Contraception masculine : quelles solutions pour vous messieurs ?

Pilule, stérilet, implants… Dans l'immense majorité des cas, la contraception est gérée par les femmes. Mais de nombreuses solutions existent pour les hommes qui souhaitent s'impliquer. E-Santé fait le point sur les méthodes disponibles et sur celles à venir.
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La contraception, c'est une affaire de femmes. Il n'y a qu'à regarder les chiffres pour s'en convaincre. 92 % des concernées utilisent une méthode pour éviter les grossesses. Et les techniques qui agissent sur le système reproductif féminin arrivent largement en tête.

Si on ne s'intéresse qu'aux chiffres, la conclusion est toute trouvée : les hommes ne s'intéressent pas à la contraception. Mais est-ce bien vrai ? En 2012, un sondage CSA révélait que 61 % d'entre eux seraient prêts à utiliser une pilule masculine si elle existait. Celle-ci n'existe pas encore.

Ce n'est pas faute d'essayer. Mais "les hommes n'ont pas de cycle régulant la production de sperme", comme l'explique Deb Levine, directrice générale par intérim de la Male Contraception Initiative, à E-Santé. Celle-ci est continue. "Il est donc plus difficile de trouver des méthodes qui permettent, d'une manière sûre et réversible, d'inhiber, de bloquer ou d'interrompre la production de sperme et son transport."

Malgré ces difficultés, plusieurs méthodes de contraception masculine existent, bien qu'elles soient méconnues. E-Santé les a rassemblées pour vous.

La valeur sûre : le préservatif

Le préservatif est sans doute la méthode de contraception masculine la plus connue. Le principe est simple et millénaire  : il fournit une barrière physique entre le pénis et le col de l'utérus. En théorie, il est efficace à 98 %.

  • Les avantages :

A dérouler sur le pénis en érection, ce bout de plastique est à usage unique. Il n'a donc aucun impact sur la fertilité masculine. Tout le monde peut l'utiliser, puisque le latex n'a pas le monopole.

Pour les personnes présentant une allergie, deux marques proposent des alternatives en polyuréthane (Durex et Protex). Une troisième (Manix) fournit un préservatif en latex déprotéinisé, censé minimiser les risques de réaction.

Ce plastique fantastique aurait un avantage supplémentaire : certaines études ont suggéré qu'il réduit l'incidence des maladies inflammatoires pelviennes chez la femme. Un argument qui saura faire mouche.

  • Les inconvénients :

Pour être efficace, le préservatif doit être utilisé à chaque rapport sexuel impliquant une pénétration. Et ce à tout moment du cycle. L'usage de lubrifiant  est possible, mais ceux à base d'huile – comme la vaseline – ne doivent surtout pas être utilisés. Ils dégradent le latex, augmentant les risques de rupture.

Car la capote n'est pas invulnérable. C'est d'ailleurs ce qui limite son efficacité en conditions de vie réelle. En pratique, le taux d'échec va jusqu'à 15 % à cause d'accidents comme un préservatif qui craque au moment crucial.

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Source : Tableau comparatif des contraceptions, Choisir sa contraception, consulté le 14 mars 2018
http://www.choisirsacontraception.fr/contraception_tableau_comparatif.htm 
Male Contraception Initiative, consulté le 14 mars 2018
https://www.malecontraceptive.org/existing/ 
Contraceptions masculines non déférentielles : revue de la littérature, E. Huyghe et al, Progrès en Urologie, 2007
http://www.urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/contraceptions-masculines-non-deferentielles-revue-de-la-litterature.html 
Guide pratique d’une contraception masculine hormonale ou thermique, J-C Soufir et R Mieusset, Andrologie, 2012
https://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2Fs12610-012-0192-1.pdf