Contraception : l’implant Essure potentiellement dangereux

L'association "Alerte Contraceptions" accuse les métaux lourds présents dans l'implant Essure d'être responsables de troubles neurologiques, musculaires ou articulaires chez certaines femmes. Elle a décidé de lancer une étude pour évaluer la toxicité de ce dispositif contraceptif.
© Istock

La commercialisation de l'implant Essure® avait été stoppée en septembre 2017 en France et à l'été 2018 aux USA, dernier pays à le proposer. Toutefois, l'association Alerte Contraceptions est bien décidée à connaître les effets de ce dispositif contraceptif décrié sur la santé des femmes. Son comité scientifique va lancer une étude pour déterminer si les métaux lourds qui composent les implants Essure - comme le nickel, le chrome, le titane ou le fer – sont responsables des symptômes neurologiques, musculaires, articulaires observés chez certaines femmes porteuses du dispositif du laboratoire Bayer.

La présidente de l'organisation, Isabelle Ellis, a expliqué au Parisien : "C’est la première fois qu’une équipe, dans le monde, va faire ces recherches. L’idée est de voir si les métaux lourds qui composent les Essure comme le nickel, le chrome, le titane ou le fer sont relargués dans le corps des femmes". Elle a également précisé qu'une étude préliminaire avait déjà mis en lumière "des taux alarmants", avant d'ajouter : "Mais seule cette étude en cours nous permettra de vérifier et de valider nos hypothèses".

Les chercheurs cherchent encore des participantes

L'équipe de chercheurs dirigée par le professeur Philippe Merviel, chef du service gynécologie du CHU de Brest (Finistère), va comparer des trompes de Fallope qui n'ont jamais été au contact des implants Essure avec celles des femmes porteuses du dispositif de contraception.
Les scientifiques cherchent encore des participantes. Les patientes désireuses d'y prendre part peuvent se renseigner sur l'étude auprès de l'association par mail ou téléphone.

Une plainte de près de 70 patientes

En parallèle, près de 70 patientes ont déposé une plainte pénale contre X auprès du pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille, le 19 avril dernier, pour "blessures involontaires, mise en danger et, possiblement, tromperie aggravée".

Me Stephen Duval, l’avocat des plaignantes porteuses de l'impant, met en avant que certaines de ces clientes ont "perdu leur utérus, leurs trompes et même leurs ovaires". Il souligne également que certaines se sont vues poser six dispositifs alors que deux suffisaient, et que d'autres ont reçu l'implant malgré leur allergie au nickel. Il dénonce ainsi "une défaillance de toute la chaîne de prise en charge".

Les femmes souhaitant participer à l'étude peuvent contacter l’association Alerte Contraceptions : par mail à [email protected] ou par téléphone au 07.69.59.15.81.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Implants Essure : la piste des métaux lourds pour expliquer leur toxicité, paru dans Le Parisien le 18 avril 2019