Eliminer la cellulite en combinant cryolipolyse et ultrasons

Dans la lutte anticellulite, les températures jouent aux montagnes russes. Le principe du froid associé à la compression pour détruire les cellules adipeuses est reconnu par la communauté scientifique. Le chaud commence lui aussi à faire ses preuves. D’après les dernières avancées, l’association du chaud et du froid offrirait une synergie complémentaire dans notre quête de minceur.
Cellulite : l’effet du chaud et du froid
Pour lutter contre la cellulite, certaines techniques disponibles en cabinet ou institut vont soit détruire la cellule graisseuse soit la vider de ses graisses. Des graisses qui seront ensuite évacuées naturellement par l'organisme.
Il existe différentes méthodes non invasives qui utilisent le froid (cryolipolyse) ou le chaud (ultrasons focalisés, radiofréquence laser iode). Leurs effets seront les mêmes, mais les visées différentes comme l’explique le Dr Hugues Cartier, dermatologue : "Que ce soit avec le chaud ou le froid, les extrêmes vont avoir la même fonction : la destruction des adipocytes et leur élimination progressive. Selon le degré, on aura une action plus ou moins forte."
L’avantage avec le développement de ces nouvelles machines minceur est qu’elles offrent aux praticiens une palette de possibilités élargie pour des actes sur mesure: "à chaque machine va correspondre un type de cellulite, de profondeur de pannicule adipeux."
A chaque type de cellulite son degré de destruction
La lipolyse par la chaleur sera plutôt utilisée pour les graisses superficielles et diffuses quand la lipolyse par le froid sera plus efficace sur les amas graisseux, les poignées d’amour, le ventre.
Le Dr Cartier distingue les procédés : "la lipolyse par le froid sera plutôt destinée aux volumes, aux amas graisseux localisés situés entre 2,5 et 4,5 cm de profondeur. Avec la lipolyse par le chaud, on traite la graisse plus diffuse, avec un pannicule adipeux situé entre 1,5 et 3 cm de profondeur."
Par ailleurs, un certain degré de température sera privilégié selon le type de cellulite : "S’il s’agit d’une graisse très graisseuse ou d’une graisse avec de l’eau on n’utilisera pas la même technique, car l’eau gèle à 0° quand les lipides contenus dans les adipocytes cristallisent à partir de +10°. Donc pour ce type de cellulite pas besoin de descendre dans des températures négatives", explique le Dr Cartier.
En fonction de la profondeur de la cellulite et de son type, il est possible de descendre jusqu’à -8°, -12° : "Plus on va descendre en température, plus on pourra aller en profondeur." Une descente qui doit être effectuée de façon progressive pour éviter de brûler la peau. À l’opposé, avec la radiofréquence par exemple la chaleur dans le derme peut atteindre 50 ou 60° sans brûlure des tissus environnants avec une température en surface de la peau d’environ 40°."
L’intérêt de combiner le chaud et le froid
Lors du Congrès IMCAS, le Dr Cartier révélait que parmi les dernières nouveautés remarquables en minceur on notait l’association "de cycles successifs de chaud et de froid pour réduire la cellulite." Combiner les techniques présente un intérêt car "les différentes couches de tissus n’ont pas le même degré de résistance à la chaleur et au froid." Autre intérêt, une douleur moindre. "Avec la succession de cycle de chaud et froid la graisse n’a pas le temps de s’adapter aux différences de températures. On arrive ainsi à réduire les adipocytes avec moins de douleur à la clé."
Par ailleurs, associer le chaud et le froid va permettre de travailler la cellulite à différents niveaux de profondeur sur une même zone : "la radiofréquence et les ultrasons sont bien pour des graisses superficielles à 0,5 ou 1,5 cm de profondeur, le laser diode pour la cellulite entre 1 et 2,5 cm.".
L’importance de la compression
Quelle que soit la méthode utilisée, le froid et le chaud voient être combinés à une compression. "La compression est aussi importante que le refroidissement, elle empêche l’organisme de lutter contre le froid. Elle réduit l’afflux sanguin, il n’y a pas de réaction thermique possible pour contrecarrer l’effet du froid."
Quelques recommandations
Pour le Dr Cartier, le plus important est de réduire ou augmenter progressivement la température pour éviter tout risque de brûlure. "Il faut être vigilant et réduire la température progressivement, au risque de brûler la peau et d’avoir une nécrose cutanée, une escarre."
Par ailleurs, en cryolipolyse les séances peuvent être un peu douloureuses. Autre écueil, ces méthodes n’ont pas vraiment d’effet sur la qualité de la peau : "elles n’auront pas d’effet sur les vergetures. Si la peau est relâchée, on ne va pas la retendre avec ces techniques."
Enfin, il faut savoir que ces différentes techniques ne sont pas destinées à traiter les surcharges pondérales. "Ces méthodes, même si les choses évoluent, sont intéressantes pour des personnes qui ont une bonne hygiène de vie, qui font du sport et ont du mal à perdre quelques amas graisseux qui résistent."
Désormais, en faisant grimper ou chuter le thermomètre il est possible de sculpter sa silhouette (en présence d’IMC proche de la normale) sans passer par la liposuccion.
Sources
Entretien avec le Dr Hugues Cartier
18ème Congrès IMCAS