Fibromes : rappel des dangers du médicament Esmya® sur le foie

Les méfaits du médicament Esmya® sur le foie ont été confirmés. Il est désormais contre-indiqué aux personnes souffrant d'insuffisance hépatique. 
© Istock

Le médicament Esmya® est désormais contre-indiqué aux patientes "présentant des atteintes hépatiques sous-jacentes". Cette décision est prise par l'Agence européenne des médicaments (EMA). Utilisé dans le traitement des fibromes utérins, Esmya® est soupçonné de provoquer de graves atteintes au foie depuis plusieurs mois.

Après sa mise sur le marché, "quatre cas d'atteintes hépatiques sévères ayant abouti à une transplantation hépatique et d'autres cas d'insuffisance hépatique ont été signalés", rappelle l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un point d'information daté du 1er août 2018. 

Suite à ces cas inquiétants, l'EMA avait recommandé en février 2018 de :

  • ne pas prescrire le médicament à de nouvelles patientes. 
  • suspendre le traitement chez les patientes, sous traitement séquentiel*, ayant terminé leur précédente cure. 

Des risques confirmés

Une nouvelle évaluation des bénéfices et des risques du médicament en mai 2018 a conclu, pour de bon, à la nocivité d' Esmya® sur le foie des patientes. Outre une contre-indication du médicament aux malades du foie, l'EMA préconise un suivi hépatique pour toutes les femmes qui reçoivent ce traitement.

En France, l'ANSM a énoncé des précautions supplémentaires pour la prescription du médicament incriminé : "le choix de l'initiation et de la poursuite du traitement par Esmya® doit être évalué au cas par cas par le gynécologue en prenant en compte les bénéfices et risques individuels et après avoir discuté des alternatives avec la patiente. Dans certains cas, cette démarche amènera à ne prescrire Esmya®  qu'en dernier recours dans le traitement des fibromes utérins".

Des alternatives

Des alternatives thérapeutiques existent pour traiter un fibrome de l'utérus. Ces tumeurs non cancéreuses peuvent être retirées par chirurgie si elles provoquent des douleurs ou des troubles de la fertilité.

Si la patiente ne souhaite pas avoir d'enfant, il est aussi possible d'interrompe l'afflux sanguin qui alimente le fibrome. Celui-ci va donc régresser progressivement. Sur le plan médicamenteux, le recours à une contraception progestative, des analogues de la gonadolibérine ou des antalgiques peuvent atténuer les symptômes associés au fibrome.

*traitement séquentiel : cycles de traitement séparés par au moins deux cycles menstruels sans traitement.

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Source : Esmya (ulipristal) : l’ANSM recommande son initiation ou sa poursuite uniquement après discussion des alternatives avec les patientes - Point d'Information, ANSM, 1er août 2018