Enfant “à haut potentiel”, enfant précoce : une autre manière de fonctionner

Enfants à "haut potentiel", enfants précoces : des enfants différents
A 6 ans, Matteo connaît le nom scientifique de tous les dinosaures. Zoé, elle, est une pro de l’informatique. Du haut de ses 8 ans, elle est parvenue à pirater le site web d’un musée où elle était en excursion. Pour y ajouter la photo de son ours en peluche.
Guillaume vient d’entrer en secondaire. Lui qui avait toujours réussi sans problème se trouve maintenant en décrochage scolaire.
Leur point commun : ils ont tous trois été identifiés comme “jeunes à haut potentiel”.
Un enfant à haut potentiel, c’est quoi ?
Surdoués, douance, enfants précoces, haut potentiel,… Des termes variés pour décrire une même réalité: des enfants qui fonctionnent différemment. Dotés d’une intelligence différente, ils pensent et appréhendent les choses d’une autre manière.
Cette conception des choses rejoint l’idée d’intelligences multiples. Selon cette théorie, il existerait en effet non pas une mais bien huit formes d’intelligence différentes (musicale, spatiale, interpersonnelle,…).
Des enfants dont le QI est égal ou supérieur à 125
Les enfants dits “à haut potentiel” (HP) se distingueraient dans les variantes “logico-mathématiques”, c’est-à-dire la capacité à calculer, à mesurer, à faire preuve de logique dans la résolution de problèmes mathématiques ou scientifiques. Mais aussi dans les capacités “verbo-linguistiques” qui concerne le maniement des mots et du langage.
Ce sont précisément ces deux formes d’intelligence que le QI (quotient intellectuel) permet d’évaluer. Cet outil sert à comparer le fonctionnement intellectuel d’un adulte ou d’un enfant par rapport à une personne du même âge.
Les enfants à haut potentiel ont un QI égal ou supérieur à 125.Leurs autres formes d’intelligence peuvent être tout à fait normales, voire déficitaires.
Enfants HP : des caractéristiques comportementales spécifiques
L’évaluation du QI n’est cependant pas suffisante pour établir la haute potentialité.
Les enfants “à haut potentiel” (HP) présentent en effet également des caractéristiques spécifiques au niveau comportemental.
Quelques exemples :
- Ils font généralement preuve d’une grande curiosité.
En outre, à l’instar du petit Matteo et de ses dinosaures, il n’est pas rare que les enfants HP aient des centres d’intérêt particuliers.
Ils ont alors parfois tendance à ne s’intéresser qu’à ce sujet “coup de coeur” et à l’approfondir tant et plus.
- Paradoxalement, près de la moitié d’entre eux sont en décrochage scolaire.
Ces enfants qui ont souvent réussi sans trop d’effort en primaire peuvent avoir des lacunes au niveau de leur méthode de travail, ce qui est susceptible de poser problème à partir d’un certain degré de scolarité.
- Les enfants HP présentent souvent une sensibilité exacerbée.
Il arrive aussi qu’ils éprouvent des difficultés relationnelles avec les autres enfants de leur âge. Ils se sentent parfois incompris et peuvent avoir tendance à préférer la compagnie d’enfants plus âgés ou d’adultes.
Mettre des mots sur leur différence
On le voit, le tableau peut se révéler assez sombre pour ces enfants.
Attention : à côté de ces enfants HP en souffrance, il en existe aussi beaucoup qui ne rencontrent pas de problème ! La "haute potentialité" n’est – heureusement – pas systématiquement synonyme de mal-être.
C’est quand elle s’accompagne d’un sentiment d’incompréhension, de souffrance ou de tendance à l’isolement qu’il peut être opportun de consulter un spécialistepour mettre des mots sur cette différence.
Un test de QI associé à un bilan psychologique approfondi permettront de déterminer si l’enfant est – ou non – “à haut potentiel”.Objectif : lui permettre, le cas échéant, de bénéficier d’un suivi adapté. L’occasion aussi de lui apprendre à composer avec cette différence pour trouver sa place dans la société.
Sources
Mme Cathy Rechowicz, responsable de l’ASBL “Pour vivre autrement”.