Dopage : les très jeunes sportifs aussi ...

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 14/05/2001
Maj le
3 minutes
Autre
Il est primordial de responsabiliser les jeunes face au médicament dans la pratique sportive. En effet, selon une enquête menée auprès de 1.500 adolescents sportifs, entre 3 et 4% déclarent avoir déjà utilisé des substances dopantes (corticoïdes, stéroïdes anabolisants, antidépresseurs …). Même si l'emploi de cocktails de vitamines reste le plus fréquent, ces derniers sont souvent associés à de la créatine. Dans tous les cas, de telles consommations visant à améliorer ses performances mènent progressivement à un engagement dans une pratique dopante et donc à une conduite à très gros risques, notamment pour sa santé, voire pour sa vie. Mieux vaut être vigilant et ne pas s'y engager.

Le profil du jeune sportif attiré par la conduite dopante

Ils ont en moyenne entre 12 et 14 ans et pratiquent plus de 12 heures de sport par semaine, 12 heures étant la barre fixée par certains experts comme la frontière entre le sport scolaire et le sport amateur ou de compétition. C'est justement au-delà de ces 12 heures qu'ils sont deux fois plus nombreux à déclarer avoir une conduite dopante.Selon une enquête menée en Loraine auprès de 1.500 adolescents sportifs âgés de 15 à 18 ans, 3 à 4% avouent avoir utilisé des produits dopants, inscrits sur la liste des substances prohibées. Près de 18% d'entre eux disent avoir été « curieux » de les essayer. Il s'agit essentiellement de garçons car, comparés aux filles qui recherchent à être bien dans leur corps, ils privilégient l'affrontement, les luttes et la compétition.

Une consommation réelle, mais restant marginalisée

Tout en restant heureusement marginale, la consommation de produit dopants chez les sportifs en herbe est certaine. Quelques jeunes prennent dès l'âge de 12 ans des stéroïdes anabolisants, d'autres des corticoïdes, des antidépresseurs ou encore des tranquillisants, généralement durant un mois avant une épreuve d'endurance afin d'améliorer la résistance. Héla, ces prises ponctuelles portent à des conséquences extrêmement graves, parfois fatales.

Un engagement progressif

La plupart du temps, ils débutent avec de fortes doses de suppléments en fer, en magnésium et en créatine. Mais c'est un engagement certain dans une démarche dopante et donc dans une conduite à risque. Plus de 4% des jeunes interrogés déclarent avoir consommé de la créatine au cours des 2 mois précédents, 23% des vitamines pour travailler en classe et 41% du magnésium afin de combattre la fatigue.Visiblement, quelques soient les produits (des corticoïdes aux vitamines), ils se les procurent par l'intermédiaire des copains (26%) ou de professionnels de santé, arrivent seulement ensuite les entraîneurs ou les dealers.

Une campagne afin de responsabiliser

Dans ce contexte, l'opération lancée par la société pharmaceutique Aventis Pharma, en partenariat avec la Fondation Sport et Santé et le Comité national olympique et sportif français, est la bienvenue. Son objectif est de responsabiliser les jeunes de 12 à 14 ans face au médicament dans la pratique sportive. Des brochures seront distribuées via les clubs sportifs français, les fédérations, les comités départementaux olympiques et ponctuellement lors d'évènements sportifs tout au long de l'année.

Selon les dires de David Douillet, double médaillé d'or olympique du judo, « Tricher dans le sport, c'est tricher avec soi-même ».

Sources

Le Quotidien du Médecin, n°6913, 9 mai 2001.

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