Enfant et néophobie alimentaire : ''j'aime pas ça !''

Publié par Dr Catherine Solano
le 20/03/2006
Maj le
3 minutes
"J'aime pas ça". Si vous avez des enfants, c'est un refrain qui revient souvent au cours des repas ! Vous avez beau faire votre possible pour qu'ils mangent équilibré et savoureux, rien n'y fait, ils font la grimace… Pourquoi cette réaction alors qu'ils savent très bien que vous ne cherchez que leur bien-être ?

Alimentation de l'enfant : qu'est-ce que la néophobie alimentaire ?

L'alimentation est un apprentissage. Au début de la vie, un tout petit bébé tète sa mère ou est nourri au biberon. Si le lait maternel change de goût en fonction de la nourriture de la mère, il n'en est pas de même pour le lait maternisé qui présente un goût constant.

Cela n'habitue pas le bébé à explorer différentes saveurs. Il est donc brusquement confronté à des odeurs, des goûts très divers dès que l'on commence à le nourrir à la cuillère. Il pourra par la suite et pour quelques années, présenter une néophobie, c'est-à-dire un recul devant de nouveaux aliments qu'il n'a pas encore adoptés.

Cette néophobie commence surtout aux environs de deux ans pour être à son summum entre 4 et 7 ans.

Alimentation de l'enfant : la néophobie peut avoir plusieurs causes

  • L'enfant a envie de s'affirmer. Comme il dépend complètement des adultes, refuser de la nourriture est un pouvoir qu'il apprécie ! Il montre qu'il peut dire non…et il ne se prive pas pour le faire d'autres manières aussi !
  • Il recherche la sécurité et n'a pas envie de prendre un risque pour un aliment qui lui est étranger. Il a besoin de connaître ce qu'il introduit dans son corps, ce qui est pour lui rassurant.
  • On le force à manger ce qui le rebute. Il peut alors se bloquer !
  • Il est attiré naturellement par les aliments sucrés car une sensation agréable en découle très vite. Il n'a pas été habitué à goûter d'autres saveurs moins agréables au premier abord : salé, amer, acide…

Alimentation : comment aider l'enfant à élargir ses goûts alimentaires ?

  • L'obliger à goûter une toute petite bouchée de ce qu'il ne veut pas manger, sans le forcer à continuer.
  • Lui expliquer qu'il existe des aliments que l'on n'apprécie pas la première fois mais que l'on finit par aimer en les goûtant régulièrement.
  • Lui donner des exemples : moi, j'avais horreur du roquefort et ça me dégoûtait et maintenant j'adore !
  • Lui interdire d'affirmer « je n'aime pas… » et de le répéter. En effet, on ne peut pas savoir si l'on aime ou non un aliment avant de l'avoir goûter au moins 12 fois ! Le lui expliquer. Il peut dire «pour l'instant, je n'apprécie pas ça, je goûte simplement !»
  • Lui donner tout de même le droit d'avoir un ou deux dégoûts alimentaires et les respecter. Nous en avons presque tous !
  • Parler des bienfaits de l'alimentation pour la santé. Manger n'est pas seulement un plaisir, c'est aussi une nécessité et un moyen de se faire du bien.
  • Varier l'alimentation.
  • Lui raconter d'où vient tel ou tel aliment pour l'y intéresser.
  • Ne jamais le forcer à finir son assiette s'il n'a plus faim.
  • Affiner son goût : «regarde voici deux pommes, et bien, elles n'ont pas le même goût. Ce sont deux variétés différentes…»

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