu'il existe de multiples manières d'aborder un problème. Et que parmi celles-ci, il y a forcément la bonne.

De meilleures relations avec les autres, si l'on apprend à gérer ses émotions

Afin de s'assurer que leur programme était performant, les chercheurs ont divisé leur groupe de volontaires en trois. Le premier sous-groupe n'a suivi aucune formation, le second a suivi un cours d'improvisation théâtrale et le troisième la dite formation.

Résultat : par rapport aux autres participants, ceux ayant suivi la formation ont bel et bien vu leur gestion des émotions évoluer :

  • 11 % des volontaires ont noté une évolution de leurs relations avec les autres. Une amélioration confirmée par leurs conjoints.
  • 13 % des participants relatent une amélioration en termes de bien-être psychologique et 15% indiquent qu'ils sont moins sujets aux douleurs psychosomatiques comme les maux de tête, par exemple.
  • A mesure du temps, les volontaires étaient de moins en moins stressés.
  • 6 mois après la fin de l'étude, ces effets étaient toujours présents !

Plus de chances de trouver un travail en apprenant à gérer ses émotions

Outre les changements positifs ayant trait aux relations avec les autres, les chercheurs ont également constaté qu'après la formation à la gestion des émotions, les volontaires suscitaient plus l'intérêt de recruteurs professionnels.

Selon eux, en apprenant à gérer leurs émotions, les participants ont davantage confiance en eux et renvoient une meilleure image qui convainc plus les employeurs potentiels.

La jalousie, la colère et bien plus encore

L'avantage de ce type de formation est qu'elle est applicable à l'infini ! Des changements réalisés suite à des mises en situation qui tournent autour de la colère et de la jalousie sont aussi efficaces dans d'autres cas.

"La manière dont chacun gère ses émotions était jusqu'à présent considérée comme peu modifiable, étant le fruit de la génétique et de l'éducation. Cette étude est la première qui permette d'affirmer qu'une personne ayant des difficultés à gérer ses émotions peut grâce à des formations ciblées s'améliorer dans ce domaine et même à l'âge adulte", concluent les auteurs.

Sources

"Emotional plasticity: Conditions and effects of improving emotional competence in adulthood.", Journal of Applied Psychology, Mars 2011.

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