Les femmes, leur cœur et le stress
Les femmes ont du mal à se remettre de leur crise cardiaque
Une crise cardiaque est bien sûr un événement sérieux pour tout le monde. Selon une récente étude américaine, il semble cependant que ce soit encore plus difficile pour les femmes de se remettre. Dans le mois qui suit l’infarctus, elles sont en effet plus nombreuses à souffrir de douleurs à la poitrine et d’une manière générale, elles rapportent une moins bonne qualité de vie et une santé plus dégradée que celle des hommes.
On a déjà signalé que la santé cardiovasculaire des femmes était trop souvent négligée. La plupart des gens pensent toujours qu’elles sont nettement moins à risque que les hommes, alors qu’à partir de la ménopause leur cœur est tout autant menacé.
Le stress rend la guérison difficile
Pour les chercheurs, la cause de cette difficulté à se remettre d’un infarctus pourrait bien être le stress. Les femmes rapportent en effet des niveaux de stress supérieurs à ceux des hommes. Elles étaient plus nombreuses, après leur crise cardiaque, à avoir subi des conflits familiaux, des blessures ou des maladies pour elles, et des maladies ou des décès chez leurs proches. Si les hommes sont plus nombreux à subir un stress de nature financière (perte d’emploi ou mauvais résultats de leur entreprise), ce n’est cependant pas suffisant pour « rattraper » le niveau général de stress des femmes. Celui-ci semble lié à de nombreux facteurs puisque les femmes ont :
- Plus de maladies physiques et mentales qui s‘ajoutent aux problèmes cardiaques.
- Plus de conflits familiaux.
- Plus de personnes à charge.
- Et une moins bonne situation financière.
En outre, après un infarctus, elles vont moins souvent que les hommes en rééducation où l’on apprend, entre autres, à mieux gérer le stress.
Les femmes et leur santé cardiovasculaire
Les chercheurs concluent donc qu’un niveau de stress élevé nuit de manière significative à la convalescence après une crise cardiaque, non seulement en ce qui concerne le cœur, mais aussi le niveau de santé général, et la santé mentale.
Il y a urgence à prendre en compte cette donnée chez les femmes d’autant que leur prise en charge cardiologique est moins bonne : elles font moins d’examens (type électrocardiogrammes d’effort et angiographies) et bénéficient de moins de pontages ou d’angioplasties (pour désobstruer les artères bouchées) que les hommes, d’où une mortalité accrue de 7 % par rapport à ces derniers.
Quoi qu’il en soit, la leçon doit être claire pour les femmes qui ont souffert d’une crise cardiaque : des efforts doivent être faits pour limiter le stress dans la mesure du possible… Heureusement, il existe des solutions.
Sources
Xu, X., et al., Circulation, février 2015.. doi: 0.1161/CIRCULATIONAHA.114.012826