Et si trop de bonbons rendaient les enfants agressifs ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 12/10/2009
Maj le
2 minutes
cute little girl eating chocolate
Istock
L'alimentation dans l'enfance peut-elle conditionner un comportement violent à l'âge adulte ? Cette question vient d'être sérieusement envisagée à travers une étude britannique originale.

Sucreries à 10 ans, délinquant à 30 ans ?


Cette étude a porté sur plus de 17.000 Britanniques nés en 1970. Trente ans plus tard, parmi ceux à qui l'on avait autorisé des sucreries quasiment tous les jours dans l'enfance, 69% étaient devenus des adultes violents (taux de condamnations pour violence plus élevé), contre 42% de ceux qui n'avaient pas l'autorisation, à l'âge de 10 ans, de manger des bonbons et des chocolats régulièrement.

La morale de cette étude


Les bonbons et autres sucreries sont un prétexte dans cette étude. Ce qu'il faut retenir c'est que donner immédiatement satisfaction à un enfant ne lui permet pas d'apprendre à patienter. Résultat, il développe plus facilement un ' comportement impulsif ', voire ' délinquant ' comme indiqué par les auteurs de cette étude.

Autrement dit, même si l'on interdit les bonbons, on ne va pas limiter le problème de la violence ! En revanche, une récompense bien amenée gratifie un enfant et lui permet de se construire et de développer un comportement peu agressif. Inversement, banaliser les récompenses, voire récompenser les mauvais comportements peut favoriser la violence et l'agressivité.

Les industriels de l'agroalimentaire ont d'ailleurs riposté en argumentant que ce n'est pas le fait de manger des bonbons qui rend violent, mais le problème d'autorité parentale…

Cette étude fait étrangement penser au test du chamallow


Cette expérimentation a consisté à placer un chamallow sur une table, devant un enfant de 4 ans (1). Celui-ci avait deux possibilités : soit il appelle immédiatement quelqu'un qui lui donnera l'autorisation de manger le chamallow, soit il patiente 15 minutes devant son chamallow, auquel cas quelqu'un viendra lui apporter un 2e chamallow qu'il pourra manger avec le premier. On teste ici la capacité d'un enfant d'un enfant à attendre pour atteindre un but intéressant. Certains ne résistent pas et veulent manger le chamallow tout de suite, d'autres arrivent à patienter, avec plus ou moins de difficultés.

Le plus intéressant est que l'on connaît le devenir des enfants qui ont passé ce test.

Ainsi, à l'âge de 30 ans, on constate que ceux qui ont choisi d'attendre 15 minutes ont une vie plus heureuse, ils ont plus d'amis, résistent mieux au stress, présentent moins de problèmes d'alcool, de drogue, ont mieux réussi leur scolarité, leur entrés dans les meilleures universités, occupent des emplois convoités, etc.

Sources

Moore Simon et coll., British Journal of Psychiatry, octobre 2009, 195: 366-367. doi: 10.1192/bjp.bp.108.061820 ; (1) Duckworth, A.L. & Seligman M.E.P. (2005). Self-discipline outdoes IQ in predicting academic performance of adolescents. Psychological Science vol. 16, décembre, 939-944.

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