Feu vert au dépistage du cancer du sein génétique

Le dépistage du cancer du sein d'origine génétique vient de débuter. L'objectif, alerter et suivre les 34.000 femmes prédisposées, ayant dans leur famille une parente atteinte de cette maladie. Près de 1.000 femmes par an pourraient ainsi être sauvées.

Bon nombre de femmes se posent cette question angoissante : ont-elles dans leurs gènes un risque plus important que les autres de développer un cancer du sein ou de l'ovaire, dès lors qu'elles ont leur mère, une sœur ou une tante atteinte d'une de ces tumeurs.Aujourd'hui, les médecins ont à disposition des tests génétiques très fiables permettant de déterminer si oui ou non une femme est porteuse d'anomalies génétiques héréditaires en cause dans un cancer familial du sein et de l'ovaire.

En décidant de lancer cette campagne de dépistage de ces tumeurs génétiques, le ministre de la santé Jean-François Mattéi s'attaque à un enjeu de taille puisque environ 34.000 Françaises âgées de 25 à 70 ans seraient prédisposées au cancer héréditaire du sein ou de l'ovaire. L'objectif n'est pas de créer une peur panique, mais bien au contraire d'informer avant qu'il ne soit trop tard. En effet, prévenues, ces femmes à risque peuvent faire ausculter leurs seins très tôt et plus fréquemment, avant de développer la maladie. Mieux conseillées, elles éviteraient notamment d'utiliser des contraceptifs ou des produits contre la ménopause trop dosés en hormones. L'apparition d'une tumeur serait en quelque sorte prévenue, sinon décelée très tôt et le cancer mieux guérit.

En incitant davantage de femmes concernées et leurs parentes à pratiquer ces tests génétiques, les pouvoirs publics souhaitent atteindre la barre des 20.000 tests par an d'ici cinq ans, contre 1.500 actuellement. Autre point d'importance, raccourcir les délais d'attente des résultats, qui prennent aujourd'hui entre six mois à un an…

En pratique

1- La carte génétique d'une femme déjà atteinte d'un cancer du sein ou de l'ovaire est analysée. Lors d'une consultation génétique, l'histoire médicale de la famille est étudiée. Deux prises de sang sont réalisées. Actuellement, les résultats ne sont accessibles que 6 à 12 mois plus tard.2- Si cette patiente est porteuse d'une mutation génétique, il lui revient d'en informer sa famille et de convaincre sœurs, mère, tantes et cousines de pratiquer un dépistage. Il n'y a en effet aucune obligation.3- Pour les femmes apparentées, le résultat du test est plus rapide, environ deux mois.

Quel risque pour une femme prédisposée ?

Si la patiente est déjà porteuse d'un cancer du sein, le fait d'avoir un gène altéré signifie qu'elle a trois ou quatre fois plus de risques de développer une tumeur à l'autre sein. Une femme indemne mais porteuse d'une mutation génétique a entre 60 et 80% de risques d'avoir un cancer du sein. Certes la connaissance d'un tel risque est loin d'être confortable. Mais on comprend que ce test permet au contraire de rassurer car un résultat positif veut dire que l'on va aller au-devant du cancer. Ces femmes à risques seront davantage surveillées, avec notamment deux mammographies par an et des examens cliniques réguliers. Il faut savoir qu'un cancer détecté au tout début peut guérir dans plus de 90% des cas. Ce dépistage devrait permettre de sauver 1.000 femmes par an.

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Source : Communiqué du Ministère de la Santé, novembre 2002.