Endométriose : l’exposition au cadmium favorise son apparition

L’endométriose concerne 10 % de la population mondiale, soit 190 millions de personnes.
Elle se caractérise par un surplus de tissu, normalement situé au niveau de l’utérus, en dehors de celui-ci. Une inflammation a donc lieu, ce qui peut rendre cette pathologie douloureuse.
Pour l’heure, les causes de l’endométriose ne sont pas clairement établies.
Dans le cas où la femme souffrirait de douleurs liées à son endométriose, un traitement médicamenteux peut être prescrit pour atténuer les symptômes. Dans d'autres cas plus sévères, une intervention chirurgicale peut être pratiquée.
Comment se manifeste l’endométriose ?
Lors de chaque cycle menstruel, les cellules endométriales présentes en dehors de l’utérus réagissent elles aussi à l’influence hormonale et entraînent un saignement. Une douleur peut alors être ressentie par la femme.
A ce jour, il existe 3 formes d’endométriose comme le décrit EndoFrance :
- l’endométriose superficielle (ou péritonéale) qui se caractérise par la présence d’implants d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine,
- l’endométriose ovarienne qui est caractérisable au travers de l’endométriome ovarien, kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat,
- et l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) qui correspond aux lésions s’infiltrant en profondeur, à plus de 5 mm sous la surface du péritoine.
L’association précise également que : « L’endométriose profonde peut toucher typiquement les ligaments utérosacrés (50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %), l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne, la vessie (10 %), les uretères (3 %) et au-delà de la cavité pelvienne, le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes. »
Un métal toxique pourrait être à l’origine de l’endométriose
Les études scientifiques se poursuivent quant à l’origine potentielle de l’endométriose.
Publiée dans la revue Human Reproduction, une étude récente a montré que l’endométriose aurait plus de risques de se développer lorsque la patiente est exposée au cadmium, métal toxique que l’on retrouve alors dans les urines.
A savoir, le cadmium est un sous-produit de la métallurgie du zinc. L’OMS le place parmi les 10 principaux produits chimiques préoccupants pour la santé publique. On peut le retrouver notamment dans la fumée de cigarette et dans certains aliments contaminés.
De nouvelles pistes de recherche pour identifier les causes de l’endométriose
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont utilisé les données du National Health and Nutrition Examination Survey.
Les urines des différentes femmes présentes dans la cohorte ont été analysées afin de déterminer leur concentration en cadmium.
Les femmes ont ensuite été divisées en quatre groupe en fonction de la quantité de cadmium contenu dans les urines, allant de la plus faible à la plus élevée.
Les femmes appartenant au groupe dont les urines avaient la plus haute concentration en cadmium présentaient une prévalence accrue de 60 % de l'endométriose.
Alors, dans leurs conclusions, les chercheurs ont indiqué : « Comme les œstrogènes font partie intégrante de la pathogenèse de l'endométriose et de la progression des lésions d'endométriose, l'exposition au cadmium, un métallœstrogène, peut augmenter le risque d'endométriose. »