Emploi du temps scolaire : le sommeil des enfants et des adolescents doit être respecté

A la demande de la CANAM (Caisse nationale d'assurance maladie des professions indépendantes), l'INSERM a effectué un bilan des connaissances sur les rythmes biologiques dans le but d'appréhender les interactions entre les emplois du temps scolaires et les horloges internes propres aux enfants et aux adolescents. En effet, la question de l'aménagement éventuel du temps scolaire, de plus en plus souvent débattue, risque d'interférer sur les rythmes naturels des enfants et d'avoir des conséquences négatives tant sur leur état de santé que sur leurs apprentissages.
Les enfants : faciliter la sieste et respecter des nuits de 9 heures
Les rythmes biologiques sont essentiellement régulés par le rythme veille/sommeil. Entre la période fœtale et l'adolescence, il évolue en permanence, mais il existe également une grande variabilité à tous les âges selon les individus. On parle ainsi de petits ou de grands dormeurs, et d'enfants plutôt du matin ou du soir. Après une analyse critique de la littérature scientifique publiée récemment, les experts en arrivent à préconiser la sieste chez les petits, sans la limiter à la petite section de maternelle. Ils soulignent par ailleurs que les enfants doivent avoir leur « content de sommeil », soit des nuits de 9 heures à 10 ans, ainsi que des horaires réguliers de coucher et de lever !
Les adolescents : retarder l'entrée en classe
Chez l'adolescent les besoins de sommeil sont plus importants que chez le pré-adolescent, probablement en raison des modifications biologiques de la puberté. En fonction des caractéristiques de leur sommeil, il semble préférable de retarder l'entrée en classe : « pas de cours avant 9h ».
Utiliser les créneaux horaires les plus favorables aux activités intellectuelles
L'activité intellectuelle des enfants (performance, vigilance) fluctue durant la journée. Globalement, les créneaux horaires les plus favorables sont la fin de la matinée et le milieu de l'après-midi, mais il existe des différences selon l'âge des enfants et donc des classes. Le respect de ces créneaux est encore plus important dans les ZEP, Zones d'Education Prioritaire, là où les difficultés scolaires sont par définition fréquentes. En effet, si le niveau scolaire est bas, les performances sont plus sensibles aux rythmes de la vigilance. Il est donc recommandé d'utiliser les créneaux horaires les plus bénéfiques aux apprentissages nouveaux nécessitant beaucoup d'attention, et inversement d'occuper les moins favorables à des activités d'entretien des connaissances ou à caractère plus ludique.
Ainsi, par rapport à l'enjeu spécifique que représente la semaine de quatre jours, et en l'état actuel des connaissances sur les rythmes biologiques des enfants, aucun résultat ne plaide en faveur de cette organisation du temps scolaire.
Sources
Rythmes de l'enfant : de l'horloge biologique aux rythmes scolaires. INSERM, Editions INSERM, avril 2001.