Don d'organe : parlez-en à vos proches maintenant !

Don d'organe : prendre position et le faire savoir
L'activité de greffes a énormément progressé. Elle s'est accrue de 38% entre 2000 et 2006. Mais la pénurie persiste et sur les 12.450 personnes inscrites en 2006 sur la liste d'attente, seules 4.428 ont pu être greffées, soit à peine 36%. On est encore très loin du compte Pour améliorer cette situation, l'Agence de la biomédecine propose à tous les Français une démarche en deux étapes :
1) prendre personnellement position en faveur ou contre le don de ses organes
2) le dire à ses proches.
Le prélèvement d'organe n'est possible que dans des conditions très spécifiques et donc assez rares. Il s'applique à des personnes décédées en état de mort cérébrale en service de réanimation (même s'il existe aujourd'hui d'autres alternatives comme le prélèvement sur donneur vivant, notamment pour le rein, et très récemment le prélèvement après arrêt cardiaque).
S'agissant le plus souvent d'un décès brutal, la famille est d'autant plus dans une situation de désarroi et de douleur profonde.Tout est réuni pour que le questionnement des médecins au sujet d'un prélèvement d'organe soit pénible. Et il le sera d'autant plus s'il existe des hésitations dues à l'absence de position connue du défunt. Dans une situation d'urgence, ces conditions conduisent souvent à une opposition au prélèvement.
Dites-le à vos proches !
D'où toute la valeur d'informer ses proches. Dites leur si vous êtes pour ou contre le don de vos organes. S'ils connaissent votre position, la situation sera moins pénible pour eux et votre souhait de sauver d'autres personnes pourra se réaliser.
La carte de donneur ne remplace pas l'information verbale à ses proches !
Attention, la carte de donneur que l'on place dans son portefeuille et qui indique sa propre volonté de donneur, ne remplace pas l'information verbale à vos proches. En effet, l'Agence de la biomédecine précise bien que cette carte aide à engager le dialogue avec la famille et traduit l'engagement du défunt mais "elle n'a aucune valeur légale : un parent, un enfant, un conjoint qui n'a pas été psychologiquement préparé à comprendre et accepter ce don d'organe peut ne pas accepter l'idée du prélèvement, malgré la présence de la carte de donneur". Il est donc impératif d'en parler à ses proches de vive voix.
Trouver le bon moment pour en parler
Certes, ce type de conversation n'est pas toujours facile à placer. Il est donc normal d'aborder ce sujet avec tact et au bon moment. Cette 7e Journée nationale de réflexion sur le don d'organe et la greffe, le 22 juin 2007, est une excellente occasion d'engager le dialogue. Rappelons que le don d'organe est un acte médical noble, généreux, altruiste et valorisant. Cette année, l'Agence de la biomédecine, s'adressera aussi spécifiquement aux jeunes qui ont des sensibilités différentes de celles de leurs aînés. Un site Internet pour interpeller les 16-25 ans a été lancé : www.ledonlagreffeetmoi.com Les jeunes se sentent concernés et montrent une certaine facilité à s'exprimer sur ce sujet : 71% d'entre eux sont d'accord pour que l'on prélève leurs organes en cas de décès et 65% en ont déjà parlé avec leurs proches. Par comparaison, selon une enquête Ipsos menée en septembre 2006, 85% des Français déclarent être favorables à faire don de leurs propres organes. Mais seulement moins de la moitié d'entre eux (41%) ont exprimé leur position à un ou des proches (dans 92% des cas à un proche de la famille).
Pour en savoir plus
Agence de la biomédecine : www.agence-biomedecine.fr
Sources
Communiqué de presse de l'Agence de biomédecine, juin 2007.