Diagnostic de cancer : un risque accru de suicide

Un lien entre cancer et suicide
Le lien entre cancer et suicide est connu depuis de longues années.
Les tentatives de mettre fin à ses jours seraient en effet plus fréquentes chez les patients atteints d’un cancer que dans la population générale.
Volonté de se soustraire au poids de la maladie ou à une évolution défavorable de celle-ci ?
Les résultats d’une étude suédoise (1) éclairent cette problématique sous un nouvel angle et soulignent le poids psychologique de l’annonce du diagnostic.
Un risque de suicide décuplé suite au diagnostic
Selon cette étude, le risque de tentative de suicide serait multiplié par 12 au cours de la semaine qui suit l’annonce du diagnostic de cancer.
Cette augmentation du risque chuterait ensuite.
Elle ne serait plus que 4,8 fois plus importante dans les 12 semaines suivant l’annonce et 1,8 fois plus importante un an après le diagnostic de cancer.
Le risque de suicide varierait également en fonction de la gravité de la tumeur. Il serait par exemple bien plus élevé pour un cancer du pancréas ou du poumon que pour un cancer de la prostate – en général de meilleur pronostic.
Diagnostic de cancer: un stress important
Et ce n'est pas tout !
Selon la même étude, le risque de décès suite à un accident cardiovasculaire serait également multiplié par 5,6 la semaine qui suit le diagnostic.
Des résultats qui soulignent le stress important généré par une telle annonce et les conséquences importantes que celle-ci peut avoir.
Les personnes qui travaillent avec des malades du cancer le savent bien: apprendre que l’on souffre d’un cancer est traumatisant.
Même si les traitements et les pronostics se sont améliorés ces dernières années, le cancer reste lié à la mort dans l’imaginaire collectif.
Comment gérer un diagnostic de cancer
Il est donc important de bien gérer la nouvelle.
Il y a différentes personnalités et plusieurs manières de réagir au diagnostic d'un cancer. Certains parlent beaucoup avec leurs proches, d’autres gèrent leurs émotions différemment et n’en discutent pratiquement pas, voire pas du tout. Il ne faut pas hésiter dans ce cas à chercher de l’aide auprès d’un professionnel.
Une rencontre avec un psychologue spécialisé peut en effet s’avérer utile. L’occasion de se décharger, de relativiser ou tout simplement de trouver une oreille attentive.
Dans chaque hôpital, un psychologue est rattaché au service d’oncologie et est à l’écoute des patients qui viennent de recevoir un diagnostic de cancer.La Fondation contre le Cancer (tél.: 0800/15.801) peut également rediriger les patients vers des psychologues spécialisés.
Sources
Katleen Schiepers, oncopsychologue à la Fondation contre le Cancer
(1) Fang Fang, Katja Fall, Murray A. Mittleman, Pär Sparén, Weimin Ye, Hans-Olov Adami and Unnur Valdimarsdóttir. Suicide and Cardiovascular Death after a Cancer Diagnosis. New England Journal of Medicine. April 5, 2012.