Détatouage : comment se séparer en bons termes ?
Ca sonne comme une bonne vieille blague. Marie aime Pierre et se fait tatouer sur l'épaule un coeur avec dedans la lettre P. Puis Marie, un jour, trouve que Pierre n'est plus si aimable. Malheureusement, elle ne peut le quitter que pour un Paul, Patrick ou Philippe. A moins de prétendre qu'elle a fait son tatouage en hommage à son Papa !
Une gêne sociale
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette histoire de comptoir est loin d'illustrer les multiples raisons pour lesquelles une personne souhaite faire enlever son tatouage. Car après tout, les années passant, la jolie rose à la cheville peut paraître un peu "out", et le kanji beaucoup moins lisible sur un abdomen qui a perdu en fermeté. Et quoi de plus légitime, au final, que de vouloir gommer une erreur de jeunesse ? Mais au-delà du désarroi causé par une marque corporelle qui ne leur ressemble plus, une majorité de femmes et d'hommes évoquent aussi un malaise vis-à-vis du regard des autres. L'époque où le tatouage était réservé aux marins et aux bad boys est pourtant loin ! Néanmoins, dans certains milieux professionnels et dans certains contextes sociaux, la présence d'un tatouage visible (sur les mains ou sur le visage par exemple) - et surtout de plusieurs - , semble rester stigmatisant.
Sauvés par le laser !
Se faire enlever un tatouage n'est pas une mince affaire. La solution chirurgicale, délicate, entraîne des cicatrices importantes. Aujourd'hui, pratiquée chez un dermatologue spécialisée, l'intervention au laser (nano ou pico seconde) donne de bons résultats. Mais tout dépend de la taille, de l'emplacement du tatouage, de la densité et de la profondeur de l'encre ainsi que des couleurs utilisées. En effet, si le noir, le rouge et le bleu partent plutôt facilement, le jaune, le blanc et les couleurs combinées donnent du fil à retordre.
Plus long à défaire qu'à faire...
La technique au laser consiste à fragmenter les pigments, ce qui limite la cicatrice. Un bémol cependant pour les peaux noires ou asiatiques sur lesquelles le laser laisse souvent des marques importantes de dépigmentation. Autre bémol, à ce jour nous ne savons pas ce que deviennent ces fragments de pigments dans l’organisme ni leurs effets…
Le laser peut être légèrement douloureux, mais des crèmes anesthésiantes permettent d'atténuer la sensation de brûlure.
Enlever un tatouage demande par ailleurs plusieurs séances de laser : de façon logique, plus un tatouage est étendu, plus il faudra de séances, bien que ce nombre soit difficile à prévoir à l'avance. Par ailleurs, les séances de laser doivent être espacées d'environ 2 mois, ce qui porte souvent à deux ou trois ans le temps nécessaire à la disparition totale du tatouage. Il faut donc prendre son mal en patience et être prêt à puiser dans ces économies puisque le coût d'une seule séance peut dépasser les 200 euros. Moralité : si les tatouages ne sont plus éternels, cela ne les empêche pas d'être tenaces. A bon entendeur !
A noter qu'il existe aujourd'hui une nouvelle technique, par extrusion des pigments, qui semble plus intéressante, mais la procédure reste longue et coûteuse...
A lire sur e-sante : La nouvelle technique de détatouage : l’extrusion des pigments