Comment manger de bons fruits et légumes toute l’année ?

Une AMAP, c’est quoi ?
C’est une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. C’est-à-dire l’association de consommateurs et de producteurs. Ce qui veut dire un circuit court, directement du producteur au consommateur. Et ce sous forme de paniers chargés de fruits et de légumes, de saison évidemment, que les consommateurs vont chercher dans un lieu précis chaque semaine où le (ou les) producteurs viennent de les livrer.
Les consommateurs s’engagent à préfinancer leurs achats sur toute une saison, en étalant éventuellement leurs règlements.
Les producteurs ont ainsi la sécurité de vendre tous leurs fruits et légumes. Ils s’engagent à fournir des fruits et des légumes frais, garantis sans pesticides, ni engrais chimiques, ni OGM. Tout cela est fixé par contrat.
D’où viennent les AMAP ?
C’est au Japon, dans les années 60, qu’est né ce concept grâce à des mères de famille qui ne voulaient pas nourrir leur famille avec des fruits et des légumes pollués. Elles ont demandé à des agriculteurs de cultiver pour elles des produits bios, créant ainsi les « Teikei » qui se traduit pas la formule « mettre le visage du paysan sur les aliments » ! Maintenant, une famille se quatre se fournit dans un Teikei.
Le principe s’est répandu ensuite en Europe, au Canada et aux États-Unis.
En France, la première AMAP a vu le jour dans le Var en 2001. Il y en a maintenant plus de 1000 en France. En dix ans, les choses se sont bien organisées, structurées. Des réseaux d’AMAP existent dans chaque région. Un site http://www.reseau-amap.org/ rassemble toutes les informations. Une charte régit le fonctionnement de toutes les AMAP.
Et ça marche tellement bien que dans de certaines régions, il y a une file d’attente (de consommateurs) pour intégrer une AMAP.
En pratique comment on fonctionne avec une AMAP ?
Au début de chaque saison (printemps/été et automne/hiver), consommateurs et producteurs se réunissent. Ils discutent des produits proposés par ces derniers (il peut y avoir plusieurs producteurs d’une AMAP) : fruits, l égumes, et selon les régions, viandes, œufs, fromages et même… bois de chauffage.
Les prix des produits sont fixés de manière équitable avec les agriculteurs. En général, ils se rapprochent de ceux des grandes surfaces, ils sont donc le plus souvent moins chers que les bios avec les mêmes qualités. Le prix moyen d’un panier évolue entre 10 et 20 €, selon sa taille (petit, moyen, grand).
Les producteurs s’engagent à fournir des paniers variés, à les livrer fidèlement et à avertir les consommateurs /adhérents (n’oublions pas qu’il s’agit d’associations) en cas de problèmes exceptionnels dus à la météo. Il est évident que lors des inondations dans le Var, les AMAP de cette région n’ont pas pu assurer.
Les consommateurs vont chercher chaque semaine leur panier dans un lieu précis (ferme, parking d’une gare ou d’une école, commerce etc.…) et dans un créneau horaire défini. Comme ils ont payé d’avance, en général, ils ne loupent pas le rendez-vous. Mais lors de la réunion de début de saison de leur AMAP, les possibilités d’arrangement ont été définies.
Dans chaque AMAP, il y a un ou plusieurs « consomm’acteurs » qui gèrent toute cette intendance. Les relations fonctionnent les mails, de nombreux sites Internet et Twitter. Beaucoup sont aussi sur Facebook.
Quels sont les intérêts ?
En se fournissant en légumes et fruits auprès d’une AMAP, on a tout d’abord la certitude d’avoir des produits frais, sains et bons qui n’ont pas transité pendant des semaines dans des chambres froides. Et comme on a le contenu de son panier à écluser dans la semaine, toute la famille est bien obligée de manger des légumes et des fruits !
Même si l’on n’a pas une conscience écologique exacerbée, on est content de faire l’économie d’un tas d’emballages du seul fait que la poubelle se remplit moins vite. Et si le souci de la planète chatouille quand même, on peut se dire qu’on contribue à son sauvetage !
Si l’on se moque complètement du devenir des agriculteurs, si l’on n’a pas un peu l’esprit associatif, si l’on vit dans sa bulle en achetant en janvier des haricots verts du Kenya ou des fraises d’Israël sans état d’âme, inutile de songer à se fournir dans une AMAP !
Quels sont les inconvénients ?
Le risque d’avoir dans son panier des légumes qu’on n’aime pas forcément, c’est le principal inconvénient. En hiver, les fruits et les légumes seront forcément moins divers qu’en été puisqu’il n’y a que des produits de saison.
Comme on est solidaire du producteur, si celui-ci a un problème, tombe malade, est inondé, ne peut pas fournir, on est le bec dans l’eau.
On s’engage pour une année à aller chercher son panier au même endroit et aux mêmes heures. Mais on peut refiler son abonnement à une copine.
En fait, les avantages d’acheter fruits et légumes via une AMAP sont bien plus nombreux que les inconvénients. Sauf si l’on a un marché près de chez soi où des agriculteurs (qui cultivent sans chimie) viennent directement vendre leurs produits.