Crise de spasmophilie, c'est quoi au juste ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 22/10/2012
Maj le
4 minutes
femme d'affaires stressée
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Également appelée syndrome d’hyperventilation, la spasmophilie est maintenant classée dans les troubles paniques.Autrefois traitée avec du calcium et autres oligoéléments, ce que l’on appelait la spasmophilie et qui se révèle être une crise de panique, se guérit aujourd’hui le plus souvent avec une thérapie comportementale et cognitive.

Quels sont les symptômes de la spasmophilie ?

Il s’agit d’une crise très pénible à vivre associant plusieurs des symptômes suivants :

  • palpitations, cœur qui bat très vite,
  • transpiration,
  • tremblements ou secousses musculaires,
  • sensation de souffle coupé ou impression d'étouffement,
  • sensation d'étranglement,
  • douleur ou inconfort thoracique,
  • nausée ou gêne abdominale,
  • sensation de vertige, d'instabilité, de tête vide ou d'impression d'évanouissement,
  • déréalisation (sentiment d'irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi),
  • peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou,
  • peur de mourir,
  • sensations d'engourdissement ou de picotements,
  • frissons, bouffées de chaleur.

Ces signes sont très exactement les symptômes classiques des attaques de panique tels qu’ils sont décrits dans le dictionnaire des maladies psychiatriques (le DSM IV -Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).

En consultant pour ces symptômes, vous pourrez donc rencontrer soit des médecins qui vous poseront le diagnostic de spasmophilie, soit sur d’autres médecins vous proposant le diagnostic de « trouble panique », trouble anxieux caractérisé par la répétition, plus ou moins fréquente, plus ou moins invalidante, d’attaques de panique. Qu’est-ce que cela peut changer pour vous et qu’est-ce qu’il faut savoir en pratique ? Après tout pour vous, ces querelles d’école sur le nom de la pathologie importent peu et ce qui compte c’est d’être soulagé(e) et de guérir.

L’approche des médecins diagnostiquant une spasmophilie

Face à ces symptômes, les médecins qui diagnostiquent une spasmophilie ont tendance à prescrire des compléments de type magnésium, calcium, vitamines et à être rassurants. Ils conseillent d’apprendre à ralentir sa respiration quand on sent une crise venir, l’hyperventilation pouvant contribuer à aggraver le tableau. Ils peuvent aussi recommander des séances de sophrologie de manière à apprendre à se relaxer, cette méthode pouvant être très efficace en soi.

Dans ces cas là, il convient d’être très pragmatique :

  • Soit cela marche bien et les crises ne reviennent plus. L’approche aura été suffisante.
  • Soit cela ne marche pas bien et les crises récidivent. Il faut alors complètement changer d’approche et considérer qu’il s’agit bien de véritables attaques de paniques, pouvant bénéficier de thérapeutiques ayant bien fait leur preuve aujourd’hui.

L’approche des médecins diagnostiquant des attaques de panique

Face aux mêmes symptômes, les médecins qui diagnostiquent une attaque de panique vont en effet avoir une approche différente.

Tout d’abords, le mot « attaque de panique » ne doit pas vous faire peur et vous devez savoir que vous n’êtes pas seul(e), 2 % des gens autour de vous souffrant des mêmes troubles : le terme dérivé de l’anglais ne désigne au fond qu’une crise d’angoisse. La notion d’anxiété ne doit pas vous effrayer d’avantage. Retenez qu’il s’agit d’un trouble psychique banal, qui se soigne très bien aujourd’hui dans un très grand nombre de cas.

Ce qu’il vous faut comprendre, c’est que toute grande peur se traduit par les mêmes symptômes et que ces symptômes eux-mêmes entretiennent et aggravent la peur. Du coup on peut rentrer dans un cercle vicieux ou nos pensées (ou cognitions) peuvent nous entrainer à avoir peur pour rien, à paniquer (les psys parlent « d’anxiété anticipatoire », la « peur d’avoir peur »), ce qui provoque alors des comportements inadaptés, comme la recherche de secours en urgence, entretenant la panique.

Les thérapies comportementales et cognitives

Cette approche est celle des thérapies comportementales et cognitives ou TCC. Ces thérapies vous aident à comprendre que les symptômes des attaques de panique ne sont pas dangereux. Au cours des séances le thérapeute vous amènera à imaginer des situations anxiogènes à l’origine de vos attaques de panique, de manière à vous entrainer à les supporter, à les « banaliser » en quelque sorte, tout en vous apprenant à vous relaxer. Les symptômes diminuant puis disparaissant, vos pensées angoissantes s’estompent jusqu’à disparaître. Une cure pourra varier selon le cas de quelques séances à 25 séances. Cette approche est privilégiée en premier choix car elle a l’avantage de vous apprendre à bien contrôler vos symptômes et à reprendre le contrôle complet de votre vie.

Les médicaments aussi

L’approche médicamenteuse est tout aussi efficace, des antidépresseurs (SSRIs) pouvant être prescrits, notamment en cas de dépression associée. Les anxiolytiques (benzodiazépines) peuvent être également prescrits en cas de forte anxiété le temps que le SSRIs produise son effet, ou pour traiter la phase aiguë de l’attaque de panique : l’anxiolytique sert surtout à enrayer une crise qui commence, alors que l’antidépresseur joue plutôt un rôle préventif. Ce qui compte c’est de vous aider à sortir de cette maladie qui peut être vraiment handicapante si elle n’est pas soignée efficacement.

Pour trouver un thérapeute en TCC : Association française de thérapie comportementale et cognitive, www.aftcc.org.

Validation par le Dr Paul Bensussan, psychiatre, membre du comité éthique d'E-santé

Sources

Psycho Doc, http://psychodoc.free.fr

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