Faire face à la douleur naturellement

Publié par Louise Castillon
le 21/07/2011
Maj le
7 minutes
Autre
Les méthodes douces élargissent le champ des thérapies pour soulager durablement les maladies chroniques et les affections aiguës. Un bon moyen de compléter sa stratégie anti-douleur.

La suppression du Di-Antalvic® a laissé huit millions de patients avec leurs douleurs sur les bras et des alternatives médicamenteuses peu satisfaisantes. Le choix des antalgiques se restreint et la nécessité de trouver d’autres solutions pour prendre en charge sa pathologie devient une urgence.

Les médecines douces offrent une voie parallèle intéressante et s’inscrivent en allié de poids dans la lutte contre la douleur.

Le parcours du combattant

La pilule a été difficile à avaler pour les malades qui bien souvent ont essayé plusieurs traitements avant de trouver celui qui leur convenait. L’accompagnement du généraliste est parfois insuffisant, faute de temps ou de suivi régulier. Les antalgiques à disposition sont parfois mal adaptés, le paracétamol n’étant pas toujours suffisant et le tramadol restant mal supporté.

Les médecines douces peuvent alors entrer en piste, non pas pour remplacer un traitement médicamenteux mais potentialiser son efficacité.

Le sport soulage la douleur

L’exercice physique a un effet apaisant sur toutes les pathologies où le stress peut avoir un impact déclenchant ou aggravant. En remettant votre corps en mouvement progressivement, vous allez pouvoir faire tomber les tensions et apprendre à mieux appréhender les sensations désagréables.

Au bout d’une demi-heure d’entraînement, le corps libère des endorphines, les hormones du plaisir, qui agissent comme un antidouleur naturel.

Les bienfaits du sport se perçoivent sur le court terme mais aussi sur le long terme.

Accordez-vous des séances régulières en choisissant une activité adaptée à vos besoins qui ne rajoutera pas des maux à vos douleurs. L’idéal ? La natation ou l’aquagym où l’eau facilite le mouvement, la gym douce, la marche, la danse orientale... Le sport contribue à maintenir un bon équilibre et à réguler vos douleurs sur la durée.

Soignez votre sommeil

Le sommeil reste la clé de voûte de votre équilibre. Des nuits agitées ne font qu’aviver les douleurs. La priorité est de retrouver votre rythme naturel pour récupérer en profondeur et apaiser vos maux.

Évitez les tensions et les repas trop copieux avant votre tête-à-tête avec votre oreiller. Si le sommeil ne vient pas sur commande, passez par une phase de relaxation et de respiration profonde pour vous aider à vous détendre.

La prise de somnifère qui contribue à dérégler votre sommeil sur le long terme n’est pas la solution. Mieux vaut faire appel aux plantes avec une tisane de valériane ou de camomille deux heures avant le coucher. Ces plantes apaisantes existent également en gélules. Elles facilitent l’endormissement sans laisser de sensations pénibles au réveil.

La santé dans l’assiette

Vos menus ont un impact sur le déclenchement d’une crise douloureuse.

« La priorité est de boire suffisamment pour limiter l’apparition de douleurs articulaires et musculaires, insiste Hervé Siredey, naturopathe iridologue à Lons-le-Saunier. L’alimentation a tendance à être acidifiante. Mieux vaut privilégier une consommation régulière de légumes et de graines et de certains fruits, comme la pomme, qui sont alcalinisants pour neutraliser l’acidité du corps ».

Pensez à faire votre plein d’oméga-3 qui joue un rôle pour calmer les inflammations. Au menu, poissons gras et huile d’olive et de colza. « Limitez en revanche votre apport en oméga-6, un excès favorisant l’inflammation des tissus », note Hervé Siredey.

L’oligothérapie apporte également ses bienfaits. « Une complémentation en cuivre, or et argent est utile pour lutter contre les inflammations, souligne le naturopathe. Pour les douleurs chroniques, des ampoules de manganèse cuivre sur trois mois vous soulageront ».

Relaxez-vous !

  • Le stress fait partie des facteurs aggravant des maladies chroniques et amplifie la douleur.

Pour apprendre à mieux contrôler votre anxiété et à évacuer les tensions, vous avez à votre disposition toutes les techniques de relaxation qui nécessitent pour la plupart un professeur qui vous enseignera les bases. Vous pouvez commencer par un cours de yoga qui travaille sur des postures relaxantes pour le corps et la maîtrise de la respiration. Pour les plus aguerris, lancez-vous dans le tai-chi-chuan ou le QI gong, qui reposent sur des mouvements lents pour réduire les blocages du corps.

  • Les séances de sophrologie sont très utiles pour prendre en charge la douleur.

Cette méthode de relaxation offre la possibilité de prendre conscience de son corps par différentes techniques et de mieux appréhender ses manifestations pour gérer son stress.

En un mot, mettez du zen à votre quotidien !

Acupuncture : rééquilibrez votre corps

Des aiguilles pour calmer les zones douloureuses... Les plus douillet(te)s peuvent se rassurer, cette médecine chinoise reste sans douleur et obtient de très bons résultats pour la plupart des pathologies, de la migraine à la fibromyalgie en passant par les troubles digestifs et autres déséquilibres du corps.

L’acupuncture s’appuie sur la circulation de l’énergie, le QI, dans le corps. Les points douloureux suggèrent que l’énergie est bloquée à certains endroits des méridiens, c’est-à-dire le parcours qu’emprunte le QI dans le corps.

Une séance commence par un interrogatoire très minutieux pour cerner tous les déséquilibres du corps et l’origine des maux. Le spécialiste pique très précisément à l’aide de petites aiguilles à différents endroits du corps pour rétablir la bonne circulation de l’énergie et calmer ainsi la douleur.

Faites appel à l’hypnose

Loin des clichés des films de SF, l’hypnose Ericksonienne est un moyen efficace pour apprendre à contrôler la douleur et réduire la prise de médicaments.

Elle est de plus en plus utilisée en milieu hospitalier avant une anesthésie pour diminuer l’anxiété du patient.

La personne hypnotisée reste active pendant une séance. Elle n’est pas endormie mais plongée dans un état de relaxation profonde qui la place dans un état modifié de conscience (EMC). Le thérapeute guide son patient et lui enseigne des méthodes de relaxation qui pourront être utilisées au quotidien.

L’hypnose s’appuie sur des techniques de visualisation qui ouvrent la voie vers une meilleure appréhension des sensations du corps. L’hypnose réveille la production d’endorphines qui jouent un rôle d’antalgique naturel.

Des massages pour agir en profondeur

Idéal pour soulager les douleurs musculaires et articulaires, le massage vous offre un moment de bien-être sur mesure.

À vous de choisir le vôtre ! Massage chez un kiné remboursé par la Sécurité sociale, massage thaïlandais plus tonique où vous prenez une part active à la séance.

Le shiatsu travaille quant à lui sur des points d’acupression pour vous détendre en profondeur.

La réflexologie pour les plus téméraires exposera vos pieds à des pressions parfois un peu douloureuses avant de ressentir un soulagement sur la durée.

Quant à l’ostéopathie, elle redonne du mouvement au corps en travaillant sur les tissus (la fasciathérapie), le squelette (manipulation structurelle), sur les viscères et sur le crâne. Votre ostéopathe rétablira l’équilibre du corps pour vous débloquer durablement.

Les plantes prennent soin de vous

La phytothérapie soulage la douleur efficacement à condition de suivre un traitement sur la durée et de respecter les doses. « Le saule blanc est la plante star pour calmer les douleurs articulaires et dentaires, la fièvre, les maux de tête », intervient Hervé Siredey.

Côté posologie : de trois à six gélules par jour en fonction de l’intensité de la douleur. Il agit comme un antalgique grâce à la salicyline que contient l’écorce transformé par l’organisme en acide salicylique, cette même substance étant le principe actif de la reine des prés. Évitez donc de prendre de l’aspirine (acide acétylsalicylique) en parallèle pour limiter les risques de surdosage.

L’arnica va venir soigner les douleurs provoquées par un coup. Un cataplasme de feuilles de menthe au niveau des tempes soulage les migraines.

Les huiles essentielles peuvent venir compléter votre stratégie antidouleur. « Un massage localisé à base d’huiles essentielles de laurier noble possède un effet antalgique, poursuit le naturopathe. L’eucalyptus citronné calme les tendinites. Le basilic tropical est efficace contre les douleurs spasmodiques. »

Attention aux promesses non tenues !

Si beaucoup de méthodes douces ont fait leurs preuves et sont reconnues par la plupart des médecins, de l’acupuncture à l’ostéopathie en passant par l’hypnose, d’autres relèvent du charlatanisme et profitent de la fragilité des personnes malades pour leur promettre des miracles qui ne feront que vous faire perdre de l’argent.

Ne vous lancez pas dans n’importe quelle nouveauté et n’hésitez pas à prendre l’avis de votre médecin pour vous forger une idée juste.

Faites le point avec votre douleur

Pour lancer un plan d’action efficace afin d’encadrer votre douleur, prenez le temps de la poser à plat avec l’aide de votre médecin.

Vous avez aussi la possibilité de vous rendre dans un centre antidouleur pour un suivi optimal. Traitement inadapté ou consommation excessive d’antalgiques, vous pourrez repartir sur de bonnes bases en testant un nouveau protocole adapté à votre pathologie. Les thérapies naturelles font partie de votre posologie personnalisée.

Du côté des médicaments...

Les antalgiques sont répartis sur trois paliers en fonction de l’intensité de la douleur.

  • Le palier 1 concerne une douleur faible à modérée. Il regroupe les antalgiques du type paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène et l’aspirine, tous disponibles sans ordonnance.
  • Le palier 2 comprend des antalgiques possédant un dérivé opiacé comme le tramadol et la codéine, le dextropropoxyphène (Di-Antalvic®, Propofan®) ayant été retiré des officines.
  • Le palier 3 s’appuie sur des antalgiques opioïdes comme la morphine.

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