Elle pensait avoir une sinusite, c’était une tumeur au cerveau !

Publié par Sophie Raffin
le 25/09/2020
Maj le
5 minutes
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Cassandra Bennett ne pensait pas du tout à un cancer du cerveau lorsqu’elle a consulté son médecin pour ses maux de tête persistants. Mais, il s’est révélé que sa suspicion de sinusite était en réalité un astrocytome, une tumeur située dans les hémisphères cérébraux.

Continuant à souffrir de maux de tête persistants après s’être remise d’une pneumonie, Cassandra Bennett a consulté son médecin le 23 juillet 2018. Elle a alors découvert que ses douleurs ne pourraient pas être soignées avec de simples antidouleurs.

Tumeur au cerveau : son médecin qui a travaillé à Tchernobyl, repère des signes inquiétants

L’habitante de Carlton, une banlieue de Melbourne, s’est confiée sur ses soucis de santé à la presse australienne. "J’ai consulté mon généraliste qui me soignait pour une pneumonie, mais nous ne faisions aucun progrès avec mon mal de tête. Alors elle m'a envoyée chez une médecine plus expérimentée qui se trouvait avoir travaillé [comme oncologue] en Biélorussie qui avait été fortement touchée par la catastrophe de Tchernobyl", se rappelle la quadragénaire.

Grâce à son expérience dans cette zone où de nombreuses personnes ont souffert de tumeurs, le docteur a rapidement repéré des signes inquiétants chez la patiente.  

"Je pensais avoir une sinusite, mais elle a reconnu les symptômes et m'a envoyé passer un scanner ce jour-là", indique Cassandra Bennett. Les résultats ont confirmé les craintes de l’experte.

La maman de deux petits garçons a confié au Daily Mail : "Une fois que je suis enfin arrivée chez mon médecin, elle m'a fait asseoir. J'ai juste dit "tout cela est une grosse erreur et je me plains pour rien, non ?". Malheureusement, la spécialiste n’a pas pu la rassurer. Elle a simplement dit à la patiente : "c'est tout le contraire, c'est une tumeur au cerveau".

La femme, alors âgée de 38 ans, avait en effet un astrocytome diffus. Cette tumeur de stade 2 se développe à partir des cellules gliales, qui constituent le tissu de soutien des neurones. Le taux de survie des malades adultes est estimé entre 8 et 10 ans.

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Astrocytome : un traitement long et difficile

Après l’annonce bouleversante du diagnostic, les événements se sont enchaînés rapidement pour Cassandra Bennett. Moins de deux semaines plus tard, l’Australienne a dû subir une opération pour retirer la tumeur cérébrale.  L’équipe chirurgicale est parvenue à opter 30% de l'astrocytome diffus.

L’intervention n’a pas marqué la fin des soins. Elle a ensuite été obligée de prendre de nombreux médicaments pour ralentir la croissance de la tumeur restante. Ces différents traitements ont provoqué des effets secondaires, parfois difficiles à gérer. Néanmoins, peu de possibilités s’offrent à elle. En effet contrairement à d'autres cancers, il n'y a eu que peu ou pas d'amélioration ces trente dernières années dans les options de traitement pour les patients atteints d'un cancer du cerveau. La lenteur des recherches est une grande frustration pour Cassandra Bennett, sa famille ainsi que les autres malades.

Cancer du cerveau : elle déplore les faibles avancées médicales

Cancer du cerveau : elle déplore les faibles avancées médicales

Le diagnostic d’un cancer du cerveau fait peur. Il est d’autant plus inquiétant que les statistiques ne sont pas vraiment en faveur des patients. Un nouveau cas de tumeur cancéreuse au cerveau est détecté dans le monde toutes les 5 heures. La maladie est également le cancer le plus mortel chez les enfants.

Autre sujet d’inquiétude pour les patients comme Cassandra Bennett : le taux de survie n’a progressé que de 1% au cours des trois dernières décennies.

Face à la lenteur des recherches, l’Australienne a décidé d’agir. Elle témoigne régulièrement dans la presse pour faire connaître la maladie. Elle participe aussi tous les ans à l’événement caritatif Walk4BrainCancer afin de récolter des fonds pour la recherche. Bien que l'événement soit cette année virtuelle en raison de l’épidémie de COVID-19, elle reste mobilisée.

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"Je suis toujours une personne active malgré un cancer du cerveau, mais les enfants qui reçoivent un diagnostic de cancer du cerveau pédiatrique ont un taux de mortalité de 100% sur cinq ans" déplore-t-elle. 

"Nous comptons tous sur le financement, d'autant plus qu'il faut beaucoup de temps pour que les médicaments passent de la phase de test au marché", a-t-elle expliqué au Daily Mail lors d’une précédente édition de la marche caritative. 

Astrocytome : les signes à repérer

Astrocytome : les signes à repérer

L’astrocytome est une tumeur infiltrante de type de gliome. Il se développe à partir des cellules gliales appelées astrocytes dont le rôle est de protéger les neurones. La société canadienne du cancer explique sur son site internet : "la plupart des astrocytomes se propagent dans tout le cerveau et se mêlent au tissu normal, ce qui peut les rendre difficiles à enlever par chirurgie. Ils peuvent se propager dans tout le liquide céphalorachidien, mais ils se propagent rarement hors du cerveau et de la moelle épinière".

L’astrocytome diffus ou infiltrant dont souffre l’Australienne est une tumeur de grade 2. "Il a tendance à envahir lentement les régions voisines du cerveau et il peut devenir plus agressif et finir par croître rapidement avec le temps. Il affecte le plus souvent les jeunes adultes", indique l’organisation contre le cancer canadienne. 

Si les adultes peuvent développer des astrocytomes, les principales victimes sont les enfants. Leur chance de survie sont également moindres : 5 ans contre 8 à 10 ans pour les adultes. 

Les symptômes de ce type de cancer varient en fonction de sa localisation dans le cerveau. On rapporte entre autres : 

  • des céphalées ;
  • des variations visuelles et auditives ;
  • des troubles de lecture et écriture ;
  • des difficultés à articuler ou à comprendre les mots ;
  • une perte de sensibilité ;
  • une raideur musculaire ou au contraire un relâchement ;
  • une modification du caractère ;
  • une hydrocéphalie (augmentation du volume des espaces contenant le liquide cérébro-spinal) lorsque les tumeurs sont dans la région du cervelet.

Sources

How Cass Bennett found her brain tumour after going to get checked for suspected sinusitis, news.com.au, 25 septembre 2020

'They came to me and just said it's not a headache': Mother-of-two, 38, given grim brain cancer diagnosis but is uplifted by extra time with family, Daily Mail, 21 octobre 2018

Astrocytome, Société canadienne du cancer

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