Devoirs de vacances : pour ou contre ?

Des enfants fatigués

Le 5 juillet c’est la quille pour nos 12 millions d’écoliers et de lycéens ! Une longue plage sans contraintes pour tout oublier et nécessaire pour récupérer et faire le plein d’énergie.

Alors faut-il leur lâcher l’intellect ou leur accorder une liberté conditionnelle ?

Si l’on regarde objectivement leur emploi du temps, la vie de nos écoliers et lycéens est presque aussi chargée que celle d’un adulte. Bien que les directives de l’éducation nationale interdisent le travail écrit à la maison, les révisions de dictée et les tables de multiplication passent trop souvent par des pages d’écriture. Dès le collège, les devoirs se multiplient, puis s’ajoutent les contrôles au fur et à mesure que les années passent.

Nos enfants sont sous pression pendant l’année, pressés, poussés dès le primaire dans une compétition par des parents fortement angoissés par l’échec scolaire. Beaucoup d’entre eux ont, en plus, des activités extra-scolaires qui, dès la sortie des cours, les font courir à droite, à gauche.

Ils ont donc absolument besoin d’une coupure dans les apprentissages.

Néanmoins, après deux mois la tête dans les nuages, l’atterrissage peut être rude et l’amnésie partielle !

L’idéal est donc de se remettre doucement aux choses sérieuses environ trois semaines avant la rentrée.

Pas plus d’une demi-heure !

Les parents qui scrutent toute l’année le cahier de texte et se collent à la surveillance quotidienne des devoirs savent comme ces moments sont source de conflits et peuvent facilement tourner au drame. Pas question donc de recréer ces moments pénibles dans le contexte d’échanges et de plaisir à être ensemble des vacances.

Ritualisez la petite demi-heure que vous allez y consacrer.

Trente minutes pas plus, c’est comme tout dans la vie, il vaut mieux que ce soit court et réussi que long et raté. Le matin, avant les activités de plage ou de randonnée semble être le meilleur moment. Quoi qu’il en soit ne le sortez pas d’un jeu pour le mettre au travail.

Ne soyez pas perfectionniste !

Le but est de susciter la réflexion, non d’accumuler des performances.

N’hésitez pas à sortir du contexte pour y ajouter des aspects qui suscitent l’intérêt de votre écolier. Si les choses coincent passez la main à un autre membre de la famille plus disponible.

Et si on révisait en jouant ?

Tout au long des activités de la journée, vous allez vite vous apercevoir qu’il y a matière à réviser :

• confiez-lui la lecture des panneaux d’affichage pour savoir où vous êtes,

• laissez-le choisir son plat dans le menu du restaurant en le déchiffrant avec lui,

• chargez-le d’aller acheter le pain en lui faisant calculer la monnaie qu’on doit lui rendre.

Voilà de nombreuses expériences qui, tout en lui remettant en tête les acquisitions de l’année vont le valoriser et le responsabiliser.

Les jeux de société à plusieurs.

Ils sont parfaits pour apprendre à respecter les autres et les règles mais aussi pour stimuler la lecture et acquérir des notions de stratégie : et en prime, ce sont d’excellents moments passés avec nos enfants.

À tous les âges sortez votre carte bleue pour dévaliser les librairies, mais attention, ce sont eux qui doivent choisir. Le journal de bord dans un joli cahier avec des petits souvenirs collés est un bon moyen d’écrire avec plaisir à condition que vous ne vous focalisiez pas sur les fautes d’orthographe mais que vous encouragiez son sens littéraire.

Les cahiers de vacances

Ils ont bien changé et sont maintenant très ludiques et plutôt bien faits. Il y a des « pense-bête » avec le rappel des notions fondamentales à savoir, et aussi les corrigés, à la fin du cahier à cacher en vitesse, si l’on ne veut pas que notre chérubin triche !

Pour motiver les accros des tablettes, il existe un grand choix de cahiers de vacances en ligne du CP à la terminale. Beaucoup d’entre eux sont gratuits, téléchargeables et à imprimer si on préfère travailler sur du papier pour les plus jeunes. Ces auxiliaires éducatifs se convertissent même de plus en plus au format numérique avec des éditions conçues pour iPad ou iPhone voire sur console de jeux.

Peut-être que cela réconciliera les enfants les plus réticents avec les révisions de vacances.

Les cours particuliers et stages de soutien scolaire

Pour les plus grands, il est nettement préférable que les parents ne jouent pas les précepteurs.

À l’âge où il faut s’opposer pour se construire, il y a fort à parier que vous ne serez pas à la hauteur, on va donc vers le conflit assuré. Confiez donc cette tâche ingrate à un étudiant compétent ou à un professeur pédagogue (non, ce n’est pas un pléonasme). À vous de trouver cette perle rare qui se chargera de remonter le niveau dans une matière précise au rythme que vous permettra votre porte-monnaie.

De nombreux organismes proposent différents types de stages :

• Les stages vacances classiques

  Les élèves par groupe de 6 à 8 élèves suivent des cours pendant 2 à 14 jours entre 2 et 4 heures par jour par matière dans les locaux de l’organisme.

• Les stages vacances à domicile

  L’élève est seul avec un professeur particulier pendant 2 heures par jour pendant environ 1 semaine. Lieu : à domicile et parfois sur votre lieu de vacances.

Les stages à l’étranger

Toujours excitant pour les plus âgés, une immersion chez l’habitant à l’étranger dans le cadre d’un échange, ou dans un campus, en France ou à l’étranger.

• L’échange avec un lycéen étranger

  Il est le plus abordable financièrement et permet une immersion totale dans une famille où il faut parler la langue en permanence.

  Progrès garantis, le hic possible, c’est une absence de feeling entre les deux échangeurs avec obligation quand cela ne s’est pas spécialement bien passé d’un côté de recevoir le correspondant en retour.

• Autre possibilité, les stages intensifs en campus

  Les élèves sont envoyés pendant plusieurs jours dans un campus français ou étranger (selon la matière) avec cours le matin et activités l’après-midi.

  Ces stages peuvent prendre la forme de séjours linguistiques si votre enfant a besoin de cours de langues.

• Il existe aussi des stages de vacances à l’étranger

  En particulier aux Etats-Unis, sur des thèmes précis, escalade, rafting, survie, où le brassage linguistique des participants obligent à la pratique de l’anglais pour survivre.

Pour quel prix ?Les prix varient beaucoup selon le niveau scolaire de l’enfant et selon l’organisme, certains frais sont partiellement déductibles d’impôts.Vacances classiqueAutour de 30 € l’heure de cours pour une matière en petit groupe ou à domicile.Les forfaits pour un stage d’environ 12 heures (une seule matière)Primaire, 200 à 350 €, Collège, de 240 à 350 €, Lycée : entre 300 et 400 €.Stage vacances intensif en campusA partir de 300 € pour 5 jours en France.Les classes charnièresUne remise dans le bain dans le troisième tiers des vacances est particulièrement importante l’année de l’entrée en sixième car notre élève va devoir s’adapter à un nouvel environnement scolaire et un découpage de l’apprentissage qui va lui prendre beaucoup d’énergie. Il faut donc que les connaissances du primaire soient très présentes.Attention à ne pas les braquer !

60 % des enfants font leurs devoirs de vacances avec leurs parents, mais 91 % ne s’y collent qu’une fois par semaine, tous les prétextes de part et d’autres étant bons pour y échapper. Tension, stress, perte de patience sont contre-productifs, voire traumatisants, et peuvent braquer encore plus l’enfant contre l’école.

Pour en savoir plus…

• Stages d’été : www.frenchparis.com/fr/adultes/cours-d-ete.php‎
• Cahiers de vacances gratuits par le CNED : www.academie-en-ligne.fr

Je bouquine…

• J’aide mon enfant à se concentrer, de Edwige Antier, Éditions Robert Laffont, 7,90 €.