Compresses et cataplasmes : quoi de neuf ?

Publié par Louise Castillon
le 19/01/2017
Maj le
5 minutes
gel d'aloe vera sur une cuillère en bois avec aloe vera sur table en bois
Istock
Les compresses et les cataplasmes ne sont pas tombés dans les oubliettes : les remèdes de grands-mères ont du bon… Une médecine naturelle qui devient une véritable cuisine sur-mesure. À chaque maux sa recette…

Compresses et cataplasmes : une histoire qui dure

Lumbago, angine, entorse, migraine, toux, indigestion… Les compresses et cataplasmes ne sont peut-être pas la panacée, mais ils ont une réelle efficacité reconnue par le monde médical, pour soulager efficacement les symptômes.

Utilisés depuis l’Antiquité, ils ont largement fait leurs preuves face à une panoplie de pathologies, aigues ou chroniques. Ils viennent volontiers renforcer un traitement prescrit ou deviennent une bonne habitude à prendre pour agir en prévention.

Cataplasme : un remède artisanal

Fast Food, Fast Health… En médecine, comme en cuisine, la tendance a été au prêt à consommer sur place. Une douleur, un cachet. Aujourd’hui, un retour aux sources s’amorce avec la redécouverte de méthodes simples et efficaces, mais qui prennent effectivement un peu plus de temps de préparation.

Que les nulles en cuisine se rassurent, rien d’insurmontable ! Si vraiment vous séchez dans la recette, vous pourrez trouver des cataplasmes tout faits dans le commerce. À moins d’avoir retenu les précieux enseignements de votre grand-maman, vous pourrez, comme en cuisine, suivre les recettes d’un livre qui vous délivre les bons mélanges, notamment pour l’utilisation un peu délicate des huiles essentielles.

Cataplasmes et des compresses, à fleur de peau

L’efficacité des cataplasmes et des compresses repose sur un procédé simple. L’application de tissu ou d’une pâte épaisse sur l’épiderme.

La peau, constituée de tissu cellulaire, possède différentes fonctions dans l’organisme. Elle assimile évidemment les substances mises en contact avec les couches superficielles de l’épiderme. Elle joue également un rôle dans l’élimination des toxines. Mais, moins connu, elle possède une fonction vasculaire, grâce aux petits vaisseaux sanguins qui l’irriguent et une fonction musculaire où de tous petits muscles capables de se contracter, ont un impact sur la circulation sanguine. Les cataplasmes et les compresses vont accentuer ses différentes fonctions pour soulager les symptômes de la pathologie.

Compresse et cataplasme, modes d’emploi

  • La compresse est un tissu imbibé d’eau que l’on applique sur la partie malade. Elle peut être chaude, tiède ou froide, et plus ou moins essorée en fonction de l’effet souhaité. La plupart du temps, on utilise de l’eau, mais elles peuvent également être réalisées avec des décoctions de plantes médicinales.
  • Un cataplasme repose sur une préparation pâteuse et épaisse, froide ou chaude, à laisser reposer sur la peau. Il est composé à partir de différents ingrédients naturels. L’argile est très utilisée, mais vous trouverez également des légumes comme le chou ou l’oignon, des fruits, comme le citron ou la pomme, des graines ou encore des plantes médicinales.

Des contre-indications ?

Les compresses et les cataplasmes viennent soulager efficacement les adultes comme les enfants.

« De manière générale, il n’y a aucune contre-indication, car les compresses et les cataplasmes sont des procédés thérapeutiques doux, souligne le naturopathe Christopher Vasey. Tout le monde les supporte bien. La seule application qui peut poser problème est le cataplasme à la farine de moutarde à cause de son effet fortement révulsif. Il est déconseillé aux personnes ayant la peau sensible. »

Un régime hypotoxique en complément

Compresse et cataplasme viennent aider la guérison de l’extérieur. Et de l’intérieur ? Faut-il les accompagner par un régime alimentaire spécifique ?

« Le but des compresses et cataplasmes étant de tirer vers l’extérieur les toxines qui rendent malade un organe du corps, un régime hypotoxique est indiqué, explique le naturopathe. En diminuant la quantité de toxines qui entrent dans le corps, il agit dans le même sens que les compresses et cataplasmes. Il en va de même pour la prise d’argile ou d’huiles essentielles par voie orale. La cure interne complète et soutient la cure externe. »

Cataplasmes et chaleur : les bienfaits de la thermothérapie

L’action thermique joue un rôle primordial dans l’action des cataplasmes et des compresses. Les applications froides et de courte durée vont resserrer les tissus et calmer la douleur par un effet anesthésiant. Elles sont adaptées en cas d’inflammation. Le chaud va relaxer les muscles, améliorer la circulation, agir sur les articulations. Il reste donc idéal pour les contractures musculaires et les pathologies articulaires.

Massage recommandé

Dans une logique de soins, un massage peut-il avoir un impact positif pour accompagner compresses et cataplasme sur le corps ?

« Si les compresses et les cataplasmes sont utilisés pour calmer une zone enflammée ou très douloureuse, il est préférable de s’en abstenir, insiste le naturopathe. Si, en revanche, ils sont appliqués pour détendre ou détoxiquer, un massage de la zone qui va être traitée est un plus. Il faut cependant qu’il soit pratiqué avant l’application. En effet, en stimulant la circulation sanguine et les échanges cellulaires, le massage active et prépare le corps à réagir aux compresses et cataplasmes. »

Compresse ou cataplasme ?

Les deux ne s’opposent pas et se complètent. Les cataplasmes ont généralement un temps de pause de deux heures. Leur efficacité dépend de la régularité avec laquelle vous les appliquez. Côté pratique, choisissez quelques ingrédients en fonction de vos pathologies, sachant que l’argile se conserve longtemps et qu’elle vous rendra bon nombre de service. Dernier conseil pour vos cataplasmes à l’argile : utilisez une spatule en bois, un matériau neutre et si possible de l’eau de source.

Pour fabriquer compresses et cataplasmes, parlons tissu…

Pour vos compresses et vos cataplasmes, le lin est appréciable pour servir de premier tissu pour les compresses. C’est-à-dire celui qu’on imbibe d’eau de source. Choisissez du coton pour le tissu qui sert de deuxième couche à la compresse ou celui qui sert à recouvrir un cataplasme. Le troisième qui recouvre le tout sera en laine. Certains cataplasmes peuvent également se laisser sécher à l’air libre.

Sources

"Compresses et cataplasmes", Magazine Côté Santé, N° 105, Décembre/Janvier 2017.

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