Excès de poils ? De l'hyperpilosité à l'hirsutisme

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 1/12/2008
Maj le
3 minutes
les jambes de la femme avec la chair de poule macro coucher de soleil froid
Istock
Avoir trop de poils peut être très handicapant et entraîner une réelle souffrance psychologique, particulièrement dans un contexte où être glabre est une valeur esthétique positive. A quoi est due cette pousse excessive de poils ? Quelles sont les solutions ?

Il existe deux types de poils

Certains poils ne sont pas sous dépendance hormonale et apparaissent sur les bras et les jambes (dans les deux sexes). Les autres poussent sous l'effet de la sécrétion des hormones androgènes (hormones mâles dont la testostérone, qui sont aussi normalement produites chez la femme mais en faible quantité).

Ils poussent au moment de la puberté, sous les aisselles et au niveau du pubis. Chez l'homme, ils apparaissent également au niveau de la barbe et de la moustache, sur la poitrine et les épaules, dans le bas du dos (sillon interfessier), sur la face interne des cuisses, sur le dos des mains et des pieds. Chez les jeunes filles, une certaine pilosité peut s'installer sous le nombril, autour des mamelons, vers l'intérieur des cuisses, avec parfois aussi un duvet au-dessus de la lèvre ou entre les seins.

A noter qu'à la ménopause, les modifications hormonales peuvent donner lieu à une production accrue d'androgène entraînant l'apparition de poils dans des zones typiquement masculine (barbe et moustache notamment). L'excès d'insuline peut aussi s'accompagner d'un excès de pilosité (l'insuline stimulerait la production d'androgène par les ovaires).

Quelles sont les limites de la normale ?

Mais attention, la survenue des poils est variable et dépend notamment de facteurs génétiques et de l'origine ethnique (région méditerranéenne). C'est ainsi que l'excès de poil ou hyperpilosité peut aussi parfois être subjectif et dépendre de l'acceptation de son statut pileux. Or cette acceptation dépend fortement de nos valeurs esthétiques qui, actuellement, prônent clairement les corps glabres.

L'hirsutisme est plus facile à définir. Mais là encore, la limite entre une hyperpilosité sévère et un hirsutisme est difficile, sauf si l'hirsutisme s'accompagne d'autres manifestations comme de l'acné, une alopécie, des règles irrégulières ou des signes de masculinisation (changement de voix, développement de la masse musculaire…). En effet, en cas d'hirsutisme, les follicules pileux (cellules à partir desquels les poils poussent) sont soumis à un excès d'hormones androgènes ou sont hypersensibles aux androgènes.

Quelles sont les solutions ?

Un dosage hormonal est généralement pratiqué, ainsi qu'une échographie des ovaires et des glandes surrenaliennes (organes qui sécrètent les androgènes).

Côté traitement, en cas d'hyperpilosité, si la personne est sous contraception orale, on lui propose une autre pilule (Diane 35® ou générique) laquelle freine la production androgénique des ovaires. Attention toutefois, en freinant la production des androgènes (testostérone), Diane35® diminue aussi le désir, ce qui est particulièrement gênant chez les jeunes filles de 15-20 ans au début de la vie amoureuse…

L'hirsutisme requiert aussi des traitements hormonaux.

Les effets de ces traitements hormonaux ne sont pas immédiats (au-delà de 6 mois) et se traduisent en terme de limitation de la pousse des poils, d'où l'intérêt des autres types de traitements qui consistent à détruire les poils.

A côté des techniques provisoires (décoloration à l'eau oxygénée, épilation à la cire, crème dépilatoire, rasoir), l'épilation laser permet d'obtenir des résultats durables. Il convient de s'adresser à un dermatologue. On compte environ 3 à 6 séances selon la surface à traiter et l'importance de la pilosité.

Sources

Journal international de médecin, www.jim.fr.

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