Comment venir à bout d’une chute de cheveux ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 6/01/2014
Maj le
5 minutes
alopécie humaine ou perte de cheveux - main de l'homme adulte tenant peigne sur la tête chauve
Fotolia
Chez l’homme comme chez la femme, la perte de cheveux est souvent très mal vécue. En effet, la chevelure est un attribut esthétique, dont la disparition est assimilée au vieillissement.Comment pose-t-on le diagnostic de l’alopécie et quelles sont les solutions ?Le point avec le Dr Catherine de Goursac, médecin esthétique.

Pourquoi perd-on ses cheveux ?

Perdez-vous trop de cheveux ?

Prenez une dizaine des cheveux du dessus du crâne entre le pouce et l'index et tirez doucement. Recommencez l'expérience sur la ligne frontale et les tempes. S'il vient plus d'un ou deux cheveux à chaque fois, vous souffrez d'une chute excessive. Mieux vaut consulter.

La chute de cheveux de cause génétique

La cause la plus fréquente de la chute des cheveux est génétique et donc souvent héréditaire.

On parle alors d’alopécie androgéno-dépendante ou d’alopécie androgénique. Alors que les estrogènes et les hormones thyroïdiennes favorisent la croissance du follicule pileux, la testostérone (convertie en dihydrotestostérone - DHT - par la 5-alpha-réductase) favorise au contraire la miniaturisation du cheveu.

La perte de cheveux peut débuter très jeune, avant 20 ans.

Le vieillissement

Il existe également un vieillissement inéluctable de la chevelure impliquant :

  • des facteurs intrinsèques (génétiques),
  • des facteurs extrinsèques (tabac, UV, stress émotionnel, certains médicaments et polluants, facteurs alimentaires).

Les autres causes d’alopécie

La chute des cheveux est souvent périodique. Selon la durée, elle est dite saisonnière ou mi-saisonnière.

Mais il existe de nombreuses autres causes d’alopécie, qu’il est nécessaire d’explorer avant de porter le diagnostic :

  • carence en micronutriments (fer, vitamine B6, zinc, vitamine D…),
  • trouble hormonal (thyroïde, sécrétion accrue de l’hormone de stress : le cortisol, ovaires polykystiques chez la femme…),
  • inflammation du cuir chevelu (dermite séborrhéique...),
  • pathologie générale,
  • effet secondaire de médicaments,
  • etc.

Le stress

Quant au stress, il constitue un facteur aggravant la chute.

Un examen clinique approfondi et un bilan biologique assez poussé s’imposent donc.

Le point sur l’alopécie androgénique

L’alopécie androgénique est liée à une accélération du cycle pilaire.

La sensibilité à la testostérone est excessive en raison d’un nombre de récepteurs anormalement élevé au niveau du cuir chevelu.

Cette hormone mâle, naturellement présente aussi bien chez l'homme que la femme (mais à un degré moindre) pénètre dans les cellules des racines des cheveux et dans celles des glandes sébacées. Il en résulte une stimulation intense du bulbe pileux, qui s’épuise et finit par s’atrophier. C’est ainsi que progressivement les cheveux tombent et ne repoussent pas.

Cette alopécie s’installe sur les zones fronto-temporales et sur le vertex (sommet du crâne). En revanche, la couronne hippocratique n’est pas concernée : cette zone n’étant pas dotée de récepteurs à la testostérone, elle n’est ni sous influence hormonale, ni sous influence génétique.

Comment porter le diagnostic de la chute de cheveux ?

L’examen des racines

Une cinquantaine de cheveux sont prélevés afin d’examiner attentivement leur racine et d’identifier les causes de chute.

Le phototrichogramme

On procède à deux macrophotographies, réalisées à trois jours d'intervalle, d'une petite zone du cuir chevelu sur laquelle les cheveux ont été coupés très courts. On peut ainsi déterminer le pourcentage de cheveux en phase de croissance, leur vitesse de pousse et à terme vérifier l'efficacité des traitements entrepris.

Le test de traction

À 48 heures du dernier shampooing, dix tractions des cheveux sont réalisées sur des zones bien précises du cuir chevelu. On compte les cheveux ainsi récupérés afin de déterminer si la chute est importante (beaucoup de cheveux en phase télogène).

Quels sont les traitements de l’alopécie ?

Les traitements de la cause

Les causes identifiées sont traitées afin de faire cesser la chute : certaines pathologies comme un trouble de la thyroïde.

Les compléments alimentaires

Certaines carences en vitamines et minéraux pouvant contribuer à la chute de cheveux, des compléments alimentaires (vitamine B6, fer, silice…) sont souvent prescrits en plus d’une alimentation équilibrée.

Le Minoxidil

Ce médicament ralentit la chute et fait repousser des cheveux dans 15 à 20 % des cas. C’est un traitement au long cours (la chute reprend à l’arrêt du traitement), dont les premiers effets se manifestent tardivement (après 3 mois de traitement pour voir la chute ralentir et 6 mois pour que les cheveux repoussent) et qui a l’inconvénient de nécessiter des applications biquotidiennes sur le cuir chevelu.

Le Finastéride

Ce médicament, qui s’oppose à la transformation de testostérone en forme hormonale active, stoppe la chute dans 80 % des cas et favorise la repousse chez la moitié des patients.

Attention toutefois, le Finastéride a été associé à des effets secondaires (troubles sexuels chez l’homme, dont certains pourraient être irréversibles) et il est strictement contre-indiqué chez les femmes enceintes donc chez la femme en âge de procréer.

La carboxythérapie

Cette technique repose sur des injections de gaz carbonique au niveau du cuir cheveu. Transformé en oxygène, on stimule ainsi les bulbes pileux. Après deux mois de traitement environ (4 à 5 séances), la chute est stoppée et le diamètre des cheveux s’épaissit.

La mésothérapie du cuir chevelu

Via de multiples injections de substances nutritives au niveau des zones dégarnies (vertex et tempes), on stimule la micro circulation locale (par effet mécanique) et on réactive les follicules pileux (en apportant des nutriments).

Les LED

Un traitement utilisant des LED (rouge 660 nm et bleu 470 nm) stimule la maturation des cheveux intermédiaires et s’accompagne d’une densification du cheveu (augmentation du diamètre).

Les prostaglandines

Agréées par la FDA aux USA en tant que médicament, les prostaglandines (ou dérivé du Bimatoprost utilisé à l’origine pour traiter le glaucome) ont pour effet de densifier les cheveux existants et d’en faire repousser de nouveau.

En pratique, il faut consulter en cas de chute de cheveux afin d’en déterminer la cause et de mettre en place un traitement adapté.

Sources

Interview du Dr Catherine de Goursac, médecin esthétique. Le Dr Catherine de Goursac exerce la médecine esthétique depuis plus de vingt ans. Elle est membre de la Société française de médecine esthétique, membre du conseil d'administration de l'Association française des médecins esthéticiens (AFME) (www.afme.org) et secrétaire de l'Association française d'anti-aging.

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