État des lieux du tabagisme et de la prise en charge de l’arrêt du tabac

Le tableau de bord montre que les ventes de tabac en France métropolitaine ont reculé de 0,7 % par rapport à 2010. Ce recul peut s’expliquer par la baisse des ventes de cigarettes (- 1,3 %), que la progression du tabac à rouler (+ 5 %) ne réussit pas à compenser. Il semble que la hausse des prix influence celle des ventes de cigarettes dans le réseau buraliste.
Progression des ventes de substituts nicotiniques
Les ventes en pharmacie de traitements pour l’arrêt du tabac enregistrent une augmentation sensible par rapport à 2010 : on compte 2 223 606 « patients traités », soit 6,7 % de plus qu’en 2010. Pour l’OFDT, cette progression est principalement due aux ventes de janvier-février, période traditionnellement favorable aux décisions d’arrêt.
Aucun nouveau produit n’ayant été lancé sur le marché durant ces deux mois, l’excédent de ventes trouve sans doute son origine dans la nouvelle campagne télévisée de l’INPES, lancée à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai, et visant à dédramatiser l’arrêt du tabac.
Les substituts nicotiniques, sous forme orale ou, dans une moindre mesure, transdermique, continuent de voir leurs ventes en équivalent « patients traités » progresser (+ 17,7 % au total), alors qu’en parallèle, les ventes des deux médicaments, Champix et Zyban, diminuent fortement (-55,8 %).
Il faut rappeler qu’un système de prise en charge à hauteur de 50 € par an des traitements pour l’arrêt du tabac a été mis en place par l’Assurance Maladie en février 2007. Or, depuis le 1er septembre dernier, le montant concernant les femmes enceintes a été triplé pour atteindre 150 €. En 2011, 372 404 personnes ont bénéficié de ce dispositif (contre 336 000 en 2010).
Des délais pour un rendez-vous plus longs pour les consultations de tabacologie
Le nombre moyen de nouveaux patients par mois dans ces consultations est identique à celui observé en 2010, rapporte l’OFDT, et est égal à 14,6. Le délai d’attente pour un premier rendez-vous a augmenté pour s’établir à 15 jours et demi soit, en moyenne, deux jours de plus qu’en 2010.
Les appels traités par les tabacologues de Tabac Info Service augmentent de moitié
47 722 appels concernant l’arrêt du tabac ont été traités en premier niveau par la ligne téléphonique Tabac info service (TIS), soit une baisse de 0,8 % par rapport à 2010. Pour ce qui concerne le second niveau, celui du suivi par des tabacologues, 30 056 appels ont été traités, soit 48,5 % de plus qu’en 2010.
Ces appels téléphoniques semblent liés aux campagnes de prévention mises en œuvre par les pouvoirs publics et les associations et à l’inscription, obligatoire à partir du 20 avril dernier, du numéro court de la ligne TIS sur tous les paquets de cigarettes.
En 2011, 71,3 % des appelants sont des primo-appelants, une proportion équivalente à celle observée en 2010. Parmi eux, près des deux tiers (64,4 %) ont bénéficié d’au moins 2 entretiens avec un tabacologue contre 55,4 % en 2010, le dispositif souhaitant assurer un suivi plus long.
Par ailleurs, pour compléter le dispositif, qui propose notamment un coaching d’aide à l’arrêt du tabac. En 2011, près de 668 000 visites ont été dénombrées (-5,6 %) sur le site www.tabac-info-service.fr lancé par l’INPES en mai 2005. Le coaching proposé a permis de recruter 17 585 fumeurs souhaitant arrêter ou réduire leur consommation. L’affichage du site Internet sur tous les paquets de cigarettes depuis le 20 avril dernier peut expliquer en partie l’augmentation du nombre de coachings.
Au vu des indicateurs présentés dans ce bilan du Tableau de bord tabac, l’année 2011 paraît aller dans le sens d’une réduction du tabagisme. Toutefois, souligne l’OFDT, la remontée de la prévalence tabagique quotidienne chez les adultes (passée de 27,3 % à 29,1 % entre 2005 et 2010, d’après le Baromètre santé 2010) se trouve confirmée chez les jeunes d’après l’enquête ESCAPAD 2011.
Les jeunes sont en effet 31,5 % à fumer quotidiennement contre 28,9 % en 2008.
Cette apparente contradiction entre la prévalence et les indicateurs présentés ici peut s’expliquer par de nouveaux comportements d’achat et de consommation (report vers les produits du tabac autres que les cigarettes, achats sur Internet ou dans les pays étrangers, etc.).
Pour plus de renseignements, consultez le site Internet de l’OFDT : www.ofdt.fr
Sources
Hopital.fr