DMLA : comment la repérer, la traiter et surtout...l'éviter ?

La DMLA affecte de façon irréversible la partie centrale de la rétine, appelée macula, indispensable pour la vision précise (lecture, écriture, reconnaissance des visages, conduite, etc.). Cette affection est liée à l’âge, avec une fréquence qui augmente à partir de 50 ans : 25% des plus de 75 ans sont touchés par la DMLA. On estime actuellement à plus d’un million le nombre de Français atteints de DMLA, un chiffre qui devrait doubler d'ici 20 ans en raison du vieillissement de la population.
1) Les signes d’alerte
Progressivement, la vision centrale des personnes touchées par la DMLA se détériore, perturbant la vision de près et limitant fortement les activités quotidiennes (regarder la télé, lire, écrire, bricoler, coudre…). En revanche, la vision périphérique est préservée, ce qui permet aux patients de s’orienter, de se déplacer et de conserver une certaine autonomie par exemple pour s’habiller et manger.
Les principaux signes de la DLMA
Gêne visuelle, sensation d'éclairage insuffisant, apparition d’un « scotome » ou petite tache sombre centrale, vision déformée ou gondolée, baisse rapide de la vision, difficultés à distinguer les lettres et les chiffres... sont les principaux signes de la DMLA.
Baisse d’acuité visuelle rapide et/ou vision déformée ou gondolée (test de la grille d’Amsler : http://www.association-dmla.com/_pdf/Amsler.pdf), doivent particulièrement vous alerter et vous devez consulter d'urgence un ophtalmologiste.
2) Dépister tous les ans à partir de 55 ans
Le dépistage repose sur une consultation chez l’ophtalmologiste tous les ans à partir de 55 ans, à la moindre anomalie ou en cas de baisse visuelle. L’examen réalisé est un fond d’œil, à la recherche d’anomalies signant une DMLA. Quant au diagnostic, il passe par une angiographie rétinienne pour visualiser la néo-vascularisation de la rétine et guider le traitement.
Dépistage dès 50 ans en cas d’antécédents familiaux de DMLA
En cas d’antécédents familiaux, le dépistage annuel de la DLMA est à débuter dès 50 ans. En effet, les antécédents familiaux de DMLA multiplient par 2 à 4 le risque de développer une DMLA. Parallèlement, a fortiori les personnes à risque peuvent bénéficier de mesures préventives (voir ci-après). Outre l’âge, il existe deux autres facteurs de risque : le tabagisme et l'exposition antérieure prolongée au soleil et à la lumière.
3) Alimentation, sport, arrêt du tabac... On peut prévenir la DMLA !
La prévention a fortement progressé au cours des dernières années. Elle repose sur les antioxydants, la lutéine, les oméga-3, l’arrêt du tabac et l’activité physique.
Arrêt du tabac, omégas 3 et activité physique
Globalement, outre l’arrêt du tabac (facteur de risque qui multiplie par 4 le risque de développer une DMLA), un régime alimentaire riche en antioxydants, en pigments caroténoïdes et en acides gras oméga-3, abaisse de 25% le risque d'évolution de la DMLA. Enfin, l’activité physique constitue aussi un facteur protecteur indirect en prévenant le surpoids lequel double le risque de DMLA.
L'alimentation "anti-DMLA"
- Consommation régulière de fruits et légumes pour leurs antioxydants.
- Consommation de légumes verts riches en lutéine (épinards, brocolis, choux frisés…).
- Du poisson riche en oméga-3 deux à trois fois par semaine (saumon, thon, maquereau…).
3) Le traitement doit être précoce
On ne sait pas guérir cette maladie. En revanche, on peut freiner son évolution à condition de la dépister suffisamment tôt. C’est pourquoi le dépistage annuel à partir de 55 ans est si important ou dès 50 ans en cas d’antécédents familiaux de DMLA.
Trois traitements pour retarder l'évolution
Il existe trois types de traitement : la photo-coagulation au laser (les lésions situées à proximité de la zone centrale de la rétine sont brûlées), la photothérapie dynamique (les néo-vaisseaux sont spécifiquement détruits par irradiation au laser froid) et l'anti-angiogénique (la croissance des néo-vaisseaux est stoppée à l’aide de molécules administrées par voie intravitréenne ou directement dans l'œil). Ce dernier traitement, le plus récent, est désormais employé en première intention.
Omégas-3 et lutéine
Dès les premiers signes, votre ophtalmologiste pourra vous prescrire des médicaments à base d'oméga-3 et de lutéine qui ont fait la preuve de leur efficacité. Cette prescription s'impose pour sauver le deuxième œil quand le premier est atteint.
Sources
Association DMLA : www.association-dmla.com. DMLA Info : www.dmlainfo.fr. Knudtson M.D. et coll., British Journal of Ophtalmology, 90 (12) : 1461-3, 2006. Chiu C.J. et coll., Br. J. Ophtalmo, 2009. Société française d'ophtalmologie, Campagne nationale d'information et de dépistage de la DMLA. Souied EH et coll., Ophtalmology. 2013.