Épilation intégrale, pour ou contre ?

L’épilation intégrale, c’est quoi ?
Cette épilation consiste à ôter toute la pilosité sexuelle.
On peut la réaliser au rasoir (on devrait alors plutôt parler de rasage intégral), à la pince à épiler, à l'épilateur électrique, à la cire, au laser… Le résultat, c’est un pubis et une vulve totalement dépourvus de poils.
Certaines femmes choisissent de faire une coupe, sans épiler ni raser, ou encore d’épiler ou de raser de manière modérée.
Et d’autre, évidemment, de laisser la nature faire son œuvre.
Épilation intégrale, quelles motivations ?
La plupart des femmes ayant recours à l’épilation totale affirment le faire :
- soit par mesure esthétique,
- soit parce que leur partenaire le leur demande,
- mais surtout en invoquant une mesure d’hygiène. Ce serait plus propre.
Qu’en est-il vraiment ?
Pourquoi peut-on trouver l’épilation totale esthétique ?
Cette esthétique est entrée dans les mœurs par le biais des images pornographiques. En effet, homme ou femme, à moins d’être gynécologue ou sage-femme, les seules femmes que vous pouvez voir nues, en dehors de votre partenaire, ce sont les actrices X.
Elles sont épilées intégralement, afin de permettre au spectateur de voir le plus possible leur zone sexuelle.
Ces films imprègnent l’imaginaire et finissent par proposer, voire imposer, ce qui devient une norme. Ainsi, cette adolescente posant une question : « comment faire pour que mon sexe soit aussi joli que celui d’une actrice X ? »
D’autres motivations existent pour faire apprécier l’épilation intégrale, comme l’appétence sexuelle pour les toutes jeunes filles pré pubères. Certains hommes recherchent chez une partenaire adulte l’esthétique sexuelle d’une pré adolescente.
L’épilation intégrale est-elle plus hygiénique ?
Rien ne le démontre, et ce serait peut-être même le contraire. Les recommandations avant chirurgie (voir sources) sont de ne pas épiler ou raser le site opératoire ou proche avant l’intervention.
Cela contribuerait à augmenter le nombre d’infections post-opératoires. Si les poils sont gênants pour le type d’intervention pratiqué par le chirurgien, il est recommandé d’utiliser une tondeuse et pas un rasoir (risque d’infection augmenté à cause des microcoupures).
Certains gynécologues estiment même que l’épilation ou le rasage intégral auraient tendance à augmenter le nombre d’infections ou de mycoses gynécologiques, par un effet d’irritation proximal de la vulve.
D’autre part, l'épilation rend la peau autour de la vulve beaucoup plus sèche puisqu’en épilant les poils, on agresse aussi les glandes sébacées.
L’épilation intégrale, pourquoi être pour ?
Pour des motifs esthétiques ?
Certaines femmes ont une phobie des poils qu’elles considèrent comme sales.
Les poils corporels sont pourtant plus propres que les cheveux au contact de toutes les pollutions.
Pour des motifs religieux ?
Certaines religions préconisent que les femmes ôtent tous les poils de leur corps… et souvent dans le même esprit, cachent leurs cheveux.
Pour des motifs relationnels ?
Certaines femmes ont un partenaire ne supportant pas les poils et s’épilent pour lui plaire.
L’épilation intégrale est plus présente chez les plus jeunes.
Les hommes très jeunes ont beaucoup plus et beaucoup plus tôt été confrontés aux images X que les générations précédentes. Ils en retirent le sentiment que l’épilation intégrale est la norme.
C’est vrai aussi chez les très jeunes filles qui sont elles aussi confrontées à la pornographie. Les gynécologues observent de plus en plus d’adolescentes pratiquer l’épilation intégrale.
Chez les personnes plus adultes, l’épilation intégrale est nettement moins pratiquée. Beaucoup d’hommes expriment que les poils sont un élément érotique essentiel. D’autant que les odeurs véhiculées par les glandes sudoripares situées à la base des poils véhiculent des odeurs à effet aphrodisiaque…
L’épilation intégrale au laser ?
Les dermatologues attirent l’attention sur le choix de l’épilation intégrale au laser, quasi définitive.
L’épilation intégrale au laser est fortement déconseillée, car une fois réalisée, on ne pourra pas revenir en arrière.
Une jeune adolescente qui la pratiquerait pourrait bien le regretter quelques années plus tard…
Sources
Preoperative hair removala systematic literature review. by Inge Kjonniksen, Bjorg Marit Andersen, Valbjorg G. Sondenaa, Leidulf Segadal (life and health library) http://findarticles.com/p/articles/mi_m0FSL/is_5_75/ai_86040261/?tag=content;col1. Recommandations du Center for Disease Control and Prevention (CDC) : « Avoid hair removal at the operative site unless it will interfere with the operation; do not use razors ».